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Le FIDA déterminé pour la promotion de la filière avocat au Burundi

18/06/2018 Commentaires fermés sur Le FIDA déterminé pour la promotion de la filière avocat au Burundi
Le FIDA déterminé pour la promotion de la filière avocat au Burundi
Deo Guide Rurema (au milieu) : «Le partenariat profitera au citoyen»

Le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) a organisé le vendredi 8 juin un atelier d’information et de sensibilisation pour la promotion de la filière avocat. Les différents acteurs en sont sortis décidés à s’investir davantage.

Vendredi 8 juin, 9h. Grand Séminaire Jean Paul II de Gitega. Venus des différents coins du pays, ils sont plus d’une centaine, les intervenants dans le secteur agro-pastoral. Pendant près de 5 heures, ils débattront sur la nécessité et les moyens à mettre en oeuvre pour la multiplication et la diffusion de la culture d’avocat.

Déo-Guide Rurema, ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a rehaussé de sa présence ces activités. Différents cadres de ce ministère, également. Les administratifs à la base (gouverneurs et administrateurs) et les représentants des coopératives locales ne sont pas en reste.

Tout tourne autour d’une convention de partenariat signée entre la coopérative « Dutezanye imbere» et le Programme de Développement des Filières, PRODEFI, sous le financement du FIDA. Cette coopérative a une usine de production de l’huile d’avocat, basée à Murayi en commune de Giheta de la province de Gitega.

D’après Jean Paul Bitoga, coordonnateur national du PRODEFI, l’accord de partenariat procède de la constatation par son programme d’une sous-capacité de production de «dutezanye imbere». Au moment où l’usine est à même de réaliser 50 tonnes de production annuelle, explique-t-il, la coopérative n’atteint que les 10 tonnes. Et pour cause, l’usine ne fonctionne que trois mois par an. Car la matière première reste insuffisante.

En outre, souligne M. Bitoga, la sélection de variétés d’avocat pouvant servir à la transformation n’a pas été faite. La coopérative se rabat à n’importe quelle variété, ce qui freine la rentabilité. «45 kg d’avocats utilisés dans la coopérative ne donnent qu’un seul litre d’huile». Ceci au moment où un litre d’huile issu de la variété des avocats à teneur élevée en huile et propice à la transformation n’en exige que 25 kg.
«L’union fait la force», lâche finalement J.P Bitoga avant d’ajouter aussitôt :«Notre objectif est alors de nous prendre par les mains pour aller de l’avant en tablant sur la production».


La filière avocat est d’une importance capitale

Cyrille Mbonihankuye, chercheur sur les fruits et légumes au sein de l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU), persiste et signe que l’avocat est d’une importance capitale pour la société. La culture avocatière constitue une source directe et indirecte des revenus pour la population selon son étude.

Mme Nduwimana : «L’huile d’avocat est un produit entièrement naturel»

Pour lui, l’avocat est avant tout utile pour la santé humaine et animale. Et plus qu’un aliment riche en protéines, lipides, glucides et en vitamines, l’avocat offre des opportunités d’emploi. Ce chercheur évoque l’exigence d’une main d’œuvre sur les différentes étapes dès la plantation de cette culture. «De la pépinière à la transformation en d’autres articles (huile, produits cosmétiques, etc.) la nécessité d’une main d’œuvre est de rigueur.»

Ce n’est pas tout. Les avocatiers protègent l’environnement. De surcroît, complète la gérante de la coopérative ‘‘Dutezanye imbere’’, «nous ne jetons rien» après la transformation. D’après madame Caterina Lametti Nduwimana, les déchets issus de l’opération servent de fabrication à d’autres matériels notamment les briques.

Ces résidus sont en plus, un bon aliment pour le bétail. Les vaches, les porcs et les poissons particulièrement. Un autre avantage, rassure la gérante, est que l’huile d’avocat, «produit entièrement naturel et sans effet secondaire pour la santé», peut se conserver longtemps. «Sa date de péremption va jusqu’à plus de cinq ans après sa production», affirme Mme Nduwimana.

Le partenariat, un projet gagnant-gagnant

Dans son allocution, le Chargé d’appui aux programmes financés par le FIDA au Burundi reviendra sur l’importance de la «collaboration de tous les acteurs clés» pour la rentabilité de la filière grâce au partenariat. «C’est un projet gagnant-gagnant, chacun doit prendre ses responsabilités», fera noter Isidore Toyi. C’est là d’ailleurs la logique qui a guidé le choix de différents profils des participants.

Il indiquera que le FIDA privilégie et soutient le partenariat de nature public-privé-producteurs. D’après lui, dans la chaîne, chacun a ses forces et ses faiblesses. L’objectif poursuivi est de renforcer la complémentarité entre les différents partenaires.  «Nous sommes contents de participer au lancement de cette activité qui ne saurait stopper même si le financement venait à s’arrêter», lâchera-t-il avant d’ajouter : «Car chaque partenaire aura réalisé les avantages qu’il en retire.»

Pour le Ministre de l’Agriculture, la convention a été signée à point nommé. D’après Déo Guide Rurema, « le partenariat entre le PRODEFI et la coopérative profitera, sans aucun doute, au citoyen.» Il déplore que «généralement les revenus des récoltes reviennent plus aux commerçants au grand dam des agriculteurs».
Ce n’est plus le cas avec ce programme, rassure-t-il, chacun aura sa part. Et pour atteindre cet objectif, ce membre du gouvernement confie, entre autres stratégies, qu’il est prévu de caractériser les différents plants d’avocats. Selon les types, ils seront destinés soit à la consommation locale, soit à l’exportation ou aux usines de transformation locales.

Rénilde Buhembe, une des participants, abonde dans le même sens. Tout sourire, elle admet que ses enfants pourront désormais avoir une bonne santé. «Nous cherchions les avocats pour la santé de nos enfants, mais voyez-vous, ils sont chers». Avec le projet, espère-t-elle, les familles pourront sortir de leur pauvreté en vendant notamment les plants d’avocats et les fruits.

Visite à l’usine de transformation de l’huile

Renato Rametti explique les étapes de production de l’huile

Les participants à l’atelier se rendront vers 14h à l’usine de production de l’huile d’avocat, à Murayi, à une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de la province Gitega. Le Directeur de l’usine accueillera le Ministre Rurema à la tête de la procession.

Cette dernière fera la visite des lieux, le directeur de l’usine, Monsieur Renato Lametti expliquant différentes étapes de production de l’huile. «Ici, nous disposons d’un personnel de 64 employés dont plus d’une quarantaine de permanents. Si la matière première était suffisante, on les garderait tous tout au long de l’année », fera-t-il savoir.

Plus de 50 mille plants d’avocatiers déjà caractérisés par l’ISABU vont être distribués selon le ciblage des bénéficiaires par les Directions Provinciales de l’Agriculture et de l’Elevage (DPAE).

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