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La parcelle Tramwex : bras de fer entre l’Eglise Méthodiste Unie et M. Combe

02/09/2013 Commentaires fermés sur La parcelle Tramwex : bras de fer entre l’Eglise Méthodiste Unie et M. Combe

La tension est montée d’un cran entre les deux parties suite à une décision des membres de l’église de déverser du gravier, du sable et des pierres tout le long de la parcelle. La presse a été alertée. C’était ce samedi le 28 septembre.

Un camion déchargeant du gravier non loin de la parcelle en conflit ©Iwacu
Un camion déchargeant du gravier devant la parcelle en conflit ©Iwacu

Située à la jonction de la Chaussée Patrice Lumumba (vers la cathédrale) et l’Avenue de Sciences (Chez Kappa), la parcelle est propriété de l’Eglise Méthodiste Unie du Burundi. Elle abrite neuf kiosques attenants au magasin Tramwex spécialisé dans la vente des jus et articles divers. Le gros de l’espace est occupé par un bistrot. Depuis 2000, la parcelle est exploitée par Gahurura André, alias Combe. Mais depuis 2013, l’église a résilié le contrat et a même porté l’affaire devant le tribunal de commerce.

Le fond du litige

M. Combe explique : « C’est moi qui ai fait la réhabilitation de tout ce qui se trouve dans la parcelle après le pillage de l’an 2000, au fort de la crise. Il y a des devis. L’Église veut me chasser sans verser sur mon compte aucune indemnisation. Je ne réclame que 47 millions pour déguerpir … » En plus, Combe souligne que le premier juge lui a donné raison mais que l’église a fait vite d’interjeter appel. Il dit que même ce lundi le cas sera appelé par le tribunal.

Autre son de cloche à l’église. Le président de la commission des biens et immeubles, Antoine Muzaneza accuse Combe d’avoir des arriérés de location datant de 2007 à 2010. « Nous lui avons demandé d’apurer sa dette. Il a refusé. Nous lui avons alors signifié que son contrat était résilié et lui avons accordé la grâce des trois mois prévus par la loi pour quitter la parcelle. Comme il refusait, nous avons porté le loyer de 500mille Fbu à un million par mois. En plus nous accusons Combe d’avoir violé une clause du contrat qui stipulait qu’il ne pouvait unilatéralement engager des transformations dans la parcelle. Pire encore, à notre insu, il utilisait un groupe électrogène qui a occasionné un incendie qui a ravagé notre maison. » Muzaneza énumère aussi d’autres charges : il s’est permis de monter un cabaret où se vendent des boissons alcoolisées, ce que l’église ne peut pas cautionner. Il collecte de l’argent de sous-location ! Bien pire encore, selon le même Muzaneza, Combe vole le courant et l’eau à la Régie des Eaux. Il déplore les conditions d’hygiène : « Un cabaret sans les w.-c. ! » Enfin, depuis l’engagement du procès en 2010, Combe ne peut plus le moindre rond.

La même source dément avoir perdu le procès au premier niveau et précise : « Nous avons demandé au juge une décision avant dire droit d’expulser Combe de notre parcelle, mais il n’a pas accédé favorablement à notre requête. L’affaire sera entendue au niveau du fond ».
Muzaneza explique l’acte des membres de son église de déverser du sable, gravier et pierres devant la parcelle comme une réaction des foules. « Même l’Evêque n’est pas à mesure de stopper de telles réactions. Cela fait presque 4 ans que les membres de l’église attendent une décision du tribunal. Ils sont au bout de la patience.» Il disculpe les jeunes de son église pour avoir cassé le pare-brise d’un véhicule garé à la chaussé.
Quant aux locataires, ils souhaitent que le bras de faire trouve vite une solution pour la poursuite de leurs activités.

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