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Inondations sur le nord de Bujumbura : ce qui devrait être fait pour éviter une réédition …

17/02/2014 9


« Si des mesures préventives ne sont pas prises dans l’immédiat, reconstruire ne servira à rien »

Adolphe Wakana
Adolphe Wakana, représentant légal de l’association Afrique Action contre les Changements Climatiques ©Iwacu

« S’il pleut à nouveau ce soir, ou demain soir, les dégâts seront pires » déclare Adolphe Wakana, représentant légal de l’association Afrique Action contre les Changements Climatiques. En effet, lors des inondations récentes, l’eau s’est frayée un chemin et « aux endroits où l’eau est passée, le sol est déjà fragilisé, de nouvelles précipitations empireraient la situation», indique-t-il. D’après ce géographe-environnementaliste, le changement climatique y est pour peu, car le mois de février est un mois normalement pluvieux et les précipitations du weekend passé n’étaient pas les plus volumineuses que nous ayons connues.

A part la saturation des sols due aux fortes précipitations de ces derniers jours, la cause majeure des inondations est d’origine humaine. «Le sol des escarpements des Mirwa est très raide et abrupte, et lorsqu’ils sont saturés, cela occasionne des glissements de terrains. Tout cela est causé par la nudité des sols. Il faut les reboiser, aménager des fosses antiérosives et des terrasses pour ralentir le flux des eaux de pluie». Adolphe Wakana souligne le fait que si des mesures préventives ne sont pas prises dans l’immédiat, reconstruire ne servira à rien.

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Pour lui, l’inondation qui a ravagé la ville de Bujumbura et surtout les communes du Nord de la capitale (Kamenge, Kinama et Buterere) est la conséquence de l’exploitation anarchique des matériaux de construction.
Toutes les rivières qui traversent la ville de Bujumbura ont leurs sources dans les montagnes qui surplombent la ville. Mais les gens les exploitent de façon anarchique. Ce qui s’est passé est lié directement à l’exploitation anarchique des matériaux de construction : « Au niveau de nos associations de protection de l’environnement, nous avons toujours crié qu’il faut réguler ce métier d’exploitation des matériaux de construction,» regrette-t-il.

Il demande au gouvernement d’être rigoureux sur le respect de la loi. « Il y a le code foncier et le code de l’eau qui indiquent clairement comment protéger les cours d’eau et les zones tampons. Mais les gens cultivent et construisent jusqu’aux bords des rivières et lacs », martèle-t-il. L’urbanisme doit mettre en place un plan directeur de l’aménagement de la ville de Bujumbura avant de construire un nouveau quartier. Et de déplorer : « Il y a trois ans, le gouvernement a élaboré le code de l’urbanisme, mais jusqu’à maintenant, il n’a pas été adopté. Il aurait rendu clair le plan d’aménagement du territoire. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

9 réactions
  1. Yakobos

    Une étude hydrologique du bassin versant est un préalable pour toutes solutions à long terme.
    La surface totale du bassin versant, sa topographie, sa pluviometrie moyenne annuelle,sa couverture végetale, le temps d’ensoleillement etc..
    C’est uniquement sur base de cette étude qu’on peut construire des ouvrages de drainages.

  2. Ntahangwa

    Le monsieur de l’ IGEBU a sa tête dans les nuages ou des nuages dans sa tête.

  3. Rheka Shah

    C’ est la construction de la nouvelle présidence qui est responsable de ce qui est arrivé. L’eau des collines autour du site se déversait avant vers les rivières Gasenyi et Nyabagere;elle a été détournée pour couler vers la source de Gatunguru qui a débordé. D’où ce est arrivé;La solution serait de laisser cet endroit aux paysants.

  4. Toutes les structures de l’Etat du Burundi brillent par leur incompétence. L’IGEBU est chargé de nous prévenir en cas de changement de la météo. Mais il ne fait rien. !!!

  5. SEBUSA

    S.E. NKURUNZIZA doit d’abord changer la Consitution pour avoir son 3eme mandat…..! Le reste viendra apres…!!!!

  6. MPAMBAYINZIRA

    Hari imvura nyinshi bobivuga mu ma radio yose , mu masengero, mu masoko, mu mashule. Ivyo kwandika ngira abarundi benshi vyobagora hanyuma iyo nkuru ntishike.

  7. Jac Sentore

    Dans la situation de la ville de Bujumbura; la prévision météologique ne pourrait pas empêcher les dégâts mais peut-être épargner des vies humaines. A ce moment même une partie de l’Angleterre est sous l’eau et la boue!
    J’ai publié un article sur Burunditransparence il y a 3 ans avec title « Bujumbura sera détruit » et je vous le repete de mon point de vue (purement technique) avec des preuves à l’apui que cette ville que j’aime bien sera un jour une ruine triste comme dans le film hollywoodien « the day after ».
    Le chao dans l’urbanisation de cette ville est la seule raison. J’espere trouver le temps prochainement pour vous démontrer et vous montrer les sources de ces informations.

    Jac Sentore
    Senior Geotechnical Testingengineer
    http://www.fugro.com

  8. Welldone

    Excellent, et comme tous le monde sait que les habitants de Kamenge, Buterere, etc … et surement plein d’autres endroits ont accès au mail chez eux, ils iront vérifier leur courrier à chaque pluie pour s’assurer de ne pas se prendre une colline sur la tête…. Ridicule.
    Tant qu’a vouloir être efficace qu’ils utilisent des alertes SMS , au moins on sait que l’ensemble de la population est équipée du moins à grosse majorité …

    • Kabizi

      Pourquoi ne pas communiquer les météo sur toutes les Stations Radio du Burundi?
      La RPA est beaucoup écoutée et tout le monde sera au courant!
      Ce Monsieur de l’IGEBU va envoyer ces mails vers qui? Insensés ! Et s’ils n’ont pas de courant ou de connexion ?

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