Mardi 19 mars 2024

Editorial

Le ver reste dans le fruit

24/03/2017 17
Léandre Sikuyavuga
Léandre Sikuyavuga

La recrudescence des violences meurtrières, des disparitions, des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et les tensions politiques, depuis le début de cette année, sont très préoccupantes.

Des corps sans vie, les bras ligotés dans le dos, certains poignardés, sont découverts dans plusieurs localités du pays. Selon les enquêtes d’Iwacu, certains ont été poignardés, d’autres tués par balles.

Des gens sont arrêtés et emprisonnés pour « tenir des réunions illégales ». Des jeunes affiliés à certains partis politiques se regardent en chiens de faïence. L’intolérance politique s’accroît. Pareille situation s’est produite lors des premiers mois de la crise ou à la veille des élections. Le danger est donc là, réel.

Ce qui fait encore peur et qui révolte, ce sont les messages de haine véhiculés sur les réseaux sociaux, en évoquant notamment des divisions au sein des corps de défense et de sécurité. Ce sont également les rapports de certaines organisations qui semblent faire des conclusions hâtives en donnant un caractère ethnique aux forfaits ci-haut cités.

A travers les enquêtes d’Iwacu, les lecteurs remarqueront qu’il faut rester prudent sur les « prémices de conflit ethnique » véhiculées par certains. Il y a des abus de certains éléments zélés qu’il faut absolument décourager.

L’heure n’est donc pas aux accusations ou aux boucs émissaires. Il faut mettre un terme à cette situation qui continue à endeuiller les Burundais. Trouver des solutions pour éviter des tueries délibérées, des violences généralisées. C’est l’affaire de tous les Burundais, mais au premier chef le gouvernement. Identifier les auteurs, s’enquérir du mobile de ces actes ignobles et les punir selon la loi. Au besoin, demander une enquête internationale indépendante.

Avec l’Accord d’Arusha de 2000, les parties ont reconnu que la nature du conflit burundais est d’abord politique avec des dimensions ethniques extrêmement importantes. C’est aussi un conflit découlant d’une lutte de la classe politique pour accéder au pouvoir et /ou s’y maintenir. Il paraît que le ver n’a pas totalement quitté le fruit.

Forum des lecteurs d'Iwacu

17 réactions
  1. uzeonxiddyjymfuweuyhmnyzhzasdg

  2. mjkzeevonrtqxnkdmvsksybhrhjffv

  3. ls

    Mr ntsimbiyabandi,
    Laisse-moi compléter votre texte.
    Je commence par une des conclusions : les divisions ethniques au Burundi ont eu comme origine les colons! Ceci est un fait: je met au défis quiconque de me trouver un conflit ethnique antérieur aux colons!

    La suite , la voilà : Les colons sont partis malgré eux. Ils ont même volé les élections la première fois et l’UPRONA les a d’abord perdu. Il a fallu qu’on organise de nouvelles élections sous la supervision de l’ONU pour voir enfin l’UPRONA les gagner.

    Il y a même un belge qui s’est suicidé lorsque le Burundi est devenu indépendant.Un autre anectode dit que les belges ont essayé de convaincre sa Majesté le roi Mwambutsa pour que le Burundi devienne indépendant sans Bujumbura!

    Ainsi donc, ne voulant pas vraiment partir, il a fallu qu’ils trouvent un moyen de se maintenir d’une manière ou d’une autre au Burundi .

