Vendredi 29 mars 2024

Société

Gihanga: Quand les vivants se déchirent pour les morts

04/04/2019 Commentaires fermés sur Gihanga: Quand les vivants se déchirent pour les morts
Gihanga: Quand les vivants se déchirent pour les morts
Certains fossoyeurs en grève au cimetière de Mpanda.

Vive tension entre trois associations des fossoyeurs au cimetière de Mpanda. Elles se disputent le creusement, l’inhumation et l’entretien des tombes. Les rivalités ont débouché sur une grève de certains fossoyeurs, dans la matinée de ce jeudi 4 avril.

Selon les témoignages de certains fossoyeurs au cimetière de Mpanda et les habitants de la zone Buringa, tout commence ce mercredi quand ‘‘Tube umuco’’ (Soyons la lumière), l’une des associations, était en train de clôturer la tombe d’une personne décédée.

Aussitôt, les membres de ‘‘Turwanye ubukene’’ (éradiquons la pauvreté) et ‘‘Agateka kubitavye Imana’’ (la dignité pour les défunts) sont venus les arrêter. « Les membres de ces associations se sont précipités pour nous empêcher de construire. Ils ont expliqué que notre travail se limite à creuser, inhumer les défunts mais que l’entretien des tombes leur revient », raconte un des membres de Tube Umuco.

« Les membres de ces nouvelles associations se lamentent de ne pas trouver des marchés pour l’inhumation depuis leur agrément, en janvier par l’administrateur de la commune Gihanga, car ils ne sont pas connus et n’ont pas d’expérience», explique un habitant de la localité.

Selon les mêmes sources, sans l’intervention des policiers de la position de Buringa, la situation risquait de dégénérer.

Après quelques heures, Déo Ndayisaba président de l’association ‘‘Tube Umuco’’ et Jean Paul Nahishakiye, son conseiller ont échappé de justesse à l’arrestation. « Ils sont en cavale pour le moment».

Deo Ndayisaba dénonce l’acharnement contre eux, alors qu’ils exercent ce métier depuis 20 ans. Il veut bien travailler avec ces nouvelles associations mais chacun doit trouver ses clients.

« Ce sont les propriétaires des pompes funèbres qui nous donnent le travail. Il est inadmissible que l’on se partage les activités avec les nouvelles associations, qu’elles cherchent leurs marchés», conclut-il.

Léopold Ndayisaba, administrateur de la commune Gihanga, n’était pas joignable par téléphone pour s’exprimer sur la situation.

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