Vendredi 29 mars 2024

Politique

Le dialogue d’accord, mais les élections d’abord

C’est ce mardi 23 juin dans les enceintes du Menub que la classe politique burundaise devait reprendre les pourparlers pour une sortie de crise. Mais le Cndd-Fdd et ses alliées ont boycotté ce dialogue.

Reprise du dialogue inter-burundais boycottée par le Cndd-Fdd
Reprise du dialogue inter-burundais boycottée par le Cndd-Fdd

Il est 11 heures dans la salle des conférences du Menub. Tout est en place pour la reprise de ce dialogue sous la facilitation du nouveau médiateur dans la crise burundaise, Abdoulaye Bathily, récemment nommé par le Secrétaire général des Nations Unies. Il est épaulé dans cette mission par les représentants du Menub, de l’UA, de la CIRGL et de la CAE.

Au premier jour de cette reprise du dialogue, il y a dans la salle des conférences du Menub, les deux anciens chefs d’Etat, Domitien Ndayizeye et Sylvestre Ntibantunganya, tous candidats à la présidentielle.

A ce rendez-vous pour tenter de dénouer la crise consécutive à la volonté du président Nkurunziza de briguer un troisième mandat, plusieurs représentants des partis politiques de l’opposition, dont Agathon Rwasa de la Coalition « Amizero y’Abarundi », sont présents.

La société civile est également représentée, le président de l’Aprodh, Pierre-Claver Mbonimpa, dont les apparitions publiques sont de plus en plus rares, est dans la salle. Côté confessions religieuses, Mgr Evariste Ngoyagoye, l’archevêque de Bujumbura, est dans la salle des conférences.

Mais au premier jour de cette reprise du dialogue inter-burundais tous les yeux se tournent vers les chaises vides réservées aux représentants du gouvernement, du Cndd-Fdd et de ses alliés. La presse est priée de prendre les images et de sortir de la salle des conférences.

Des appels pour joindre ces absents se font. «Les quelques rares personnalités à répondre affirment qu’ils ont un autre agenda, une façon diplomatique de dire non », confient des sources proches de la médiation après une heure et demie d’attente.

Et c’est là que tout ce beau monde présent au Menub apprend que le président du Cndd-Fdd est en train d’animer une conférence de presse.

Pour le Cndd-Fdd, le dialogue n’est pas une priorité

L’annonce du député Pascal Nyabenda tombe comme un couperet : «Le Cndd-Fdd ne participera pas à ce dialogue pendant cette période électorale.» Selon lui, « ce dialogue à 5 jours des communales et des législatives, et à 2 jours de la campagne pour la présidentielle semble être une dissuasion ayant pour objectif de perturber les élections.» Mais le Cndd-Fdd affirme apprécier les préoccupations de la communauté internationale sur la situation prévalant au Burundi.

Pour le président de ce parti, au lieu d’organiser des réunions alors qu’il ne reste que quelques jours qui nous séparent des élections, il faudrait plutôt consulter les uns et les autres afin de constater lui-même la réalité des choses sur le terrain au lieu de travailler sur des documents qu’il lit, étant donné que les propagateurs de mensonges sont devenus très nombreux au Burundi. «La priorité pour le moment est la continuité de la campagne», conclura le député Pascal Nyabenda.

Le dialogue, oui, mais après les élections

Mardi 23 juin 2015 - Sous la médiation de Abdoulaye Bathily envoyé spécial de Ban Ki-Moon, le gouvernement du Burundi, le Cndd-Fdd et ses alliés n'ont pas répondu présent au dialogue interburundais qui devait débuter aujourd'hui ©O.N/Iwacu
Sous la médiation de Abdoulaye Bathily envoyé spécial de Ban Ki-Moon, le gouvernement du Burundi, le Cndd-Fdd et ses alliés n’ont pas répondu présent au dialogue interburundais qui devait débuter aujourd’hui ©Iwacu

Parallèlement, le secrétaire général de l’Uprona, Gaston Sindimwo, anime une autre conférence. Il se lâche et décoche des flèches : «Abdoulaye Bathily, nous le connaissons ce monsieur. C’est un Sénégalais qui, aujourd’hui, veut donner des leçons ici au Burundi.» Il se ressaisit quand même : «Nous le respectons parce qu’il est l’Envoyé des Nations unies, nous respectons ce qu’il va faire, nous attendons les conseils qu’il va nous donner. Mais nous n’attendons pas de prendre des décisions par rapport à ses positions ou aux positions des Nations unies.»