    D’abord, il fallait éloigner du pouvoir les élites clairvoyants qui s’étaient battus pour l’indépendance : Eux savaient pourquoi ils s’étaient battus et avaient la capacité d’unir réellement le peuple

    Ensuite, il faillait permettre la venu d’un pouvoir sans assise populaire , dont la survie dépendrait d’eux et quui regnerait par la dictature et la terreur
    Ensuite, il ne fallait pas que le peuple Burundais soit uni. Il fallait à tout prix avoir deux ou plusieurs partis en conflit, quitte à s’appuyer sur l’une tout en lui répétant le danger que représentait l’autre. Une des manières de semer durablement la haine, c’était de provoquer la peur de l’autre, des assassinats politiques suivis de massacres .
    Tout comme à ‘assassinat de Rwagasore, ils sont resté caché derrière le décor : juste manipuler les marionnettes burundais. La manipulation des élites d’après l’indépendance était facilité par la jeunesse des élites de l’époque : Micombero par exemple n’avait que 26 à l’accession au pouvoir en 1966.Il n’est qu’un exemple parmi d’autres, puisque les belges n’ont commencé à envoyer les burundais à ‘école que vers la fin de la colonisation. Le burundi s’est retrouvé avec des jeunes sans expérience politique à sa tête!

    Vous aurez constaté qu’à aucun moment de l’histoire du pays, la Belgique et les occidentaux en général n’ont jamais criés contre ses massacres/Assassinats politiques(Aujourd’hui peut-être?).Même pas contre l’assassinat de Ndadaye, Même pas contre les massacres des Tutsi qui s’en est suivi, encore moins contre les assassinats politiques qui ont emporté des centaines de cadres hutu ou encore la chasse à l’homme de tout ce qui est hutu dans les collines verdoyantes du Burundi: pas même une déclaration d’un ministre Belge ou de l’occident en général!

    C’est ainsi que les belges et les occidentaux en général ne sont jamais parti et continuent de tirer les ficelles au Burundi . Le principe « diviser pour régner est toujours » à l’oeuvre. Cette fois-ci, ils ont été obligés de se dévoiler : après tant de souffrances, les burundais commençaient à s’unir. Il faillait empêcher à tout prix cela. Après moult rebellions sans idéologie claire qui ont toutes lamentablement échoués entre 2010 et 2014(une a même réçu une couverture médiatique de Madame Simonet de France 24). On les entend maintenant dire des âneries comme l’histoire de Génocide que personne qui vit au Burundi ne voit mais que eux, depuis leur monde distante de 8000 km voient avec netteté, tout en faisant

    Donc je suis d’accord avec l’éditorialiste : le vers est toujours dans le fruit! Les Belges ne sont pas encore partis!

    • ls

      Bon, je commence à écrire des phrases incomplètes! Je vais m’arrêter ici. La suite, ce sera une autre fois!

  4. Salmia iradukunda

    Ntsimiyabandi , depuis le début du génocide de l’ethnie tutsi au Burundi depuis 1965 à busangana, les génocidaires ont toujours nies leurs forfaits comme si ils tuaient des mouches, maintenant que le monde entier est témoin de vos barbaries, vous osez encore parloter. Bien que vous massacrez les hutus non adhérants à ces atrocités. Quelles vérités, vous allez réconcilier entre qui et qui. Continuez, toutes choses ont une fin.

    • Parano

      @Salmia iradukunda
      Curieux de voir une armée purifiée monoéthniquement qui s’impose durant 40 ans tout étant génocidée dans la même période! Y croit qui veut bien y croire!

