Vendredi 29 mars 2024

Editorial

Ne cherchons pas de bouc émissaire

08/04/2016 12
Léandre Sikuyavuga
Léandre Sikuyavuga

Il faut lancer un dialogue inclusif au Burundi. » C’est ainsi qu’est libellé le titre d’explication de position de M. François Delattre, représentant permanent de la France auprès des Nations unies – Conseil de sécurité – lors de l’adoption du projet de résolution 2279 sur le Burundi, le 1er avril 2016. Il va même plus loin. D’après lui, l’un des cinq objectifs du projet de résolution est de préserver et consolider les acquis des Accords d’Arusha en en respectant la lettre et l’esprit. « Ces Accords constituent en effet plus que jamais la boussole qui doit guider les acteurs du Burundi et la communauté internationale. » Refrain cher à ceux qui s’opposent au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.

Cependant, une certaine opinion a mal accueilli cette résolution, accusant même la France d’être partiale dans le conflit burundais.

La crise burundaise doit être obligatoirement résolue par les Burundais eux-mêmes. Par un dialogue inclusif. La région et la communauté internationale ne sont là que pour faciliter. Plutôt que de jeter le tort aux étrangers, les protagonistes devraient se pencher sur l’origine de la crise, crever l’abcès, pour surmonter les épreuves que le pays traverse. Il faut penser Nation et éviter des intérêts personnels immédiats.

L’histoire retiendra d’eux leur génie et leur sagesse pour asseoir et pérenniser la paix et la sécurité pour les générations futures.

Forum des lecteurs d'Iwacu

12 réactions
  1. Kana A.M

    Ce n’est pas normal qu’un pays s’enlise dans un cycle de violence tel qu’on l’a vu et on continue à le voir actuellement. Les Burundais, Hutu et Tutsi confondus devrions accepter qu’il y a quelque chose qui ne marche pas. La Belgique peut s’en défendre à cor et à cris, l’évidence est que cette puissance coloniale a introduit les divisions entre Hutu et Tutsi. L’histoire nous apprend qu’avant le vent des indépendances les Tutsi étaient des allies du colonisateur. Mais quand l’Elite Tutsi a réclamé le départ immédiat des belges, ces derniers se sont tourné vers la masse hutue pour voter pour le retardement de l’Indépendance. C’était ne pas connaitre le Burundais.
    Bref, ce qui a marché pour décrocher l’indépendance, c’est que quelqu’un avait convaincu les Burundais (Hutu et Tutsi) qu’ils avaient un ennemi commun. Quelqu’un avait promis aux Burundais qu’après la colonisation, il y aura liberté d’avoir des biens et les disposer comme bon nous semble. Force est de constater que le rêve était trop beau pour être vrai. Entretemps, l’ennemi commun n’a pas changé. Il est toujours là : la PAUVRETE. Au même moment, l’équipe des vaillants qui promettait victoire à l’ENNEMI se faisait décimer lentement mais surement. La suite on la connait ; un peuple en débandade. Aujourd’hui les Hutu et les Tutsi errent ensemble loin des leurs. Combien de Burundais ont perdu des êtres chers (mamans, papas, enfants…) sans pouvoir retourner au pays et les accompagner jusqu’à leur dernière demeure ?
    Les Burundais s’entêtent à vouloir faire les choses de la même façon. Nous continuons à nous renier les uns les autres et à jeter le tort sur l’autre. Quand des rêveurs parlent d’un Burundi des Hutu et d’un autre des Tutsi, cela frise le ridicule. Cela n’arrivera jamais. Continuer à cracher du poison l’un sur l’autre ne nous avance a rien, il faut travailler ensemble pour rapprocher nos points de vue sur les problèmes de notre passé et ceux du moment.
    Par exemple, nos ainés (Hutu et Tutsi) devraient pouvoir aider la Commission Vérité et Réconciliation afin de dégager la part de responsabilités des uns et des autres. Apres échanges (douloureux sans doute), les conclusions devraient conduire à la demande solennelle de pardon de part et d’autre. Plus que les accords d’Arusha, un signe tangible national devrait être érigé quelque part pour sceller une réconciliation mutuelle entre Hutu et Tutsi : Le monument de la réconciliation.
    Un autre exemple, Nkurunziza a dit solennellement qu’il était à son deuxième et dernier mandat, selon la constitution actuelle. Lui concéder ce mandat que la constitution lui permet donne la chance à la paix et à l’espoir à la vie. Par contre, aller dans le sens contraire donne l’occasion a ceux qui ont l’intention d’opérer des changements qui ouvrent des portes à une démocratie monocratique. Donnons-lui cette chance et exigeons qu’il parte dans quatre ans. C’est pourquoi l’Opposition devrait déléguer des personnalités propres devant la loi pour participer aux négociations en préparation. La crainte et le respect de la loi devraient être parmi des fondements de base pour une société burundaise équilibrée dans laquelle tout Burundais devrait s’épanouir.