Gaston Sindimwo change de ton : «Les Nations unies doivent coopérer, même les pays de la sous-région ou les pays de l’Union Européenne. Ils prodiguent des conseils. Mais c’est à la souveraineté de la nation, euh… du pays, de prendre des décisions. La problématique des élections relève de la souveraineté nationale.»

Et ce n’est pas tout comme grief : « Abdoulaye Bathily arrive au Burundi, il convie les partis politiques sans d’abord se présenter aux instances habilitées. C’est inadmissible », lance le secrétaire général de l’Uprona, avant de consulter le calendrier des meetings de son parti.

L’unilatéralisme du gouvernement est préjudiciable

Agathon Rwasa : «Nous ne voulons qu’un processus électoral apaisé, libre et crédible.»
Agathon Rwasa : «Nous ne voulons qu’un processus électoral apaisé, libre et crédible.»

Agathon Rwasa, candidat à la présidentielle de 2015 pour le compte de la Coalition « Amizero y’Abarundi », présent au Menub, fustige la politique de la chaise vide : « C’est dommage, ce boycott est un message pour dire qu’ils ne veulent pas ce dialogue, qu’ils veulent jouer cavalier seul. »

Selon lui, il est difficile de prétendre conduire un processus électoral sans consensus sur l’essentiel. «Il faut se fixer ensemble sur un calendrier électoral, la sécurité des leaders, la réouverture des radios. Il faut créer des conditions pour avoir des élections crédibles qui pourront générer des institutions jouissant de la confiance de tout le monde », relève Agathon Rwasa.

Le gouvernement pour un dialogue post-élections

Au deuxième jour de la reprise de ce’’ dialogue inter-burundais’’, le ministre burundais de l’Intérieur, Edouard Nduwimana se rend au Menub avec un message du gouvernement concernant le nouveau facilitateur.
Au deuxième jour de la reprise de ce’’ dialogue inter-burundais’’, le ministre burundais de l’Intérieur, Edouard Nduwimana se rend au Menub avec un message du gouvernement concernant le nouveau facilitateur.

Au deuxième jour de la reprise de ce’’ dialogue inter-burundais’’, le ministre burundais de l’Intérieur, Edouard Nduwimana se rend au Menub avec un message du gouvernement concernant le nouveau facilitateur. Et c’est le même que celui livré par le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba : «Le Gouvernement attend que cette haute personnalité une fois installée officiellement, poursuive le travail louable que son prédécesseur a laissé inachevé sur contrainte, en invitant tous les partenaires concernés à participer aux élections en respectant les échéances constitutionnelles.»

La position du gouvernement est sans équivoque : «Le dialogue,… se poursuivra bien entendu même après les élections, car celles-ci sont incontournables pour une paix durable. Le Gouvernement n’attend que l’équipe désignée à cet effet par le sommet de Chefs d’Etats de la Communauté de l’Afrique de l’Est pour piloter ce dialogue, soit sur place.»
Pour le président de l’Aprodh, Pierre-Claver Mbonimpa, qui représente la société civile dans ce dialogue inter-burundais, le nouveau facilitateur doit avoir le courage de mettre sur la table la question du 3ème mandat du président Pierre Nkurunziza. Selon lui, il faut que le nouveau médiateur réussisse à arrêter le processus électoral en cours avant la fin de cette semaine, « sinon ça sera les élections et l’opposition ne va pas accepter. »
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>>> Analyse

« Le Burundi risque l’isolement diplomatique »

Pour Pascal Niyonizigiye, professeur des Sciences politiques et spécialiste en Relations internationales, l’impact du boycott du dialogue inter-burundais par le Cndd-Fdd et ses alliés est déjà là.

Pascal Niyonizigiye : «Le dialogue après les élections ne serait pas opportun.»
Pascal Niyonizigiye : «Le dialogue après les élections ne serait pas opportun.»

La première conséquence est que la communauté internationale est inquiète de la situation explosive qui est au Burundi, à quelques jours des élections communales et législatives. Selon lui, si on va aux élections sans commencer par le dialogue pour statuer sur le troisième mandat et le calendrier électoral, on risque d’aboutir à des élections qui seront illégitimes au vu de la communauté internationale et d’une partie de la population burundaise.

« Il y aura un problème de reconnaissance des résultats de ces élections qui seront considérées comme n’étant pas inclusives, transparentes, démocratiques et apaisées. La coopération risque d’être arrêtée et le Burundi risque un isolement diplomatique. »

Au sujet du fait que le nouveau médiateur n’a pas encore présenté ses lettres de créance, comme une des raisons du boycott, le professeur dit que l’argument ne tient pas : « Le représentant du Secrétaire Général des Nations unies ne peut pas débarquer dans un pays sans que les autorités en soient au courant.»

