Jeudi 25 avril 2024

Archives

« Nous refusons la diversion »

01/08/2011 Commentaires fermés sur « Nous refusons la diversion »

L’ADC n’entend pas s’asseoir avec le gouvernement tant qu’il n’aura pas encore compris qu’il a affaire à cette coalition et non à tous les 43 partis agréés. Pour Léonce Ngendakumana, [la rencontre de ce lundi 25 juillet->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article473] organisée par le Premier Vice-président de la République est une relance des activités du Forum permanent de dialogue des partis politiques.

Comment expliquez-vous votre refus de l’invitation du 1er Vice-président alors que vous réclamiez toujours le dialogue ?

Inviter quelqu’un à dialoguer suppose avoir préparé le sujet. Or, la rencontre de ce lundi était pour dire aux partis de l’ADC Ikibiri qu’ils se livrent à des campagnes de déstabilisation du pays. Fallait-t-il nous noyer dans l’ensemble de tous les partis politiques ou appeler les concernés? On ne veut plus se voiler la face : on veut désormais se dire la vérité sur toutes les questions ; car il n’y a pas de diplomatie possible entre nous et le gouvernement. Nous voulons négocier sur un ordre du jour précis avec un calendrier précis. Et dans ce cadre, nous serons convoqués comme la coalition ADC Ikibiri.

Alors que le gouvernement ne la reconnaît pas ?

Elle est déjà reconnue par la Constitution ! Il n’appartient pas au gouvernement de se substituer au législateur. Aussitôt qu’une coalition naît, ses membres font une déclaration qu’ils transmettent au ministre de l’Intérieur. Il n’y a aucune autre condition.

Concrètement, comment voulez-vous que ce dialogue soit mené?

Nous avons demandé des négociations directes entre l’ADC et le gouvernement. Avec l’évolution de celles-ci, d’autres forces comme la société civile et la population seraient associées. Nous avons l’impression que le 1er vice-président voulait relancer les activités du Forum permanent de dialogue. Nous refusons la diversion. Ce Forum n’est pas un cadre du gouvernement. Pourquoi le Président de la République, le 1er vice-président, le ministre de l’Intérieur et le président du CNDD-FDD tiennent mordicus à ce forum ? C’est leur forum et non celui des partis politiques.

Pourtant, le Premier Vice-président Térence Sinunguruza est clair : il n’y aura pas un autre cadre de dialogue. Que comptez-vous faire ?

Ce n’est pas la première fois que cela est déclaré. Mais le pouvoir oublie qu’un cadre de négociations n’est pas un cadeau mais un mérite. Même Arusha a été un mérite, ce n’est pas l’initiative du Président Buyoya. Je n’ai vu nulle part en Afrique où un chef d’Etat accepte de négocier avec son opposant. Ce cadre viendra donc de nous-mêmes.

De quelle force disposez-vous pour contraindre le pouvoir à accepter les négociations ?

Le Burundi n’appartient ni au gouvernement, ni à l’ADC Ikibiri mais à la population. Un jour, le peuple sera fatigué de la misère et de l’insécurité. Et à ce moment, tout le monde va se lever et exiger de mettre en place un cadre de dialogue. Quand vous analysez comment les relations entre le pouvoir et ses partenaires se dégradent du jour au lendemain, il faut s’attendre à des conséquences. Je suis optimiste. Tôt ou tard, nous l’emmènerons à la table des négociations.

Le Premier Vice-président appelle les leaders politiques en exil à rentrer et assure que leur sécurité sera garantie. Êtes-vous convaincu par cette déclaration ?

Où était le gouvernement quand ils sont partis ? Qu’est-ce qu’ils ont fui ? N’est-ce pas les actes du même gouvernement. Le contentieux électoral à la base de leur départ, a-t-il été réglé? Leur retour n’est donc pas un simple appel, c’est une négociation. Pour le cas des FNL et le MSD, certains de leurs militants sont en prison, d’autres assassinés. Est-ce que cela peut encourager M. Rwasa à rentrer ? Il suffit d’une simple rumeur du passage de Rwasa dans une localité donnée, et celle-ci est immédiatement encerclée. Avec tout cela, vous pensez qu’Agathon Rwasa peut revenir parce que le 1er vice-président l’a dit ? Des contraintes subsistent encore. C’est pourquoi nous devons négocier, nous qui sommes au pays, un environnement favorable pour leur permettre de rentrer dans un cadre viable.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Une responsabilité de trop

« Les décisions prises par la CVR ne sont pas susceptibles de recours juridictionnels. » C’est la disposition de l’article 11 du projet de loi portant réorganisation et fonctionnement de la Commission Vérité et Réconciliation analysée par l’Assemblée nationale et le Sénat (…)

Online Users

Total 3 399 users online