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Société

Journée mondiale du réfugié : La célébration sous de fâcheux auspices

26/06/2018 Commentaires fermés sur Journée mondiale du réfugié : La célébration sous de fâcheux auspices
Journée mondiale du réfugié : La célébration sous de fâcheux auspices
Quelques réfugiés congolais, camp de Kavumu, célébrant la journée mondiale du réfugié.

La journée mondiale du réfugié a été célébrée, mercredi 20 juin, dans le camp de Kavumu, province Cankuzo. Mais pour l’heure, 24 % du budget, requis pour cette année, sont disponibles, d’après le HCR.

C’est un mercredi pas comme les autres, dans le plus grand camp de réfugiés au Burundi (Kavumu), en commune Cankuzo.

Vêtus en pagne identique avec le logo du HCR, une centaine de réfugiés sélectionnés pour animer la journée sont matinaux pour la célébration. Plusieurs ONG humanitaires sont présentes, leurs représentants portent également la même tenue.
Certains réfugiés ont opté de rester chez eux. La même phrase sort de leurs bouches : « Une assistance misérable ».

Marthe Harerimana, mère de 8 enfants, est une réfugiée congolaise depuis 5 ans. C’est à peine si elle arrive à nourrir toute sa famille. Le stock censé être consommé en un mois, selon le HCR, est épuisé dans deux ou trois semaines. Aucune autre assistance, outre la nourriture et le savon.
Vendeuse d’arachides, cette mère confie qu’elle est parfois contrainte de vendre une partie des vivres pour pouvoir acheter les vêtements, chaussures… des enfants.
Plusieurs autres réfugiés affirment qu’ils vendent la nourriture pour satisfaire d’autres besoins.

Ces réfugiés se plaignent de l’interruption de l’assistance financière du HCR. Jusqu’en avril dernier, ce dernier donnait à chacun une somme de 4.000 Fbu par mois.

La fatigue des bailleurs de fonds

Les moyens très limités est le grand défi auquel fait face le HCR. Sur la somme de 30.9 millions USD requis pour cette année, 24 % sont disponibles. La représentante du HCR au Burundi, Gogo Hukportie, affirme que les bailleurs se lassent de financer les réfugiés de longue date, leur priorité étant les cas d’urgence.

Elle affirme que le HCR a lancé une pétition avec les réfugiés depuis 2016. Elle appelle les gouvernements à garantir aux réfugiés une éducation, un endroit sûr où vivre et la possibilité pour chacun de travailler.

Cette année, indique-t-elle, les dirigeants de la planète se réuniront sous les auspices des Nations unies pour convenir de nouvelles modalités de gestion de la crise mondiale des réfugiés. Leur accord intitulé « Pacte mondial pour les réfugiés » aura pour vocation d’amener tous les Etats à apporter leur juste part. « Nous poursuivrons notre campagne jusqu’à ce que le pacte mondial soit signé. »
La journée mondiale du réfugié a été célébrée sous le thème : « solidarité avec les réfugiés. »


Et nos réfugiés burundais ?

Environ 340 mille réfugiés burundais dans la sous-région. Plus de 32 mille rapatriés depuis la Tanzanie. Plus ou moins 1000 nouveaux demandeurs d’asile burundais.

La représentante du HCR au Burundi parle de 340 mille réfugiés burundais dans la sous-région.

C’est à la veille de la journée mondiale du réfugié, mardi 19 juin, lors d’une conférence de presse, que la représentante du HCR au Burundi, Gogo Hukportie, a livré l’état des lieux de la situation des réfugiés burundais.

Elle parle d’environ 340 mille réfugiés burundais dans la sous-région (Tanzanie, Rwanda, Ouganda et RDC). 28 mille remontent à la crise de 1972, le reste date de 2015.

Gogo Hukportie a annoncé qu’il n’y a pas un afflux de Burundais qui fuient aujourd’hui : « Mais il y en a eu quelques-uns, on ne peut pas le nier. » Elle signale plus ou moins 1000 Burundais qui sont partis vers l’Ouganda, notamment. D’après elle, certains d’entre eux relèvent d’un mouvement secondaire. Ils ont quitté la Tanzanie vers l’Ouganda. D’autres ont quitté le Burundi craignant les persécutions liées au referendum, soutiennent-ils.

Le rapatriement « va bon train… »

Mme Hukportie souligne que le processus de rapatriement continue. Plus ou moins 2.000 rapatriés par semaine. 32.345 Burundais sont déjà rapatriés, depuis la Tanzanie. « Il reste 240 mille réfugiés en Tanzanie ».

Pourquoi pas de rapatriement depuis le Rwanda ou la RDC ? La représentante du HCR indique qu’il n’y a pas encore eu d’accord entre ces gouvernements et le HCR.

Concernant la guerre des chiffres entre le HCR et le gouvernement pour les réfugiés burundais en Tanzanie, la représentante du HCR au Burundi confie qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé : « Les pays n’aiment pas qu’on dise qu’ils ont des ressortissants dans d’autres pays. » Cette responsable onusienne assure que le HCR donne les chiffres qui se trouvent dans sa base de données. « Nous maîtrisons nos chiffres. »

Cependant, elle reconnaît que parfois les réfugiés rentrent de façon spontanée à l’insu du HCR. « Il faut alors que nous vérifiions les chiffres périodiquement. »

 

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