Pour le Professeur Niyonizigiye, si Abdoulaye Batilly a immédiatement commencé les contacts pour poursuivre le dialogue, c’est parce qu’il y avait urgence. « Il fallait agir dans l’immédiat parce que les négociations peuvent prendre beaucoup de temps. Le dialogue après les élections ne serait pas opportun pour une partie de la classe politique et pour la société civile. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

18 réactions
  1. L’article n’est pas bien intitulé: le dialogue d’accord, le putsch constitutionnel et la mascarade électorale d’abord

  2. nzitonda

    Mbega vyagoraniyehe?
    Ya equipe feminine yahora iririra arusha ntiyokwkora mugahogo canke bamwe batera amashanzi Ntiba !hahaha

  3. Bayubahe

    Sincèrement parlant je ne vois pas l’issue de cette crise politique burundaise. Et en continuant de persister dans l’erreur, Nkurunziza s’expose aux châtiments plus sévères dont il ne réalise pas l’ampleur et impact sur lui et sa famille, sa formation politique, ses partisans et Peuple qui sont derrière lui. Barayamaze ngo iyo imbwa ija gupfa iziba amazuru!

  4. Bayubahe

    Sincèrement parlant je ne vois pas l’issue de cette crise politique burundaise. Et en continuant de persister dans l’erreur, Nkurunziza s’expose aux châtiments plus sévères dont il ne réalise pas l’ampleur et impact sur lui et sa famille, sa formation politique, ses partisans et Peuple qui sont derrière lui. Barayamaze ngo imbwa ija gupfa iziba amazuru!

  5. Kami

    Chers internauts, les arguments de Gaston Sindimwo sont semblables à ceux de Willy Nyamitwe parce que ayant le même niveau d’études ( A2 ECOSO, A2 ETS ). Un ambassadeur peut présenter ses lettres de créance après un mois, deux mois voir même trois car la rencontre dépend aussi de la disponibilité du Chef de l’état pour le recevoir et il peut travailler en attendant cette rencontre avec le président. L’important est que les autorités soient au courant de sa présence au pays.

    • MINANI

      Uritonda mon ami kuvyo wandika. Non seulement ivyo uvuga sivyo sous un certain angle, mais aussi, muri politique, ubwenge bwo mw’ishure na za diplômes birakenewe ariko vyonyene ntibihagije, il faut aussi le bon sens et la sagesse. Umuntu arashobora kugira izo qualités ata madiplômes ahanitse afise, canke umuntu yaminuje ugasa izo qualités atazo afise. Turafise abatwaye barize ariko bitababujije kwica abandi babaziza ubwogo, bagira amacakubiri muri politique, mu mashure n’ibindi. Recadrons le débat!!!!

  6. De plus un senegalais provenant dans un pays qui nous sert un modele dans la democratie. Les ventriotes sont partout. Le Burundi est souverain , on doit aller aux elections s’ils veulent consolider la democratie au Burundi.

    • roger crettol

      Je crois que la question n’a jamais été de laisser voter – ou non – le peuple burundais.

      La question est : dans quelles circonstances peut-on tenir des élections qui puissent être libres, justes, inclusives et démocratiques , avec des organes d’observation qui puissent en garantir la valeur ?

      Il n’y a guère que les instances gouvernementales qui prétendent que les conditions de bonnes élections soient réunies à l’heure actuelle. Alors, allez aux élections encadrés de baïonnettes et guidés par les aimables suggestions de la jeunesse du parti, dans le grand silence des radios libres avec toutefois la rumeur d’explosions de grenades pour compenser ?

      Que ces élections arrangent le pouvoir, cela ne fait pas de doute. C’est bien pour cela qu’il veut les élections *maintenant*.

      Oui, le Burundi est souverain. Oui, il sera d’autant plus maître de son destin s’il peut s’exprimer dans des élections qui méritent pleinement leur nom. Veut-on la souveraineté de la nation burundaise, ou la mainmise du président-non-négociable-de-droit-divin et de ses affidés ?

  7. Jean-Pierre Ayuhu

    Chers tous,

    Ainsi va le monde car le malheur des uns faisant toujours le bonheur des autres….
    Le peuple souffre et les poches des uns se remplissent …de perdiem et de bons salaires comme les NU savent bien les distribuer. Le Burundi et les Burundais paieront. Ce que nos politiciens ignorent, c’est tout cet argent au service du bien être de ces hommes autour de la table fait souvent partie de l’aide accordé au Burundi. Au lieu de passer à autre chose, c’est-à-dire au développement de notre économie, nous demeurons toujours à la phase de consolidation de la paix..et tant que nous resterons à ce stade, il n y aura jamais de l’aide au développement….( pardon , oui, de l’aide au développement mental !)