  2. masengo

    C’est l’envoye special du Secretaire General des Nations Unies qui gere le dossier burundais a l’ONU, et meme au niveau du Conseil de securite. Or, il mange dans la main du gouvernement burundais. Tant qu’il sera a ce poste, on ne voit pas d’espoir, occupe a aider le government de fait a bricoler et lui a percevoir de petits strapontins en dollars. L’opposition doit le denoncer.
    Navuga simvura.

  3. Kagabo

    Léandre je pense que vous avez parlé en lanque de Kirundi, il faille aller tout droit au sujet et le dire clairement. Ce langage codé est souvent qui nous amenés là ou on est présentement. Voici un exemple des nos pauvres politiciens!!! Merci

  4. Pacifique

    M. l’éditorialiste, il aurait fallu être plus clair dans votre article…l’opposition n’a pas bien accueilli la résolution 2279 (propose par la France) du SEUL fait qu’elle n’a pas pris en considération le besoin urgent de protection de toutes ces personnes malmenées par le pouvoir. Plus précisément, ce qui a été rejeté (que je, considère moi-même, comme une insulte au people burundais), c’est d’avoir eu le culot de penser que l’envoi d’une dizaine de policiers, sans armes, ni mandate de « protéger » sera la SOLUTION à la crise que traverse le pays!. Des gens sont kidnappées, contraints à l’exil, torturés, assassinnés, violés, etc. Et l’ONU ferme les yeux et pour se moquer de nous, on nous envoie des OBSERVATEURS!!! I mean, come on….(le mandat qu’avait Dallaire au Rwanda en 1994).

  5. Karabadogomba

    Que cherche l’opposition radicale au final? Hier, elle brandissait la constitution et l’Accord d’Arusha, demandait le dialogue inclusif. Aujourd’hui, elle rejette la résolution en bloc. Ni ntahomfatwa.

  6. Theus Nahaga

    La communauté internationale aurait dû s’activer en 2015 e disant clairement à Nkurunziza que les accords d’Arusha étaient intouchables. A l’époque Nkurunziza aurait pu partir et prendre son siège au Sénat. Maintenant si Nkurunziza quitte la présidence, il devra être jugé, non seulement pour avoir piétiné les accords d’Arusha avec les conséqunces que l’on saitm mais aussi pour sa mauvaise gestion du bien public pendant les dix annéés de mandats légaux. Lisez le texte de Rufyikiri c’est un acte d’accusation en bonne et due forme. Voilà pourquoi Nkurunziza ne négociera rien il n’a plus rien à proposer et le pouvoir lui assurre encor une immunité devant la loi

    • Callixte

      Belle analyse, mais que proposes-tu donc ?

