Jeudi 28 mars 2024

Politique

Constitution : huit ans après, deux conseils nationaux manquent à l’appel

Deux des cinq conseils nationaux, prévus par la Constitution de 2005, n’ont jamais vu le jour. Pour le président de l’OAG, ce retard risque de renforcer davantage le contexte actuel de tension et d’inquiétude.

Godefroid Manirambona, président de l’Observatoire de l’Action Gouvernementale : « Le gouvernement en place ne manifeste aucune volonté pour leur mise en place » ©Iwacu
Godefroid Manirambona, président de l’OAG : « Le gouvernement ne manifeste aucune volonté pour leur mise en place » ©Iwacu

Le président de l’OAG, Godefroid Manirambona, déplore l’inexistence de deux conseils nationaux (Conseil National pour l’Unité Nationale et la Réconciliation, l’Observatoire National pour la prévention et l’éradication du génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité) : « Le gouvernement en place ne manifeste aucune volonté pour leur mise en place. »

Les trois conseils nationaux déjà mis en place, comme le stipule l’article 268 de la Constitution, sont le Conseil National de la Communication, le Conseil Economique et Social et le Conseil National de Sécurité. L’observatoire de l’action gouvernementale (OAG) considère qu’ils n’ont presque pas de visibilité, « sauf le Conseil National de la Communication (CNC) qui s’est illustré entre autres par la fermeture du forum du site internet du Journal Iwacu en mai 2013 », indique le président de l’OAG. En principe, souligne-t-il, ce conseil devrait s’occuper plus de l’appui aux organes de presse que de se focaliser sur les sanctions.

« Les Burundais risquent de retomber dans un cycle de violence »

« Le Conseil pour l’Unité Nationale devrait réhabiliter l’institution d’Ubushingantahe qui a déjà fait preuve de ses mérites en matière de réconciliation, pourtant, le pouvoir prône sa suppression », explique-t-il. Ce conseil, poursuit le président de l’OAG, permettrait aussi de désengorger les tonnes de dossiers dans les différents cours et tribunaux.

Quant à l’Observatoire National pour la prévention et l’éradication du génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, M. Manirambona soutient que « le gouvernement semble ignorer qu’il y a eu un génocide, alors qu’il est bien écrit, noir sur blanc, dans la Constitution et dans l’Accord d’Arusha. » Ce dernier souligne qu’il n’y aura point de vraie et durable réconciliation si les crimes commis ne sont pas reconnus et jugés conformément à la loi. « Si la réparation n’a pas lieu, insiste-t-il, il n’y aura pas d’effet dissuasif et préventif contre le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Les Burundais risquent de retomber dans un cycle de violence. » Du reste, il est d’avis que le retard de la mise en place de ces deux conseils risque de renforcer davantage le contexte actuel de tension et d’inquiétude.

Iwacu a contacté la présidence de la République qui n’a pas voulu réagir avant la future révision de la Constitution.
Signalons que l’objectif de ces cinq conseils est d’assurer une large participation des citoyens à la gestion des affaires publiques. La Constitution du Burundi dit que le gouvernement garantit à ces conseils nationaux les moyens nécessaires à leur fonctionnement.

CNC

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Chers amis, quand certains parlent c’est seulement condamner les uns les autres, mais moi je me demande: Qui a cause tout ce maux que souffrent les Barundi. Personne accepte avoir joue un role dans le passe Burundais, les Hutus accusent les Tutsi, est-ce que c’est tout tutsi qui a cause ce Bloodshed. Les Tutsi accusent les Hutu, aussi aux Tutsi est-ce que tout Hutu a cause ce Bloodshed. Sindumva umuntu ahagarara akemera ico yoba yarakoze, n’ugutunga agatoki uyu ou aba ou barya. Quelques uns de ces ONG sont partiels, ils sont de cote soutenus quand ils parlent. La Verite du Burundi doit etre Cherchee dans le passe. Why vous ne cherchez pas a dire ou enseigner la Vrai histoire du Burundi, mais parler bcp puisque c’est le temps des elections.