  5. ntsimbiyabandi

    Mon intervention n’était que la conclusion de tout un texte. Voici l’intégralité de mon opinion si IWACU la laisse passer ou la publie à sa guise:
    RACINE DE LA CRISE SOCIOPOLITIQUE DU BURUNDI
    A première vue, la crise burundaise est multiforme : elle est ethnique, politique, religieuse, sociale, économique, diplomatique, etc. Mais à y réfléchir c’est le manque d’unité (entre Bahutu et Batutsi) qui est la racine principale des différentes crises qui se manifestent au Burundi et sur laquelle des efforts internes doivent se concentrer. En 1991, le constituant burundais de 1992 reconnaissait l’existence de la compétition politique sur fond des considérations à caractère ethnique, l’émergence de la conscience ethnique, la dérive ethnique (Voir Rapport sur la démocratie des institutions et de la vie politique au Burundi, Bujumbura, avril 1991).
    D’où vient la dérive ethnique ? Le manque d’unité relève de la politique colonialiste du « diviser pour régner » sur laquelle les Allemands se sont appuyés pour asservir les Barundi. En effet, la capitulation du Mwami (roi) Mwezi Gisabo (matérialisé par le traité de Kiganda du 06/6/1903) a été facilitée non pas seulement par la supériorité des armes (armes à feu face à la lance et la flèche) mais surtout par l’affaiblissement de son pouvoir par les dissensions internes menées par MACONCO et KIRIMA. Elle est toujours vrai cette prophétie : « « Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine; et nulle ville, nulle maison, divisée contre elle-même, ne saurait se maintenir » (Matthieu 12, 25). Peut-on toujours parler de l’égoïsme de l’homme blanc qui veut s’approprier de tout l’univers ? Les Allemands ont envahi le Burundi conformément aux aboutissants de la Conférence de Berlin de novembre 1884 à février 1885. Ils élargissaient par là leur espace vital.
    Les Belges à la suite des Allemands ont utilisé la division. Cette fois-ci, l’ethnie était mise au piédestal. Les Tutsi étaient choyés (eux qui sont clairvoyants, aptes à gouverner même en étant paresseux) au détriment des Hutu, naïfs quoique travailleurs (cf. les préjugés de l’anthropologie colonialiste).
    Bref, « dans le cadre d’une stratégie visant à diviser pour régner, l’administration coloniale a inoculé et imposé une vision raciste et caricaturale de la société burundaise ; (…) elle a par ailleurs, entrepris de détruire certaines valeurs culturelles qui constituaient jusque-là un facteur d’unité et de cohésion nationales ; (…), elle a intensifié les manœuvres divisionnistes et orchestré des luttes sociopolitiques. » (Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi, Nature et causes historiques du conflit).
    Le manque d’unité aura des conséquences très fâcheuses même après les indépendances (blocs Casablanca&Monronvia, capitalistes&socialistes, assassinats des leaders politiques, renversement de la monarchie, exclusions, génocides, décapitation de la démocratie). Il est vrai que la division ethnique a été instrumentalisée comme l’a été la religion d’ailleurs (cf. la christianisation du Burundi). Mais c’est un fait historique qu’il ne faut pas ignorer. Le constituant burundais de 1992 parlant des courants idéologiques Casablanca et Monronvia dit ceci : « Le premier, dénommé « Casablanca » était à prédominance tutsi ; le second dit « Monronvia » était à prédominance hutu » (Voir Rapport sur la démocratie des institutions et de la vie politique au Burundi, Bujumbura, avril 1991).
    La conscience ethnique serait-elle absente dans la crise actuelle ? Seuls les hypocrites se presseraient à dire le contraire. Mais il leur serait difficile de contester que la marmite contestataire et insurrectionnelle a longtemps mijoté dans les quartiers et les collines classiquement tutsi, que les méthodes utilisées rappellent celles expérimentées dans les crises antérieures, que les Tutsi appellent la communauté internationale au secours contre un génocide comme en 1972 où les agneaux se sont révélés des véritables loups : « L’homme est le loup de l’homme : homo homini lupus », que les assassinats des leaders s’orientent sur des Hutu, etc.
    La main de la communauté internationale serait-elle suspendue sur le Burundi ? Le Burundi a souffert des antagonismes des deux blocs : capitaliste et communiste. Aujourd’hui, la guerre des titans est toujours là. L’occident est du côté de l’opposition radicale, des rebelles comme ce fut du temps de MACONCO et KIRIMA ci-haut évoqués. Le Gouvernement du Burundi est appuyé par la Chine et la Russie. Ce que l’on constate est que les Eglises ont aussi leur côté comme du temps de la lutte contre le communisme.
    Cependant, il sied de rappeler que les différentes puissances luttent pour leur survie et la survie de leurs peuples. Les intérêts économiques et géostratégiques inspirent leur position et leurs idéologies fussent-elles démocratiques, delhommistes ou religieuses. C’est dans ce cadre que le constituant de 1992 doutait des motifs qui poussent les Africains à la démocratisation : « Ne risque-t-il pas, sous couvert de démocratie, de se satisfaire de luttes sectaires et partisanes, de logiques tribalistes et régionalistes sans dimension nationale et partant sans avenir ? »

