Jeudi 25 avril 2024

Politique

Élaboration des programmes politiques : finis le tâtonnement et la confusion

20/06/2014 13

13 partis politiques viennent de terminer une formation de 18 mois sur le renforcement des capacités en élaboration des programmes politiques. D’après les bénéficiaires, la formation a été plus qu’enrichissante.

Le panel des points focaux. ©Iwacu
Le panel des points focaux. ©Iwacu

« Sur quoi reposerait la vie d’un parti, si ce n’est sur son programme politique ? », lance Fabien Nsengimana, coordonateur de l’Asbl Burundi Leadership Training Program (BLTP). Avec l’appui de l’Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite (NIMD) et grâce au financement de l’Union Européenne, le rêve du BLTP d’améliorer la qualité de la classe politique burundaise est en passe de se réaliser.

La formation a concerné 13 partis politiques ayant enregistré un score de trois mille voix aux élections communales de 2010. Centrée sur le renforcement des capacités des partis politiques en matière d’élaboration des programmes politiques, la formation a touché également sur la bonne gouvernance à l’interne des partis. Au moment où certains leaders politiques, notamment de l’opposition, réclament le dialogue, il s’agissait aussi de promouvoir cette vertu démocratique entre partis et dans les partis.

Selon M. Nsengimana, les 18 mois passés avec ces quelques politiques ont été une heureuse aventure. « La formation a permis aux uns et aux autres de comprendre qu’un programme politique n’est pas élaboré pour être caché mais pour être partagé. » Le coordonateur du BLTP soutient qu’un programme politique est une sorte de lampadaire : « Il constitue une alternative de solutions aux problèmes de la société. »

Les faits par ceux-là même qui les ont vécus

Phénias Niyigaba, Aloys Ndayizeye, Isaac Nikobiba, Laurent Nijimbere, Anicet Mahoro et Juma Léonard sont respectivement des points focaux des partis Sahwanya Frodebu, Uprona, Frodebu Nyakuri, Cndd-Fdd, et MRC. Ils s’accordent que la formation dispensée par le BLTP a été d’une importance capitale : « Avant, nous ne savions pas distinguer les programmes politiques des projets de société. Il y avait une sorte de tâtonnement et de confusion entre les deux concepts.» Avec la méthodologie apprise, tranquillisent-ils, ils sont capables de faire une nette distinction.
« Nous allons élaborer des programmes vendables pendant la campagne électorale », insiste M. Niyigaba du Sahwanya Frodebu. Toutefois, il reconnaît que des problèmes subsistent encore quant à la mentalité burundaise en matière de vote : « Nous ne sommes pas encore au stade d’élire les bons programmes. » C’est l’homme politique, poursuit-il, qui a quelques kg de riz ou de haricots à donner à la population qui gagne. Et de rassurer qu’avec les techniques apprises au BLTP, il est toujours possible de ramener le peuple burundais à la raison.

Forum des lecteurs d'Iwacu

13 réactions
  1. Stan Siyomana

    Le mythe du « DEVELOPPEMENT EXCEPTIONNEL DU BURUNDI? » sous la dictature militaire du colonel Jean-Baptiste Bagaza (1976-1986):
    1. Janvier D. Nkurunziza et Floribert Ngaruko (2005) ont mene une etude sur le Burundi sous les auspices du Consortium pour la Recherché Economique en Afrique (CREA) et ont constate que:
    A partir de 1975, le pays s’est lance dans un grand programme d’investissement…
    Un grand nombre d’entreprises d’Etat ont ete crees et ont ete utilisees pour la collection et la distribution des rentes aux membres de l’elite politique. Ces entreprises ne se faisaient pas de profit et utilisaient des subsides pour leur gestion, devorant ainsi des ressources qui auraient pu mis dans des investissements productifs.aller das La gestion de ces entreprises.
    Le Gouvernement a entrepris un grand programme de modernisation des infrastructures , tels que les routes, les barrages hydroelectriques, les ecoles, etc. en partie a cause des rentes qu’elles creaient, encore une fois pour les elites.
    Meme si le pays a connu une croissance economique au-dessus de la moyenne africaine, le deficit budgetaire s’amplifiait et il devenait de plus en plus difficile de payer les dettes publiques contractees dans les annees 1970. Le Burundi a du accepter le programme d’ajustement structurel en 1986.
    (Voir Janvier D. Nkurunziza and Floribert Ngaruko, 2005: « Why has Burundi grown so slowly? », March 2005. http://www.swartmore.edu).
    2. Prime Nyamoya (1998) a constate qu’entre 1977 et 1982, environ 100 entreprises d’Etat ont ete creees et confiees aux amis de l’equipe dirigeante/ put in the hands of cronies.
    (Voir Nyamoya, P. , 1998: « Pour un modele original de privatisation des entreprises publiques au Burundi ». RIDEC, vol.2, No.2, Septembre , Bujumbura, Burundi.).
    Merci.

