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Les partis politiques burundais et le jeu démocratique

30/09/2011 Commentaires fermés sur Les partis politiques burundais et le jeu démocratique

Un parti politique est, en général, une association organisée, sans but lucratif, qui rassemble des citoyens unis par une philosophie ou une idéologie commune, dont elle recherche la réalisation, avec comme objectif la conquête et l’exercice du pouvoir, pour le bien de tous.

Rôle : participer à l’animation de la vie politique. Les partis politiques sont les instruments vivants de l’expression d’un régime démocratique. Ils proposent une vision et des projets pour le pays pour, en général, « changer la société ».

Qui peut-être membre : Un parti politique est composé de membres, parmi lesquels on distingue les adhérents et les militants. Les premiers sont des personnes affiliées à un parti politique, car elles possèdent leur carte du parti après avoir payé une cotisation, généralement d’un faible montant. Le militant est un adhérent actif, qui accepte de faire bénévolement un travail de terrain et de participer à la vie du parti. A quel âge peut-on adhérer ?

Quel programme : L’article 77 de la Constitution du Burundi dispose le parti politique doit avoir un projet de société démocratique fondé sur l’unité nationale et répondant au souci de servir l’intérêt général et d’assurer l’épanouissement de tous les citoyens.

Au pouvoir ou dans l’opposition ? Le parti élabore un programme présentant ses propositions qui, s’il remporte les élections, seront reprises dans le projet du gouvernement. Les partis de l’opposition peuvent proposer des solutions alternatives à la politique de la majorité en place et ainsi remplir une fonction accompagnatrice, en traduisant le mécontentement de certains électeurs. Les partis d’opposition peuvent arriver un jour au pouvoir, s’ils arrivent à convaincre les citoyens de voter pour eux. Dans ce cas, on par le d’alternance politique.

Qui finance les partis politiques ? Normalement, pour financer leurs dépenses, les partis disposent de deux sources principales : un financement privé, généralement modeste, et l’aide publique de l’État. En premier lieu, les partis peuvent percevoir des cotisations de leurs adhérents. Cela étant, les contributions des membres de base ne représentent souvent qu’une très faible part des ressources du parti. En effet, la cotisation perçue auprès des élus locaux et des parlementaires adhérents est généralement plus élevée, la pratique variant toutefois beaucoup d’un parti à l’autre.
Les partis peuvent disposer d’autres revenus privés, mais dans les limites prévues par la loi: ressources provenant d’activités commerciales ou industrielles du parti, legs…

Les partis politiques au Burundi? Le Burundi compte aujourd’hui 44 partis politiques agréés, un nombre excessif pour un si petit pays. Cependant, l’Assemblée nationale du Burundi a adopté ce 25 avril 2011 une nouvelle loi sur les partis politiques. Cette loi durcit les conditions d’agrément. Désormais, un nouveau parti politique doit réunir au moins 1 700 membres fondateurs provenant des 17 provinces avant d’être agréé, au lieu de 102 exigés aujourd’hui. Il faut souligner que cette nouvelle loi prévoit, pour la première fois au Burundi, le financement des partis, mais seulement ceux qui sont représentés à l’Assemblée Nationale. Mais cette nouvelle loi n’a pas encore été promulguée par le Président de la République.

Les 12 partis de l’opposition, regroupés au sein de l’Alliance Démocratique pour le Changement (ADC) avaient rejeté ce projet de loi. Cette alliance a été formée au lendemain des élections communales dont les résultats ont été rejetés par certains partis qui les jugeaient entachés de fraude électorale : il s’agit d ADR-Imvugakuri, CDP, CNDD, FEDS-Sangira, FNL, MSD, PARENA, PIT, PPDR-Abavandimwe,RADEBU, Sahwanya-FRODEBU, et UPD-Zigamibanga. Ces partis forment l’opposition extraparlementaire, que le RADEBU quittera plus tard. Quant au gouvernement, trois partis politiques y sont représentés : le CNDD-FDD, l’UPRONA et le FRODEBU-Nyakuri. Il faut noter que cette loi n’a pas encore été promulguée par le Président de la République.

Un peu d’histoire

Au Burundi, le multipartisme était déjà une réalité lors de la lutte pour l’indépendance, à la fin de la première moitié du 20ème siècle, avant de basculer dans le monopartisme quelques années plus tard, avec la victoire de l’UPRONA en 1961, le Burundi passa au monopartisme quelques années plus tard. Le pays ne retournera dans le système pluraliste qu’en 1993.
Avec la crise qui éclata cette année-là, certains partis politiques se disloquèrent ou disparurent, pendant que d’autres devenaient des mouvements armés. C’est avec l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi du 28 août 2000, que le multipartisme sera réaffirmé comme système politique au Burundi, et les principes de partage du pouvoir redéfinis.
En 2005, des élections démocratiques, majoritairement remportées par le CNDD-FDD, seront organisées, et verront la participation de 35 partis politiques. D’autres suivront en 2010, gagnées par le même parti. 44 partis politiques avaient été déjà agréés par le ministère de l’Intérieur.

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