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In memoriam, Frère Samoya Basile

24/10/2018 Commentaires fermés sur In memoriam, Frère Samoya Basile
In memoriam,  Frère Samoya Basile

Triste souvenir. 25 ans déjà… C’est faux, le temps ne guérit pas toutes les blessures. Il y en a qui restent, profondes, ouvertes, indélébiles…

En octobre 1993, dans la foulée de l’assassinat du président Ndadaye, Frère Samoya Basile, Curé de la Paroisse Munanira en province de Muramvya était tué, atrocement découpé à la machette. Il avait 49 ans.
Né à Mayuyu, il était le deuxième fils d’une fratrie de onze enfants issus de deux mariages.

Dès son jeune âge, il montre sa vocation pour une vie spirituelle et rejoint l’Ecole Catéchétique de Mutumba puis, en 1967, il intègre la Congrégation des Frères de Saint-Paul, une congrégation fondée par l’évêque du Diocèse de Bujumbura ,Monseigneur Michel Ntuyahaga.

Ceux qui l’ont connu gardent le souvenir d’un vrai « frère » au sens complet du terme. Dévoué, généreux, engagé dans l’Eglise et dans la vie laïque. Bon vivant, blagueur, c’est un encadreur adoré par la jeunesse urbaine des quartiers périphériques de la ville de Bujumbura. Il organise des activités sportives et culturelles qui drainent auprès de lui de nombreux jeunes. Lui-même est le meilleur buteur de l’équipe de football dénommée JECASPORT ( Jeunesse Catholique Sportive) dont il était co-fondateur.

Frappé par le dynamisme et la popularité de Frère Basile, ses supérieurs vont l’envoyer en formation en France (Toulouse ). Nous sommes en 1975. A son retour au pays, il est affecté comme préfet d’études au Collège de Muramvya nouvellement crée.

Il est ordonné prêtre à Muramvya même en juillet 1980. Il célèbre sa première messe dans sa localité natale, à la Paroisse de Mayuyu, en commune Mukike. Un moment solennel. Les cérémonies sont présidées par Monseigneur Ngoyagoye Évariste, évêque de Bubanza à l’époque, en présence d’une foule nombreuse de chrétiens des environs, mais aussi d’autres sympathisants venus des quatre coins du pays.
Peu après, il est nommé Curé de la Paroisse Munanira. C’est là qu’il est atrocement mis à mort en octobre 1993.

En ce moment où de nombreux Burundais se souviennent des leurs massacrés, si j’ai tenu à rappeler la vie (courte) de cet homme qui a laissé un bon souvenir partout où il est passé, ce n’est pas dans un esprit de revanche. Frère Basile ne me le pardonnerait pas. C’est simplement pour demander à ceux qui l’ont connu et aimé, une petite pensée pour lui.
Car si même son corps n’a jamais été retrouvé, comme disait Cocteau, “le vrai tombeau des morts, c’est le coeur des vivants.” Frère Basile continue à vivre dans nos cœurs…

Pour la Famille, Samoya Colette

Contact: [email protected]

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