    Tant que notre jeunesse restera sans emploi et sans activité, les hommes et femmes négocieront tout ce qu’ils voudront, il y aura toujours des problèmes. Tant que la fonction publique et l’ONU resteront les seuls pourvoyeurs de salaire, il y aura toujours des gueguerres entre eux et par conséquent à exploiter et à instrumentaliser cette jeunesse sans lendemain..

    Pour vous dire clairement que tout ce monde autour de la table « de négociation », les uns exploitent la fonction publique (gouvernement), les autres comptent sur les NU et les autres aux bienfaiteurs ( parti politiques dont les patrons sont payés par des fondations et les leaders de la société civile ).

    Et pour conclure et à m’adressant à mon cher professeur, dialogue avant, dialogue après les éléctions c’est bonnet blanc, blanc bonnet..tant que nos états esprit n’auront pas évoluer dans le sens d’une prise de conscience collective de la nécessité de bâtir un pays prospère…

    Gira amahoro

  8. burundi

    Pour éviter les prétextes de vide institutionnel et pour rassurer TOUS les Burundais un vrai déroulement du processus électoral dans leur pays, la facilitation vient de proposer le report des élections et le regroupement des législatives, des communales et du 1er tour de la présidentielle le 31 juillet, et le 2e tour des présidentielles s’il a lieu, le 15 août ».

    Cette excellente mesure concerne les politiciens au pouvoir, et ceux de l’opposition et de la société civile qui ont fui le Burundi ou qui vivent en cache pour échapper les attentats ciblés. RIP Zedi Feruzi

  9. Chaise Vide Tete Vide

    J’ai 2 questions:
    – Comment un pouvoir peut boycotter une réunion qui se déroule sous le territoire qu’il prétend encore controler?
    -Comment on peut chanter toujours le refrain « Elections d’abord » alors que les plus haut dignitaires de ce pays fuient à l’étranger, les diplomates, le peuple, les militaires, les policiers, les opposants, etc…

    • COURAGE

      Merci Chaise vide Tete vide.
      Tu a bien dit.
      Le gouvernement n-a pas d-arguments, c-est pour cela qu-il boycotte ces pourpalers.
      Comment notre gouvernement peut penser stabiliser le Burundi avec des élections non inclusives!!!
      Comment ce gouvernement peut-il se considerer encore fiable, si des hauts dignitaires, comme le vice-president et le preident de l’assamblee nationale, ont fui le pays.
      Il faut n’avoir pas fait ni YagaMukama pour ne pas voir que ces élections que le gouvernement organise ne visent pas le bien du pays, mais les intérêts de ceux qui sont au pouvoir piloté par Nkuruziza.

  10. tom

    Dans les usages diplomatiques, aucun diplomate du rang de Bathily ( Ambassadeurs, Hauts Commissaires, etc.) ne peut commencer a excercer officiellement sans la presentations des lettres de creance. A quelques exceptions, il peut exercer apres la presentation des copies figurees. Pascal doit revoir ses notes afin d’eviter des a peu pres. Ce geste est une expression de mepris ou d’ignorance des usages diplomatiques ( Bathily ne peut pas ignorer cela d’ou la premiere hypothese). Etre au courant de son arrivee et commencer le travail officiellement sont des choses differentes: l’agrement ne signifie pas debut d’exercice. Et si les gens pensent que sa mission est d’arreter les elections comme l’affirment nos politiciens et la societe civile, je crois que lui-meme n’allait pas accepter cette mission. Dans une analyse, on doit eviter de prendre ses desirs pour des realites.

    Tres bonne journee.

