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La Belgique célèbre son 21 juillet

31/07/2011 Commentaires fermés sur La Belgique célèbre son 21 juillet

Dans le discours marquant la Fête nationale de son pays, l’ambassadeur de la Belgique a beaucoup plus parlé de coopération belgo-burundaise…

Que de monde, à l’Hôtel Tanganyika ce 21 juillet 2011 ! Ministres, hauts cadres de l’État, diplomates, compatriotes belges et autres acteurs de la société civile burundaise, il faut être patient sur les files pour accéder aux festivités. Si on devait résumer le discours de la soirée, commençons par une remise en perspective : « En 2010 les esprits étaient tournés vers le processus électoral… 2011 devrait être l’année du développement et de l’économie », martèle M. Jozef Smets. Et l’atmosphère ne le contredit pas car, après des descentes à Kirundo, Cibitoke, Bujumbura, Kayanza, « des efforts sont faits pour améliorer les centres de santé et les écoles, les femmes s’organisent, les démobilisés cherchent à développer une activité génératrice de revenus, des actions sont entreprises malgré le manque de moyens et le fléau de la pauvreté » constate-t-il.

Justement en matière d’économie et d’investissement, le diplomate belge a rappelé l’importance de la Semaine Belge, « une expérience que nous comptons renouveler en 2012 », avec « des femmes et hommes d’affaires qui viennent plus souvent qu’avant en prospection ». Quels échos, de ces investisseurs belges ? Certains efforts sont faits pour améliorer le climat d’affaires, constatent-ils. Même si des plaintes existent, dont « plusieurs [Belges] résidant au Burundi victimes du mauvais fonctionnement de l’état de droit ». Une lettre devrait parvenir dans les prochains jours de l’ambassade de Belgique aux autorités burundaises pour demander une solution urgente à ces dossiers (non-cités).

Dialogue et rejet de la violence

D’un autre côté, le développement ne saurait se faire sans la sécurité. Suite au contentieux électoral de 2010, M. Smets a rappelé que son ministre des Affaires Étrangères, M. Vanackere avait plaidé « pour le maintien d’un espace politique pluraliste, y compris pour les partis extra-parlementaires », espace nourri par « un dialogue inclusif » dont « les modalités de mise en place ne devraient pas trop tarder ».

L’ambassadeur belge, dans le sillage des récentes déclarations des politiques de l’opposition s’est aussi réjoui que « l’appel du Ministre Vanackere à toutes les parties de … ‘reconnaître pleinement la légitimité de institutions, n’est pas passée inaperçue, ainsi que sa remarque qu’il n’y a pas de place au Burundi pour un groupe armé ou une rébellion en gestation ».

Au gouvernement, la Belgique demande « de ne pas privilégier l’approche répressive, mais d’opter pour une approche plus consensuelle de présence sur le terrain et d’interaction avec tous les acteurs locaux » et ceci indépendamment de leur horizon politique.

Saluant la mise en place de la Commission Nationale Indépendante pour les Droits de l’Homme, de l’Ombudsman, des différentes institutions de lutte contre la corruption, M. Jozef Smets a toutefois rappelé « attendre la validation définitive par le gouvernement de la Stratégie Nationale pour la Bonne Gouvernance et la Lutte contre la Corruption ». Ce qui constitue « une des conditions qui permettrait à la Belgique de libérer une enveloppe incitative de 50 millions d’Euros ».
Le ton a été plus pressant, devant des dossiers « symboliques – exécutions extrajudiciaires et grands dossiers de corruption, comme celui du meurtre de l’activiste anti-corruption Ernest Manirumva », où « des résultats tangibles, suivi de sanctions sont urgents ».

Dans ce discours où l’ambassadeur reconnaît « avoir beaucoup parlé des relations bilatérales avec le Burundi », il aura été aussi question de… la Belgique ! Paraphrasant le discours royal, M. Smets a rappelé le roi Albert II qui avertit « contre le repli égoïste sur nous-mêmes et le risque d’oublier le monde qui nous entoure ». Méditation pour les Burundais aussi ?

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