Vendredi 29 mars 2024

Société

Gitega : « Père inconnu », en vogue dans l’enregistrement des naissances

La plupart des mères célibataires optent pour cette déclaration dans l’enregistrement de leurs enfants à l’état civil. Un danger pour l’avenir de leurs progénitures.

Les jeunes mères devant le bureau de l’état civil de la commune de Gitega ©Iwacu
Les jeunes mères devant le bureau de l’état civil de la commune de Gitega ©Iwacu

« Ces actes posés pour avoir surtout la gratuité des soins de santé constituent une épée de Damoclès suspendue sur les têtes de ces nouveaux- nés », déplore Béatrice Ndayikunda, agent de l’état civil à la commune de Gitega.
D’après elle, le nombre de ces cas est de plus en plus inquiétant. Elle indique que la plupart sont les jeunes mères des quartiers populaires et se demande si réellement elles savent l’utilité de l’état civil.

Goreth, aussi agent de la commune, fait remarquer que les enfants inscrits dans ces conditions ne jouiront pas des faveurs que l’état civile accorde. « Ces femmes ne visent que des intérêts futiles alors que les problèmes plus sérieux les guettent », fustige-t-elle.
Elle cite entre autres la perte de nationalité burundaise quand la mère est une étrangère. Pour elle, ces enfants ne prendront pas aussi part à un certain héritage de leurs pères et des allocations familiales : « L’enfant sera toujours sous la menace d’être désavoué par ses oncles. »
Selon ces agents de l’état civil, aucune loi n’empêche une mère de déclarer père inconnu pour son enfant.

Les enfants s’en prennent à leurs mères

C. B. vit avec sa mère, vendeuse de charbon de bois, dans l’un des quartiers de la ville de Gitega. Ce garçon de 13 ans, qui mange une fois par jour, indique que la faute est à sa maman. Selon lui, ses voisins lui font savoir que son père était un riche commerçant de la province Muyinga. Il aurait laissé un grand héritage pour ses enfants reconnus. Il affirme garder une rancœur contre sa mère qui n’avait jamais voulu l’ emmener chez son père.

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. Stan Siyomana

    MEME CHOSE EN AFRIQUE DU SUD?
    « Pere « inconnu » est un terme pour dire qu’il est ou bien marie, ou bien pas pret a assumer sa responsabilite, ou ne veut pas d’enfant, ou est encore trop jeune et doit continuer avec son education, alors qu’elle (l’ecoliere/etudiante enceinte) plus probablement va quitter l’ecole pour s’occuper du bebe… »
    (Voir Zandi « Princess Zar » Mqwathi: « Shoo! Talking about teenagers, risky sex and pregnancy in South Africa », http://www.ips.org, 15 April 2014).
    Merci.

  2. miburo

    C’est malheureusement la triste realite. Les jeunes hommes ne sont plus interesses par le mariage faute de moyen. Les jeunes filles cherchent a mettre au monde un enfant qui leur consolera dans leur vie celibataire. Ne pensez pas que c’est seulement a Gitega mais c’est un phenomene present dans tous les pays sous developpes. Chez les blancs , les celibataires n’ont pas besoin d’enfants et la sexualite a ete demistifiee, ils la prenne comme un sport comme tant d’autre et ils passent leur vie a vagabonder dans objectif. Malheureuse humanite d’aujourd-hui !!

    • Stan Siyomana

      @Miburo
      « Chez les blancs » (en general?) la jeunesse recoit de l’education en matiere de leur sexualite, a acces aux mesures anti-conceptives et a l’abortion legale.
      Merci.

  3. JEAN PIERRE

    « Elle (Goerth) cite entre autres la perte de la nationalite burundaise quand la mere est une etrangere ».
    Ivyo uyo muntu yavuze nivyo? Jewe nzi ko umuntu ashobora kuronka ubwenegihugu bw’uburundi kubera yahavukiye (par naissance) canke asavye kumuba par naturarisation. Umuntu ashobora no gufita ubwenegihugu bubiri. None abo bana avuze ngo batakaza ubwenegihugu kubera ba nyina wabo b’abanyamahanga batavuze canke batamenye se w’umwana, ivyo abikuye he? Mbega babandika mu gitabo c’abanyamahanga muri Etat civil? Muradutohoreza neza.
    Hanyuma n’aho umwana yoba akuze, amategeko y’uburundi aramwemerera kurondera se amuvyara, mbere na Leta ifise igikorwa co kubimufashamwo. N’amashirahamwe yigenga nk’ayaharanira agateka ka zina muntu n’akabana arafasha abana kumenya ba se no gusaba kwemerwa no kurerwa n’abavyeyi bompi. Ndumva rero dukwiye kujijuka tagafasha abana nk’abo. Imana ibahezagire!

  4. Ndayiragije

    Pourquoi ces enfants ne vont pas bénéficier des avantages que l’état civil accorde principalement les soins gratuits? Quand cette Dame parle héritage, quel héritage avec la pauvreté qui sévit au Burundi. Les parents manquent de la nourriture pour leurs enfants et vous parlez d’héritage? ça me fait rigoler quand vous parlez d’allocation familiale. Vous pouvez me dire ce que perçoit les parents comme allocations familiales? naheruka ari 150 fbu par enfant. vous vous imaginez, on ne peut même pas acheter une allumette. Je comprend ses dames qui n’ont pas révélé le père de leur enfant. Si le père ne veut pas reconnaître son enfant, ces dames ne peuvent rien faire. Partout dans le monde, il y a des familles qu’on appelle monoparentales, et cette situation n’a rien avoir avec les avantages de l’état civile. le gouvernement devrait aussi prendre des mesures pour contraindre ces vagabonds sexuels de reconnaître ces enfants.

  5. KIRAZIWE Marc

    Heeeeee

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