Vendredi 29 mars 2024

Editorial

Politiques, encadrez la jeunesse

29/06/2018 Commentaires fermés sur Politiques, encadrez la jeunesse

La semaine passée, le correspondant d’Iwacu à l’Ouest a brossé un tableau sombre de la recrudescence de l’intolérance politique en commune Rugombo, colline et zone Kiramira. Les membres de la coalition  » Amizero y’Abarundi » sont menacés. « Certains ont déjà pris fuite craignant d’être malmenés par les jeunes affiliés au parti au pouvoir. »

Cette semaine, celui du Centre nous parle de deux membres du parti Fnl battus à mort à Karusi, commune Shombo, colline Gatabo la nuit du 24 juin. « Le représentant collinaire du parti Cndd-Fdd les accuse d’être des irréductibles. » A son tour, la jeunesse agressée jure ses grands dieux qu’elle ne restera pas les bras croisés si pareille situation se répète.

Après un mois et demi du vote par référendum de la Constitution, on se demande pourquoi une recrudescence de violence politique, de haine, d’intolérance et de méfiance dans la jeunesse. Quelqu’un disait qu’au Burundi, la politique phagocyte d’autres domaines. Oui, la jeunesse a le droit de s’engager dans la politique. Mais, l’heure n’est pas de jouer au chat et à la souris.

Les jeunes burundais se heurtent à des situations complexes marquées par la pauvreté, le chômage, la délinquance. Ils ont besoin d’un encadrement des politiques, la majorité comme l’opposition. Ces derniers ont l’obligation de les guider, d’élargir les possibilités leur offertes dans les secteurs de l’éducation et de l’emploi, d’améliorer leur insertion sociale, de les inciter à s’atteler plutôt aux travaux de développement.

Sinon, il y aura toujours intolérance et menace parmi cette jeunesse désœuvrée. Corollairement, cela entraînera brouille et incompréhension entre le gouvernement et les commissions d’enquête sur la situation des droits de l’Homme au Burundi. A l’instar de ce qui vient de se passer à Genève ce 27 juin.

Au cours de la 38ème Session du Conseil des droits de l’Homme, la commission d’enquête a dressé un rapport très négatif. Selon elle, de nombreuses violations des droits de l’Homme ont été commises depuis le début de l’année. « Parmi lesquelles des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des actes de torture et autres mauvais traitements cruels, inhumains ou dégradants, des arrestations et des détentions arbitraires. » À cela s’ajoutent des violations des libertés publiques et des droits économiques et sociaux. » Pour le représentant permanent du Burundi à Genève, « Le Burundi se permet de conclure que cette commission est devenue une caisse de résonnance de toutes les forces négatives. »

Les hommes politiques devraient montrer leur maturité politique, leur désir de paix et de stabilité en insufflant à la jeunesse des valeurs positives à travers un encadrement permanent. Ainsi, ils ne donneront pas raison à ces commissions des droits de l’Homme de formuler et de présenter « des rapports biaisés. » Une preuve de civisme et de patriotisme …

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