  2. Jean-Pierre

    Le problème de nos politicien est simple. Il ne comprennent pas le développement. Et d’ailleurs, ils ne créent pas les partis politiques pour promouvoir le développement mais pour avoir des avantages liés à la fonction de politicien. En un mot, on va en politique chez nous pour s’enrichir. D’où cette confusion troublante qu’ont nos politiciens à distinguer l’idéologie d’un parti et son programme. Le programme d’un parti politique doit refleter l »idéologie. Or, l’idéologie de nos politiciens, c’est de remplir le ventre et le programme, c’est de remplir l’assiette et boire le champagne et au pire la Hinneken. La corruption est endémique depuis qu’un certain Pierre avant le présent Pierre a pris le pouvoir. Quand le premier Pierre est parti, il a laissé les Burundais les yeux hagards de pauvreté au nom de la démocratie et de l’unité nationale qui n’existe que dans les coeurs des naifs et son homonyme les creuve de misère et aveugle le peuple d’un populisme débridé: un kils de riz ici… un kilo de haricot là… puis une prière… allelouya… amen… et creuve pauvres peuple! Vraiment, que sommes nous devenus? On parle d’idéologie. Comment expliquer qu’un pays où bon an mal an il pleut au moins 8 mois par an, les gens meurent de fin? Avec plein d’ingénieurs agricoles, de lauréats des sciences appliqués et de l’ITS, on n’est pas capable de planifier la rétention des eaux de pluies et les barages des rivières pour irriguer les champs? AU JUSTE, ON PARLE DE QUELLE IDEOLOGIE? COMMUNISTE OU CAPITALISTE?

  3. Umwagazi Vuvuzela Komakaruru

    Mbega Mbonimpa aracapfunzwe? Ko Peter yananiranye reke twiture son epouse ngira atuvugiye yokwihana agaca amurekura.

    Agahombo kanini ku gihugu de voir un homme comme PC aryamye mu buroko.

    None dusenge Peter kugira amurekure canke?

  4. vios

    Nuguta umwanya gusa uwoharura abarundi batora umugambwe kubera programme yawo yotangara, nous sommes guides par des sentiments pour choisir nos pseudo gouvernants des fois avec une dose d’emotion.
    Utwo du financements aba bacuruzi b’umuyaga nibadutamire hama bagabanye induru.
    Ayo ma nama atavanako mwirigwamwo mubona amazi iki atari uguhenda abanyagihugu?

    Shira mu ngiro ivyo mwirigwa murasubiramwo hama tubatore.

    Ciao

  5. KAZIRI

    Sokwe ! Sokwe ! Niruze ! Aho Stef Vandeginste yaruca warihe ? Yasoma amategeko atugenga ndiko nsoma rufuku.
    http://www.arib.info/Stef%20Vandeginste%20WP%202014%2004%20Limitation%20constitutionnelle%20mandats%20pr%C3%A9sidentiels.pdf

  6. Stan Siyomana

    Tatonnement et confusion sont tout simplement synonimes d’INCOMPETENCE.
    1. LE BEAU PAYS DE MWEZI GISABO A ETE TRAHI PAR SES PROPRES FILS ET FILLES (donc par l’elite dans le parti au pouvoir, partis d’opposition, et dans la societe civile) PUISQU’IL VIENT PRESQUE TOUJOURS EN DERNIERE POSITION DANS LES CLASSEMENTS MONDIAUX.
    2. Pourquoi la misere extreme au sein de la societe burundaise?
    Pourquoi la famine au Burundi?
    Pourquoi le chomage generalise parmi les jeunes burundais?
    POURQUOI, POURQUOI, POURQUOI, SEIGNEUR DIEU?
    Merci.

  7. nduwayo Charles

    Cher Phénias,

    Muri 1993 FRODEBU yari ifise iki iha abanyagihugu? Ronderera ahandi ntimuzopfa musubiye ku butegetsi.

