Manque des liquidités, difficile accès aux crédits, gestion opaque des devises, … Evariste Ndayishimiye, le président de la République déplore la faible participation des banques commerciales dans le développement du pays. Son constat est qu’il y a une méfiance entre elles et la Banque centrale.
Des voleurs devenus forts que l’Etat, des officiels fraudeurs, des groupes mafieux pour saboter l’économie nationale, risque de ne pas pouvoir payer les fonctionnaires, … Le président Evariste Ndayishimiye tape du poing sur la table. Les auteurs de ces pratiques frauduleuses ne visent qu’à ruiner le pays. D’après lui, ses lieutenants doivent lui emboîter le pas pour ne pas être confondus aux ennemis du pays. « Qu’il ne se limite pas aux paroles ! », critiquent les politiques.
Népotisme, clientélisme, corruption, militantisme, … Plus d’uns se demandent pourquoi les projets financés par les agences onusiennes et la Banque mondiale sont mal exécutés. Manque de patriotisme ou faibles capacités ?
Pour la 2e fois en trois ans au pouvoir, lundi 2 octobre, le président de la République, a remanié son gouvernement. Quatre ministres ont été remerciés. Mais le scepticisme reste : plusieurs observateurs interrogés, n’espèrent rien de ce remaniement.
Depuis le 27 septembre 2023, toutes les compagnies aériennes opérant au Burundi vendent les billets d’avion en devises. Ces compagnies expliquent, que cette décision est motivée par le manque de devises. Une mesure lourde de conséquences décriée par la population.
De la Mairie de Bujumbura en province Cibitoke en passant par les provinces Gitega Rumonge, l’accès à l’eau potable est problématique. La population ne sait plus à quel saint se vouer. Où se situe le problème alors que la ville de Bujumbura se trouve au bord du lac Tanganyika, un grand réservoir planétaire d’eau douce ? Le ministère en charge de l’Hydraulique reconnaît cette carence d’eau potable. Pour y faire face, les investissements privés dans ce secteur s’avèrent nécessaires. Quant à la Regideso, elle prévoit d’investir 60 milliards de BIF dans le secteur pour l’année 2023-2024.
Lors de la rentrée judiciaire 2023-2024, le 1 septembre 2023 au Stade Ingoma de Gitega, le président de la République n’y est pas allé avec le dos de la cuillère avec les magistrats en les accusant de tous les maux. Sont-ils les seuls responsables des défaillances qui s’observent au sein du secteur judiciaire ? Pour nombre d’observateurs, le pouvoir exécutif y est aussi pour quelque chose. D’après eux, la soumission de la magistrature profite à plus d’un.
Forcément diplomate et tenu par un devoir de réserve, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme au Burundi ménage le gouvernement burundais. Mais, pour l’essentiel, on comprend que le courant ne passe pas vraiment. A ce jour, il n’a pas été autorisé à entrer au pays. La chaise vide du Burundi à Genève a laissé aussi des traces. M. Zongo présentera son rapport le 22 septembre 2023 au Conseil des droits de l’homme. Une interview à lire entre les lignes.
Insuffisance ou manque des fertilisants pour la saison culturale A, incapacité de fixer la date de livraison des fertilisants, … le 1er ministre Gervais Ndirakobuca a été ferme avec la FOMI. C’était dans une réunion, du 5 septembre, de préparation de la saison culturale A, 2023-2024. Les DPEAE indiquent que les stocks sont presque vides. Sans donner de deadline, la FOMI promet, de son côté, de rendre disponible les fertilisants. Néanmoins, une telle situation n’est pas la première.
Comme cynisme, peut-être qu’il n’y a pas pire dans l’histoire de la justice burundaise. La décision de la procureure générale près la Cour d’appel de Gitega restera dans les annales. Elle a refusé de signer un mandat d’élargissement de Mevain Shurweryimana acquitté par la justice. Malade, il est décédé en prison, à 33 ans, malgré les appels de la directrice de la prison de Gitega qui demandait l’application de ce qui était un droit pour Mevain : sa libération. C’est quand elle a appris la mort du jeune homme que la procureure a signé finalement le mandat d’élargissement. D’un mort. Enquête.
Le président de la République a promulgué, le 4 août 2023, un nouveau code minier. Au cours de l’année budgétaire 2023-2024, le Burundi compte tirer 26 milliards de BIF comme recettes provenant de l’exportation des minerais. Une maigre somme selon nombre d’observateurs. Ces derniers saluent des avancées, mais ils déplorent également des lacunes surtout concernant la transparence dans ce secteur.
Un nouveau code minier est déjà promulgué. Quelles sont les améliorations ? Quid des lacunes. Permettra-t-il au Burundi de gagner plus d’argent en provenance de son sous-sol ? Dr Prudence Bararunyeretse, CEO de Minerals consulting international et professeur à l’Université du Burundi fait le point.