    La prise de conscience commence à pointer. Il est vrai que ce processus ne relève pas de la défense de la vérité de l’homme mais de la peur de subir le sort de BIMAZUBUTE Gilles (comme de tout tutsi qui avait épousé la cause du FRODEBU en 1993) ou de la volonté de manifester sa puissance tout en refusant d’être de second rang ou du tiers monde (Abatutsi b’imperekeza). Ce niveau de moralité est toujours bas. Mais il faut reconnaître qu’il a été de grande importance et qu’il a défié le mouvement des tueurs, des génocidaires. Il a été associé à l’instinct de survie des victimes potentielles des pogroms organisés par leurs frères à l’esprit et au complexe de Caïn.

    Comment donc n’avoir pas de pensée particulière envers ceux et celles que l’on a sacrifié à l’autel de la haine ethnique et qui ont forgé la conscience des contemporains? A l’époque tout leur était hostile : la Voix de la Révolution, l’Eglise, le parti unique, la Communauté internationale. Ils n’avaient pas d’amis (peu soient-ils) aussi déterminés pour stopper la mise en exécution de leur condamnation à mort. Ils avaient par contre des pays pour aider à les traquer. Aussi n’avaient-ils que leur naïveté pour s’amener à l’abattoir comme des agneaux immaculés. Ils n’avaient que les jeunes milices JRR pour quadriller le pays en vue d’arrêter les fuyards. Ils n’avaient pas l’histoire derrière eux pour la scruter et comprendre la méchanceté de Caïn qui tue son frère Abel. Oui ! Ils sont morts atrocement loin des caméras, jetés dans les fosses communes éparpillées sur toute l’étendue du Burundi. Quel horreur quand la CVR commence à entrouvrir ces charniers! Aujourd’hui, les ossements commencent à se faire entendre car parlant d’une voix forte pour dissiper le brouhaha génocidaire. Ils accusent et rendent même fous les bourreaux ou tous ceux qui ont profité du système génocidaire. Ces derniers et leurs descendances errent criant au génocide. En réalité ce n’est pas un génocide hypothétique qui les fait jaser, c’est le génocide qu’ils ont consommé. Une preuve que le sang versé ne restera plus impuni. Leur conscience est en ébullition ; elle répète sans cesse comme si c’était Dieu interpellant Caïn: «Qu’as-tu fait! Ecoute le sang de ton frère crier vers moi du sol! » (Genèse 4, 10). Et bien « les morts ne sont pas morts ! » Je leur rendrai hommage sans cesse. Si je suis encore en vie c’est que leur mort m’instruit, m’éveille, me fortifie et me donne des ailes pour crier à qui veut l’entendre : « la récidive génocidaire minutieusement préparée et tant annoncée n’aura pas lieu ! »

    Que conclure ? La crise sociopolitique que traverse le Burundi est complexe. Puisque nous sommes en temps de carême nous sommes appelés à aller notre chemin de vérité, de réconciliation, en conversant entre nous de tout ce qui est arrivé comme du temps des disciples d’Emmaüs (Lc 24,14). Seule la vérité nous libérera, permettra de nous réconcilier et de bâtir un peuple uni et fort qui pourra résister aux assauts des pilleurs comme du temps de Rumariza. Ensuite, la vérité nous amènera à constater que même les solutions politiques (partage du pouvoir entre les ethnies tout en reconnaissant que les Tutsi ont plus qu’ils méritent par rapport à leur poids numérique) n’ont pas résolu le conflit burundais dont on disait pourtant qu’il était « fondamentalement politique avec des dimensions ethniques extrêmement importantes ». Aussi faut-il souligner que des personnes qui n’avaient rien à voir avec le pouvoir politique ont été sauvagement fauchées. Ici je pense particulièrement à l’Abbé Michel Kayoya dont « les jalousies qui couvaient à son endroit se déchainèrent avec une force d’intrigue » (Voir L’humanisme de Michel Kayoya. Pour une paix dans la dignité au Burundi. Recension prospective et témoignages. Sous la direction de Mgr Joachim Ntahondereye, Centre Ubuntu, Bujumbura, décembre 2003). Il nous faut sans faux fuyant travailler aujourd’hui sur le côté de la désunion entre Hutu et Tutsi « pour une paix dans la dignité au Burundi » (Idem).
    NTSIMBIYABANDI Léonce ([email protected])