      • Theus Nahaga

        @Callixte
        On ne peut rien proposer, Nkurunziza ne négociera pas. Nous aurons à subir cet homme jusqu’à sa mort. Ceux qui prennent les armes ne vont rien changer, Nkurunziza a déjá ses tueurs qui seront encore plus destructifs que tout ce que nous avons pu nous imaginer. La corruption est devenue la méthode de gouvernement. Nkurunziza est résolu à faire du Burundi un pays assis un pays humilié, un pays dans la boue. La seule chose qui nous reste est de trouver comment vivre malgré Nkurunziza et sa clique; vivre avec cette boue sans trop nous salir. Attendre et espérer une négociation ne sert plus à rien. Ici notre intelligence va être mise à l’epreuve la plus dure.

        • Mweze Kasongo

          Mon cher je sens le découragement dans vos paroles mais garde en esprit que Nkurunziza n’est pas Dieu et pas longtemps son nom sera au passé.Les voies de Dieu sont insondables.Je ne suis pas Burundais mais je reste convaincu que malgré les turbulences du moment le Burundi est toujours sur la bonne voie sur la démocratie et de mon point de vue l’avenir sera radieuse.Aussi longtemps que la majorité de votre peuple refusent de tomber dans l’extrémisme ce qui est le cas en ce moment contre la volonté même de Nkurunziza et son petit groupe l’avenir est de votre côté.Vous êtes un peuple libre et n’oubliez jamais que le prince Rwagasore avait la même vision que vous défendez aujourd’hui.Une vision d’unité et de liberté pour le développement de votre chère nation.

          • Theus Nahaga

            @Mweze Kasongo
            Découragement? Non, mais il y a un constant sans appel, Nkurunziza et sa clique ne peuvent pas avoir un avenir au Burundi, ils doivent être traduits en justice pour ce qu’ils ont fait: pour avoir enclenché une crise dont le Burundi aurait pu se passer et désormais aussi pour avoir installé la corruption comme mode de gouvernement ains que pour enrichissement illicite et autres abus de pouvoir et des biens sociaux. Une négociation qui permettrait à Nkurunziza de prendre sa retraite ainsi que les avantages d’ancien chef d’Etat serait un encouragement à tous les aventuriers qui attendent leur heure. Nkurunziza et sa clique se sont pris au piège qu’ils ont eux-même installé et maintenant c’est toute la nation qui y est prise.
            Ces hommes doivent être impérativement jugés pour que les Burunsdais sachent que désormais les aventuriers font partie d’un passé révolu. Je ne vois pas comment on peut négocier avec ces gens. Puisque nous ne pouvons pas les arrêter (Ils se battront les armes à la main et leurs Imbonerakure sont toujours en embuscade) pour les remettre à un juridiction compétante, nous devons leur refuser toute coopération en même temps nous devons tout faire pour ne pas nous laisser happer par la misère. C’est cela notre problème aujourd’hui.

          • Venant

            @Mweze Kasongo

            Je suis du même avis que vous concernant votre réponse à Theus Nahaga. Face à une situation d’impasse dans laquelle se trouve notre pays où il y a une totale divergence de vues entre pouvoir et opposition sur la nature du dialogue qu’il faut engager, il y a lieu de prier pour tous les protagonistes pour qu’ils arrivent à un consensus. Il faut prier aussi pour que Dieu nous donne le courage nécessaire pour traverser la zone de turbulence dans laquelle nous nous trouvons. N’oublions pas que le Tout-Puissant nous demande toujours de prier pour nos ennemis. Enfin, supplions notre créateur de continuer toujours à diriger le Burundi vers un avenir meilleur avec des dirigeants ayant une haute vision du pays. Gardons aussi à l’esprit que, quoiqu’il arrive, le bien triomphera toujours sur le mal.

  7. Nyambere

    Vous avez raoson mr Léandre pour cette bonne analyse.
    Mais il y a un hic’! Est ce que l’opposition radicale souhaite l’application de l’accord d’Arusha ou a t elle quelque chose d’autre en tête. On ne voit pas, en effet pourquoi elle rejette en bloc cette résolution proposée par la France.

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