  8. MINANI

    L’enracinement de la démocratie dans une société dépend de son histoire et du charisme de ses dirigeants. Dans une société comme le Burundi, avec une histoire entachée d’exclusions, d’injustices et de massacres; se faire élire ne dépend aucunement du programme politique ou de projet de société. Un discours qui touche les sensibilités sociales suffit pour refluer des voix électorales. Et il faudra attendre plusieurs générations pour que cela cesse. Cela n’est pas propre pour le Burundi, mais pour toute société. Aux Etats-Unis, il n’y a pas longtemps, les Noirs et les Hispano – Amérindiens ne pouvaient pas être élus (système injuste). Dès que les choses ont changé, voilà qu’un des leurs entre à la maison blanche! Heureusement que chez nous les médiateurs lors des Accords d’Arusha ont trouvé une formule qui garanti l’élection de tous (les quotas ethniques sur la liste des candidats).
    Quant à ces gens formés, le travail est certainement très important. Cependant, à voir la configuration et le fonctionnement des partis politiques au Burundi, ces gens formés n’ont aucune prérogative de changer (corriger) les programmes de leurs partis politiques. S’ils ont perçus des perdiems durant leurs formations, tant mieux pour eux!

  9. KAZIRI

     » Ils s’accordent que la formation dispensée par le BLTP a été d’une importance capitale : « Avant, nous ne savions pas distinguer les programmes politiques des projets de société. Il y avait une sorte de tâtonnement et de confusion entre les deux concepts.» Avec la méthodologie apprise, tranquillisent-ils, ils sont capables de faire une nette distinction » : Vous comprendrez pourquoi on est gouverné comme les ngombe za Mwambutsa !!! Si nos hommes sensés nous guider ne comprennent rien, qu’en est-il du paysan de Bukeye ou d’ailleurs ? le chemin est encore long !!! Mais dukomere dutera imbere.

    • citoyen

      « EST de rassurer qu,avec les techniques apprises avec la BLTP Il EST possible de ramener le peuple burundais a la raison ». Comme si le peuple burundais l,avait perdu! Mefiez-vous,le peuple agit en fonction de la conjocture car le contexte socioeconomique actuel ne le libere pas de sa dependance. L,objectif du formateur n,etait pas l,electeur a Mon sens,mais l,homme politique qui doit savoir agir dans l,interet du peuple. Qu,Il soit l,homme du peuple au lieu d,avoir le peuple de l,homme.

      • citoyen

        Une anecdote y relatif: deux mandiants voulaient s,introduire dans un menage pour quemander quoi mettre sous la dent. L,un d,eux se met a grimper le portail pour voir a l,interieur du rugi.le chien se met a aboiyer furieusement. Son ani l,encourage: montes,tu a oublie le proverbe:le chien qui aboie ne mord pas! L,autre de repondre: si je me rapelle du proverbe;mais,est-tu sur que le chien connait le proverbe? Alors monsieur le redacteur de l,article,EU egard a ta conclusion,es-tu sur que maintenant les burundais seront capa les de distinguer le programme politique d,un projet de societe? Moi meme j,aimerais que tu me partages cette difference.merci

        • kaminuza

          La suite?? Les 18 points focaux des partis politiques vont-ils former les membres de leurs organes? Ce serait une bonne chose.

    • Stan Siyomana

      @Kaziri
      1. Le president americain Barack Hussein Obama (issu du DEMOCRATIC PARTY) a declare devant le parlement du Ghana en Afrique de l’ouest (11 juillet 2009):
      « Les peuples d’Afrique sont prets a prendre en main leur propre destinee/The people of Africa are ready to claim that future…
      AVEC DE FORTES INSTITUTIONS ET UNE FORTE VOLONTE, je sais que les africains peuvent realiser leurs reves/Africans can live their dreams a Nairobi et Lagos, Kigali, Kinshasa, Harare, et ici meme a Accra… »
      (Voir The White House: « Remarks by the President to the Ghanaian parliament, Accra International Conference Center, Accra, Ghana. 11 July 2009 », http://www.whitehouse.gov).
      2. La francaise Madame Christine Lagarde, directrice generale du Fonds Monetaire International (FMI) a declare a Maputo, au Mozambique, le 29 mai 2014:
       » Nous savons bien tous que l’Afrique dispose d’un grand potentiel: elle a dans son sous-sol plus de 30 pourcents des reserves minieres dans le monde…
      RENFORCER LES CADRES INSTITUTIONNEL ET DE BONNE GOUVERNANCE pour gerer ces ressources est un bon point de depart.
      La transparence peut contribuer au sens de responsabilite, pour que ces ressources soient exploitees DANS L’INTERET DE TOUT LE MONDE…
      (Voir « Africa rising – Building to the future, Keynote address by Christine Lagarde, Managing Director, IMF, Maputo, 29 May 2014), http://www.imf.org, 29 May 2014).
      Merci.

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