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Société

Gitega/Projet de pavage : En attendant Godot…

25/09/2018 Commentaires fermés sur Gitega/Projet de pavage : En attendant Godot…
Gitega/Projet de pavage : En attendant Godot…
Des trous rendent pénible la circulation sur l’avenue de la Mutualité.

Annoncé en 2004, le projet de pavage des rues du centre urbain de Gitega tarde à démarrer. Pourtant, la population a déjà payé les contributions demandées.

Le quartier Rango est l’un des quartiers de la ville de Gitega, situé sur une colline escarpée de la ville. Le quartier n’a pas de canalisation. « Pendant la saison pluvieuse, les eaux de pluie détruisent les clôtures des maisons », se lamente un habitant de Rango. Outre ce problème de canalisation, l’état des routes de ce quartier laisse à désirer. Sur l’avenue de la Mutualité, le spectacle de nombreux trous s’offre au regard des passants. La circulation est pénible, la route quasi impraticable. « Nous avions espéré qu’avec les routes pavées, on allait construire des caniveaux, ainsi nos maisons seraient protégées, » se lamente un autre habitant du quartier.

Le projet de pavage des rues et des avenues de cette ville concerne les quartiers Shatanya (I, II, III, et IV), Ntobwe, Karera (I, II), CNAR, Yoba, Magarama, Rango et Nyabututsi. Le projet devrait être exécuté par le Projet de Travaux Publics et de Création d’Emplois (PTPCE). Un compte bancaire est ouvert au nom du PTPCE pour y verser les contributions de la population. Ces dernières varient en fonction de la longueur des routes et rues et du nombre d’habitants du quartier.

« Le projet de pavage des rues de Gitega est resté lettre morte, » murmure H.D., un habitant de Rango. Il indique que les habitants de Rango ont commencé à payer leurs contributions, depuis 2008. « Nous nous sommes découragés. Il y a plus de 10 ans que le projet n’est pas exécuté, malgré nos contributions. Nous ne croyons plus en ce projet ». Chaque ménage, poursuit-il, doit payer 50.000 Fbu.

«Certains ont déjà payé, les autres attendent de voir. »

Pour H.L., un habitant de Shatanya, chaque ménage doit payer 80.000 Fbu pour contribuer au financement du projet de pavage. Il demande à l’administration que le pavage débute rapidement. « Le projet a été annoncé en 2004. Qui sait s’il sera réalisé ? Je paierai ma contribution quand les premières machines pointeront leur nez ».

« Une promesse non tenue… »

Quant aux habitants du quartier Ntobwe, ils ont commencé à collecter les contributions en 2009. Chaque propriétaire de parcelle paie 90.000 Fbu. Ils ont déjà collecté plus de 20 millions de Fbu, selon B.N., habitant de Ntobwe. « On nous fait tant de promesses pour nous en dormir, mais finalement les routes se font toujours attendre. Et on continue à récolter de l’argent.» Le quartier Ntobwe devrait bénéficier de 6km de pavés.

Edouard Ndayishimiye : « La contribution de la population représente 2% du budget total du projet. »

Il fait savoir que ce montant disponible ne couvre que 3km. Et l’argent collecté est versé sur le compte de la PTPCE. « Nous ne sommes pas sûrs que notre argent soit entre de bonnes mains. Nous allons attendre, Nous ne pouvons pas faire autrement».

Selon Edouard Ndayishimiye, chef du quartier Rango, la contribution de la population représente 2% du budget total du projet. Il indique que la population hésite à payer les contributions arguant que le projet tarde à démarrer. « Les autorités exigent du vendeur et de l’acheteur de parcelle de payer une contribution de 50.000 Fbu chacun». Et d’ajouter qu’au début du lancement du projet de pavage, les habitants enthousiastes payaient leurs contributions massivement. « Aujourd’hui, ils sont découragés ».
La contribution collectée, depuis 2008, s’élève à 8.600.000 Fbu. Il précise également que sur 473 ménages du quartier Rango, 176 ménages ont déjà versé leurs contributions.

M.Ndayishimiye explique la lenteur dans le démarrage dudit projet : « L’administrateur nous a indiqué qu’il cherche encore un bailleur pour financer les 98% du budget nécessaire.»

Ce responsable de l’administration locale insiste sur l’importance du pavage : « Comme les maisons du quartier Rango sont menacées à cause des eaux de ruissellement, les ménages seraient protégés. » Les caniveaux permettraient, observe-t-il, de canaliser ces eaux. Contacté, Valentin Nahimana, administrateur communal de Gitega, n’a pas voulu s’exprimer.

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