Jeudi 28 mars 2024

Société

Muramvya : le diabète les a séparés de leurs familles

Deux garçons diabétiques ont été contraints de quitter le toit familial après avoir constaté qu’ils étaient devenus une charge pour leurs parents. Ils se sont réfugiés à l’hôpital de Muramvya espérant y trouver un bienfaiteur qui puisse leur payer ne fût-ce que deux injections d’insuline par jour.

De gauche à droite : Edias et Aloys ©Iwacu
De gauche à droite : Edias et Aloys ©Iwacu

« Je n’ai pas voulu attendre la mort à la maison. Mon père me disait qu’il ne pouvait pas gaspiller tous ses moyens qui serviraient à élever mes frères pour m’acheter l’insuline », a confié Aloys Niyonzima, un garçon de 17ans.
La rencontre avec lui a eu lieu le 1er novembre au chef- lieu de la province de Muramvya où il assistait à une journée de sensibilisation sur la prévention du diabète. Organisée par l’Association pour la prévention et la prise en charge du diabète (Aprepridia). Selon lui, il a décidé de quitter sa famille et l’école pour chercher refuge dans un centre sanitaire. Il est aujourd’hui à l’hôpital de Muramvya depuis trois mois. Comme il le confirme, il y a eu d’abord des accrochages avec ses frères et ses parents avant d’abandonner l’école : «  J’avais le ventre creux toutes les 30 minutes. Ce qui est devenu insupportable pour la famille .Pour calmer mon estomac, je devais manger des colocases et des patates douces surtout, en grande quantité. C’est par après que j’ai constaté que cette alimentation a contribué à la détérioration de ma santé. » Et d’ajouter qu’il continuait de perdre du poids malgré cette quantité de nourriture qu’il mangeait.

Ce comportement a fort inquiété sa famille qu’il est devenu nécessaire de lui faire passer des examens. Après le dépistage, il avait un excès de sucre dans le sang. Aloys avait le diabète. Les problèmes sont devenus doubles : manger à tout moment et avoir 18 000fbu par jour pour les insulines. Ce qui était insupportable pour un paysan.  Après quelques jours, ils lui ont avoué qu’ils allaient s’occuper seulement du reste des enfants. Car selon eux, il était condamné à mourir et ils ne pouvaient pas sacrifier les autres enfants pour une seule personne.  « Restes ici en attendant que tu meurs, sinon nous ne sommes pas capables d’acheter ce médicament », lui ont-ils signifié.

Le diabète n’est pas une fatalité

Il a alors décidé d’errer. Mais pour combien de temps ? L’estomac lui réclamait toujours de la nourriture. Il s’est alors résolu de se diriger vers l’hôpital de Muramvya où il a rencontré un autre garçon qui était aussi dans les mêmes conditions. Là, ils mangent les restes de la nourriture que les hospitalisés leur donnent.  «  J’ai trouvé refuge à l’hôpital espérant mourir devant les médecins.  Ma famille ne m’a pas chassé mais j’ai constaté qu’il leur était impossible de payer mes soins. Trois injections d’insuline par jours étaient un fardeau pour eux », indique Edias Niyongendako.

Pour Spés-Caritas Nsavyimana, présidente et représentante légale de l’Aprepridi, ces parents n’auraient pas agi de la sorte. Leurs enfants n’auraient pas abandonné l’école à cause de l’insuline. Son association la donne gratuitement : « Nous assistons déjà 30 enfants à Gitega, chacun disposant d’un appareil pour mesurer son taux de glycémie. » Mais pour l’instant, son association est en rupture de stock depuis octobre mais d’ici peu de jours, elle recevra une livraison d’insuline et d’appareils en provenance d’Australie : « Nous avons signé une convention de 4 ans avec Life for a Child, une organisation non gouvernementale basée en Australie qui nous appuie dans l’assistance des enfants diabétiques de 0 à 23 ans. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Twikebuke

    Se Burundi we!
    Umviriva ayo magogwa yabo bana hama uheze ubaronse ivyo imfungugwa zibakwiye kuo iyo DIABETE nigwara isaba gufungura ( régime contraignant et régulier ) bishire muri ya migambi yawe
    Ivyo bibondo biraduteye agahinda

    Message pour iwacu en aucun cas mon adresse e mail ne doit être dévoilé
    Merci

  2. Bugesera

    je pense faisable de donner un appui en medicaments mais vraiement difficile en appui alimentaire..!!!C est une affaire de la communaute pretendent les bailleurs et c est vraie,,nta soni..!!!!

  3. Gaharawe filose

    Merci à vous de l’APREPRIDI qui vous interessent à des cas pareils. Courage

  4. Faranga

    Mana yanje,birateye agahinda ibi ba mu gihugu cacu aho abana bata amashure bagata na famille zabo kuko badashoboye kugura insulin none ico gihugu gitwarwa na ba nde ga yemwe bidugiriza amagorofa poor paysan bari gupfa ivyo si ibiterasoni ga yemwe!Iyo ntwaro ni ihomoke ntaco imariye abanyagihugu

  5. BV

    Vyari kutunezera cane iyo uwo Spes Caritas Nsvyimana atubwira ko abo bana yaciye abasubiza iwabu hanyuma akaza arabafata en charge (imfungurwa n’izo injections za insulines, etc). Nayo ahandi ho ntaco atubwiye, kuko hariho beaucoup d’associations mais des gens necessiteux ne sont pas tous beneficiaires de leurs actions.

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