    Tom

    • MINANI

      2010 se répétè. Encore 5 ans de galère politique pour les ténors de l’opposition radicale qui pouvaient être élus. Avec l’Uprona (Sindimwo) et le FNL (Jacques), l’Assemblée Nationale et le Sénat seront multicolores et les résultats seront nécessairement reconnus par certains États (EAC, Chine, Russie, …..), et bien sûr pas par d’autres (Belgique -UE,…). Avec l’argument utilitariste des militaires en Somalie et ailleurs, des négociations diplomatiques pourraient être engagés avec les USA (le ton a déjà changé depuis quelques temps: entre amitié et intérêts, il faut choisir). Il suffira d’une diplomatie conséquente et le degré de sécurité en général. Sans embargo de l’EAC, même avec la rupture des aides de l’UE, Nkurunziza peut se maintenir pour 5ans. Seule la population va en subir les conséquences. Nkurunziza ne va pas en souffrir car il a affirmé (si bien sûr il est sincère), qu’il ne se représente plus en 2020, il n’a donc pas peur des représailles du peuple pour le vote de 2020. Le Cndd-Fdd n’en souffrira pas non plus, la ruse étant une stratégie politique, car il pourra expliquer aux masses rurales (son bastion), que c’est l’opposition et la société civile qui ont demandé aux Européens de suspendre les aides, afin de punir la population qui ne les a pas suivi dans les manifestations. La sympathie des ruraux (qui ne comprennent pas la vraie réalité pour la plupart) envers les DD pourrait rester intacte ou même grimper, l’échec du coup d’état aidant.
      Sans le dialogue qui pourrait déboucher sur un consensus, si Nkurunziza parvient à faire passer les élections, c’est l’opposition qui va perdre dans tous les cas de figures, non pas seulement pour 2015, mais aussi, on peut le présager, pour 2020. La raison est simple: Absentes totalement sur le terrain, l’opposition et la société civile faisaient campagne auprès du peuple à travers les médias privés. Même s’ils venaient à rouvrir pour certains (ce qui n’est pas évident pour d’autres), la situation ne sera pas la même. Surtout qu’on ne voit pas en quoi les élections, du moins les communales et législatives du 29 juin, pourraient ne pas avoir lieu. Il ne reste qu’une et une seule touche: Ndayicariye. Soit on parvient à l’exfiltrer du pays, soit il déclare l’impossibilité technique des élections, soit après les élections, il déclare les résultats non conformes. En dehors d’un coup qui mettrait Ndayicariye au centre de l’action, toutes les touches de l’opposition radicale et la société civile sont épuisées. En lieu et place de la transition, il faut que ces ces gens prennent leur mal en patience, et se préparent à se contenter d’un gouvernement inclusif et d’union nationale. Pour le reste, qu’ils ne perdent pas courage, la lutta continua. Il y en a qui sont arrivés au pouvoir après 40 ou 50 ans de lutte (Mandela, Wade, …). Bien sûr qu’il y en a d’autres, qui, malgré leur popularité apparente ou réelle, avec des erreurs répétitives, la nature décide qu’ils ne soient que des éternels opposants (Tshisekedi, …). J’ai peur que notre Rwasa national ne soit sur cette voie!!!!!!!!

      • Nkuba

        @ MINANI
        Ndakwemeye ndake!! Ndabuze nico mvuga. Nibakuveko pe!!

      • RUGAMBA RUTAGANZWA

        Oui Minani, grâce à la stratégie de la violence et des intimidations de toutes sortes, du mensonge, de la ruse et des tricheries souvent monumentales que je ne vais pas répéter ici, le CNDD-FDD va effectivement s’installer au pouvoir avec ses partis satellites qu’il a créés de toutes pièces en usant du pouvoir qui lui appartient. Non seulement à vaincre sans péril on triomphe sans gloire mais ce qui se passe dans notre pays avec comme premier responsable le Gouvernement du CNDD-FDD a montré au monde entier quel genre de leaders politiques nous avons… ! Comme vous l’avez constaté en effet, les commentaires des medias libres internationaux (puisque ceux nationaux sont bâillonnés pour le besoin de la cause) ne tarissent pas d’éloges (sic) a l’égard de S.E. NKURUNZIZA et son gouvernement. Le ridicule ne tue pas… !

      • roger crettol

        Un gouvernement d’union nationale – mais qu’est-ce qui pousserait un parti et un président arc-boutés sur le non-négociable à seulement envisager cette option ? J’ai énormément de peine à y croire.

      • Aboubakar

        @Minani

        Je donne ma main à couper, Nkurunziza ne survivra pas aux sanctions qui lui seront imposés s’il persiste à faire fi de tous les conseils lui prodigués! En 2010 contrairement à aujourd’hui, Nkurunziza avait toute la légitimité de gouverner le Burundi devant la Communauté internationale mais aujourd’hui ses manigances pour un 3è mandat anticonstitutionnel ne lui garantit qu’une chute à l’enfer, rindira gatoyi!

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Editorial de la semaine

Quelle place pour l’opposition ?

… En juin 2008, un groupe de députés « frondeurs » du CNDD-FDD, avaient été tout simplement exclus du Parlement. Je disais que c’était « un dangereux précédent ».  16 ans plus tard, en 2024, est-ce que le traitement des opposants politiques a changé (…)

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