    • RUGAMBA RUTAGANZWA

      @NTSIMBIYABANDI,

      N’importe quoi..! Comment est-ce que un pouvoir , soi-disant voulu par le peuple, peut vouloir régler des problèmes successifs qui datent souvent de plus de 50 ans en se vengeant sur des innocents, des femmes et des enfants qui n’étaient même pas encore nés quand ces problèmes ont eu lieu? On ne pourra jamais construire l’avenir sur la haine et l’esprit revanchard. D’autre part, ce même pouvoir est là depuis 10 ans qu’at-il fait pour traduire en justice les auteurs de ces crimes-là ? Pourquoi ils n’ont rien fait ? La réponse est simple : ils font eux-mêmes partie des problèmes par leurs actes ignobles de 1993 à 2005 où ils attaquaient essentiellement des cibles civiles et massacraient sélectivement des innocents dans les villages et sur les grands axes menant dans Bujumbura. Ce pays n’a vraiment pas de chance. Il est dirigé par de petits hommes aux petites idées, des gens qui sont là purement et simplement pour leurs intérêts ainsi que ceux de leurs femmes et enfants. Des gens sans aucune vision, sans aucun sens du leadership politique. Avec ces gens-là, j’ai peur que ce pays déjà meurtri par 10 ans de corruption, de violence continue et d’incompétences sans précédents à tous les échelons du système politico-administratif national, ne soit perdu pour longtemps.. !

  6. Fofo

    Je suis presque d’accord avec vous à ce point: [Ndlr: C’est aussi un conflit découlant d’une lutte de la classe politique pour accéder au pouvoir et /ou s’y maintenir.] …, Moi j’affirme que c’est plutôt la lutte de la classe politique pour accéder au pouvoir et /ou s’y maintenir … qui est la seule origine du conflit burundais, toute les autres choses ne sont que conséquences!

    Concernant l’éditorial en soi et bon mais il y a un élément qui manque. J’aimerais quand-même que vous appréciiez le progrès réalisé en matière de sécurité. Ce serait la meilleure façon d’encourager le gouvernement à faire plus d’effort à ce niveau. Mais en lisant les deux premiers paragraphes, on dirait que la situation actuelle serait plus grave que celle de 2015. Certes, quelques cas de tueries il y a mais de très très loin inférieur par rapport à 2015 et 2016. S »agissant des disparitions forcées dont on parle souvent, il faudrait y rapporter avec beaucoup plus d’attention. Des cas de disparitions existent mais il ne faut pas oublier mais qu’il y a des gens qui se font disparaître eux-même pour des raisons de convenance personnelle. Je connais un voisin qui s’était fait disparaitre en 2015 mais aujourd’hui on sait où il est. Il l’avait tout simplement profité la situation qui prévalait dans le pays pour fuir les dettes qui pesait sur lui!