  2. Jean-Pierre Ayuhu

    Cher Monsieur Godefroid Manirambona,
    En votre qualité de super-parlement puisque vous vous érigez en contrôleur de l’action gouvernementale, je vous rends juste attentif que l’accord d’Arusha a été une affaire des copains qui se sont arrangés pour soit-disant ramener la paix. Je suis sévère mais il y a de qoui. D’abord parce que les signataires n’avaient aucun mandat du peuple pour le faire ( il n y avait plus d’élus du peuple), ils ne faisaient pas de différends entre eux ( prenaient le même avion et dormaient dans les mêmes hôtels à Arusha, frequentaient les mêmes bistrots), etc…Sur ce, il y a lieu de mettre en doute certains des dispositions contenus dans le dit accord. D’accord? Vous êtes ici d’accord avec moi que la plupart des pseudo-politiciens qui y ont participé étaient des alibis ( Nsanze, Nyangoma, Karatasi, Schadrak, Difficile, Inkinzo, Raddes, etc…). Ils ont signé des accords et ont disparu de la scène. Quelle crédibilité de ce texte? La constitution est actuelle est l’émanation de ce bricolage!
    Pour revenir à vos conseils manquant, je vous donne un défi, dans la tradition burundaise de me citer « umugani » qui fait référence à la notion « d’ubushingantahe », ces bashingantahe tant chanté mais qui n’ont pas empêché des hommes et femmes de périr gratuitement. Pr contre, il faut penser à un conseil des « bagabo » car « là où ils en existennt, point de drame ».
    Il y aura peut être des crises mais pas entre hutu et tutsi et encore moins entre le frodebu, l’uprona, le cndd-fdd etc.. mais entre des hommes et femmes qui ont faim.
    Arrêtez de situer des problèmes où il n y a pas. TANT QUE LES BESOINS DE BASE (MANGER PAR EXEMPLE) NE SERONT PAS SATISFAITS, VOUS POUVEZ IMAGINER AUTANT DE CONSEILS QUE VOUS VOULEZ, LE PROBLEME RESTERA ENTIER.
    Gira amahoro

  3. bornto

    1. L’Institution d’Ubushingantahe est un organe à suprrimer. Où était-elle quand les crimes se commettaient ? Il faudrait d’ailleurs épier un à un pour voir si ce ne sont pas des criminels qui se cachent derrière des appellations farfelues. Abagabo baragarukiye Igiguhu n’Abanyagihugu.
    2. M. Manirambona soutient que « le gouvernement semble ignorer qu’il y a eu un génocide, alors qu’il est bien écrit, noir sur blanc, dans la Constitution et dans l’Accord d’Arusha. », il faudrait mettre au pluriel et dire des génocides. Mais attention ! Qui reconnaît les génocides ? Qui est habilité à le dire et le faire reconnaître en tant que tel et s’appliquer à instaurer les mécanismes qui s’en suivent ? J’attends un texte (pas des hypothèses partisanes pour un génocide selon le lit dans lequel on couche ou la compassion que l’on éprouve pour un endeuillé) des Nations-Unies qui ne viendra peut-être jamais.
    3. Les Conseils, les conseillers, les commissions, les commissaires, etc. Le budget ne s’y prête pas et ceux qui existent sont déjà suffisant. Seule la CVR pourrait être nécessaire si elle ne va pas attiser encore les tensions, (possible aussi, il ne faut pas l’ignorer).

  4. Bienvenu Makoka

    Je suis etonne que l’OAG qui est pourtant respecte cherche la mise en place de ces conseils alors que la cvr elle meme n’est pas encore operationnelle.Dire qu’il y aura des cycles de violence parce que le Conseil National pour l’Unite Nationale et la Reconcilaition n’existe pas est une insulte de l’histoire.
    Qu’est ce que la Charte de l’Unite a fait pour que la Crise declenchee en 1993 soit evitee.
    Je crois que l’essentiel est de faire pression pour que les principes moraux qui guident une nation soient respectes, que la CVR soit operationnelle.Quand la verite sera connue ,on saura quoi en faire. La justice pour tous est fondamentale. J’ai l’impressiion qu’il y en a qui ne veulent que justice soit faite a eux seuls et non aux autres.
    Ces conseils sont budgetivores. Plutot il faut supprimer des conseils et des commissions qui ne valent rien.

    • NTARUGERA

      A Bienvenu Makoka ,

      Et que faire de la loi fondamentale, la constitution nationale qui les exige? Soit on l’applique, soit on l’amande sinon c’est la violer…!! C’est aussi simple que cela cher Monsieur…!!

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