  7. ntsimbiyabandi

    La crise sociopolitique que traverse le Burundi est complexe. Puisque nous sommes en temps de carême nous sommes appelés à aller notre chemin de vérité, de réconciliation, en conversant entre nous de tout ce qui est arrivé comme du temps des disciples d’Emmaüs (Lc 24,14). Seule la vérité nous libérera, permettra de nous réconcilier et de bâtir un peuple uni et fort qui pourra résister aux assauts des pilleurs comme du temps de Rumariza. Ensuite, la vérité nous amènera à constater que même les solutions politiques (partage du pouvoir entre les ethnies tout en reconnaissant que les Tutsi ont plus qu’ils méritent par rapport à leur poids numérique) n’ont pas résolu le conflit burundais dont on disait pourtant qu’il était « fondamentalement politique avec des dimensions ethniques extrêmement importantes ». Aussi faut-il souligner que des personnes qui n’avaient rien à voir avec le pouvoir politique ont été sauvagement fauchées. Ici je pense particulièrement à l’Abbé Michel Kayoya dont « les jalousies qui couvaient à son endroit se déchainèrent avec une force d’intrigue » (Voir L’humanisme de Michel Kayoya. Pour une paix dans la dignité au Burundi. Recension prospective et témoignages. Sous la direction de Mgr Joachim Ntahondereye, Centre Ubuntu, Bujumbura, décembre 2003). Il nous faut sans faux fuyant travailler aujourd’hui sur le côté de la désunion entre Hutu et Tutsi « pour une paix dans la dignité au Burundi » (Idem).
    NTSIMBIYABANDI Léonce

    • roger crettol

      @ ntsimbiyabandi

      Merci de ces paroles de sagesse qu’on n’entend pas assez souvent.
      Après les clivages ethniques, la crise actuelle a provoqué d’autres clivages – entre « gouvernement » et « oppositions ». Ces nouveaux clivages devront également ête surmontés, « pour une paix dans la dignité ».

      Il est malheureux que le gouvernement veuille modifier la constitution dans les circonstances actuelles. Une modification va nécessairement avoir lieu, mais il serait de beaucoup préférable d’attendre que la société ait retrouvé la paix – et non pas la simple absence de violences à grande échelle, telle qu’elle prévaut actuellement. L’impatience du gouvernement crée plus de problèmes qu’elle n’en résout.

      La crise actuelle m’apparaît révélatrice de l’incapacité des cercles de pouvoir à trouver une solution aux problèmes du pays par la conciliation. La seule « solution » envisagée est celle du coup de force, qui vient naturellement à des chefs militaires …

  8. Verite

    Le venin du ver du fruit de l’autocratie verte fait des ravages.

  9. Jereve

    Vous oubliez ces effets catastrophiques : quand la misère frappe, et que les gens n’ont plus assez à manger, ils se mangent entre eux. Quand les ressources vitales diminuent, les conflits sanglants augmentent. La tentation à la dictature aussi, parce qu’il n’y a plus rien à offrir si ce n’est réprimer pour faire taire.

  10. Murundi

    Cher Léandre, une analyse ainsi profonde mérite mes(nos, leurs) applaudissements. Malheureusement, vue la superficialité, l’immédiateté avec laquelle je (nous, ils) explore(….), exploite(…..) le terrain politique burundais, je ne voudrais pas dire que je (nous, ils) reste(….) prisonnier(s) de ma position, de ma méconnue cécité politique!!!

  11. MUBI

    Comment finissent les mauvais dirigeants ? A qui la faute ?
    https://www.youtube.com/watch?v=C76YiRlpGKg

    • Murundi

      MUBI we!! Nibaza ko mwoba muzi ukuri kunyegeje inyuma y’irya ntwaro ya Mobutu: ingene yafashe igihugu, abamushigikiye muri irya myaka yose, abamwibukije baciye kuri burya buhinga ushobora kuba uzi(= imigambi yacu twagomba gushira mu ngiro = kunyaga urukombamazi igihugu utwara duciye kuri wewe nyene wewe twagize igikoresho cacu yararangutse; ushaje dukorana n’ababandi kandi twabateguye atavyo uzi!) ko ategerezwa kurekura ubutegetsi. Nimba uri Umurundi, gusigura ivy’intwaro mu Burundi ufatiye kuri « ZAYIRE » ya kera vyoshobora gutuma mvuga nti « : Ubwo nti ukunda (canke nti ukorana n’) abariko barasahura RDC Congo kandi bipfuza gushishikara uwo mugambi baciye mu Burundi? »

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