Mardi 19 mars 2024

Opinions

D’un sommet à l’autre

Du sommet des Etats d’Afrique de l’Est à Dar es-salaam à celui de l’Union Africaine à Johannesbourg rien n’a-t-il bougé, vraiment, par rapport à la crise burundaise ? On serait bien myope de ne pas voir que l’étau se resserre doucement mais sûrement autour du pouvoir du président sortant Pierre Nkurunziza. Bien évidemment, les débats sont à fleuret moucheté… à quelques exceptions près. Cela est d’autant entendu que la personne qui aurait dû croiser le fer avec ses pairs était absente aux deux rencontres.

L’ombre d’une candidature de trop

Bien que jamais citée dans les communiqués marquant les réunions sur la crise burundaise, la candidature de Pierre Nkurunziza à sa propre succession était dans tous les esprits du leadership africain. Parler simplement d’une question relevant de « la cuisine interne » du Burundi est une manière élégante et détournée de signifier au président burundais de retirer sa candidature ou tout au moins de la négocier plus… délicatement.

L’erreur monumentale du président sortant aura été non seulement d’afficher un mépris royal vis-à-vis d’une population hostile à sa réélection, mais surtout d’avoir snobé les deux sommets de Dar es-salaam et de Johannesbourg auxquels il était convié. Pierre Nkurunziza a blessé l’amour-propre de ses pairs ; cela lui sera difficilement pardonné d’autant plus qu’il est un des benjamins du groupe. En Afrique par-delà les textes et la puissance, le respect de l’âge reste de rigueur…

Des propositions de sortie de crise rejetées

A Johannesbourg comme à Dar es-salaam des propositions concrètes de sortie de crise ont été émises : report des élections, désarmement des milices, libération des media privés, retour des réfugiés, retour de la sécurité pour tous, etc…

Face à toutes ces solutions, le pouvoir joue les prolongations et se perd en conjectures qui ne trompent personne quant aux véritables intentions d’aller vers des élections gagnées d’avance. En fait, le gouvernement actuel peine à intérioriser qu’il fait partie du problème plutôt que de sa solution. Il ne peut se cacher derrière la protection des institutions, puisqu’il est le premier à les menacer avec toutes les mesures prises pour diviser les partis politiques, terroriser les instances décisionnelles des pouvoirs judiciaires et législatifs, museler tout discours libre et surtout éloigner l’opposition de tout contact direct avec la population.

Le début de la fin

A force de promettre sans réaliser et de dire une chose en faisant son contraire, le gouvernement burundais actuel prête à la région, à l’Afrique et à la communauté internationale le bâton pour le fouetter. Il prépare lui-même sa sanction en refusant un véritable dialogue avec qui que ce soit sur quoi que ce soit.

L’attitude de notre leadership me ramène à ce que Bernard Tapie disait que tout dirigeant devrait éviter d’être:
« Le chef, le vrai chef, n’est jamais le Caudillo, le führer ou le gauleiter, ou tout autre pantin sanglant et qui surgit de la fécondation in vitro de l’histoire avec (sic !) le crime pour essayer de sauver le monde malgré celui-ci, et pour lequel la fin justifie n’importe quel moyen ».(i)

_____________
i. Cfr B. Tapie, « Gagner », Robert Laffont, Collection « Vécu », Paris, 1986, p 17.

Forum des lecteurs d'Iwacu

18 réactions
  1. Mpema Damascene

    Le Burundi est perdu d’avance . Disons tout simplement son gouvernement.
    Dieu ne tolererait plus les derives de plus d’un systeme base sur le mensonge, le vol, le deni des valeurs morales etc… tout court la trahison sur un peuple aussi eprouve que fatigue par des decennies de misere et de malheur!
    Vaut mieux plutot penser a la suite qu’a perrorer sur une affaire deja scellee sur la terre comme au ciel.

  2. Jambo

    En boycottant les négociations, le camp présidentiel confirme son mépris envers la nation et la communauté internationale,une faiblesse évidente de toujours se cacher derrière la campagne électorale qui ne rassemble pas grand monde par ailleurs. A une semaine des élections forcées,la communauté internationale va t-elle cette fois-ci hausser le ton ou laisser faire à l’endroit du pouvoir? Répondre à cette question revient à se demander si les élections auront réellement lieu au jour prévu.

  3. Nduhirubusa Pascal

    J’attends sincèrement voir le dénouement de cette crise politique!
    Twese turazi neza ko ata murundi atamikwa ijambo, mais ne risquent-ils pas de voter majoritairement pour Nkurunziza s’il y avait des élections présidentielles sachant toutefois que cette candidature est inconstitutionnelle? Et quelle serait la réaction directe ou indirecte de la Communauté internationale devant une telle mascarade et des anti-Nkurunziza ne pouvant à eux seuls barrer la route à ce mandat juridiquement illégal? Attendons voir la suite des choses…

  4. Jean-Pierre Ayuhu

    Cher Monsieur Ngendahayo,

    je vous cite

    « L’erreur monumentale du président sortant aura été non seulement d’afficher un mépris royal vis-à-vis d’une population hostile à sa réélection, mais surtout d’avoir snobé les deux sommets de Dar es-salaam et de Johannesbourg auxquels il était convié. Pierre Nkurunziza a blessé l’amour-propre de ses pairs ; cela lui sera difficilement pardonné d’autant plus qu’il est un des benjamins du groupe. En Afrique par-delà les textes et la puissance, le respect de l’âge reste de rigueur… »

    Du Nord au sud, de l’Est à l’Ouest, je peux dire, et vous serez d’accord avec moi, que les poches de résistance au 3ème mandat se comptent au bout des doigts: une partie du plateau de Mugamba ( Mayuyu, Mugongo Manga, Bisoro), puis une partie de Bujumbura ( Musaga, Nyakabiga, Ngagara, et de manière sporadique, Mutakura, Cibitoke et Kinama..). Dire que le président affiche un mépris vis-à-vis de la population hostile à sa réelection, à chacun d’apprécier!

    Nkurunziza a blessé l’amour-propre de je nais qui…! part le sommet de Dar-es-salaam, à ce que je sache, l’ordre du jour des dits sommets n’était pas le Burundi. A mon avis, ce n’était pas la première fois que le président burundais- et d’autres présidents par ailleurs- se faisait représenter par une autre autorité!

    A malin, malin et demie! Au premier sommet, des hommes mal intentionnés ont voulu replongé le pays dans le vide institutionnel à travers ce fameux Coup-d’Etat. Fallait-il laisser la patrie pour aller discourir à Prétoria? Ce benjamin, qui n’est pas si benjamin que ça, aura déjoué les pièges..,lui qui, avec ses frères et soeurs ont su imposer un autre ordre, celui de permettre aux hommes et femmes de vivre! Nous avons des problèmes à resoudre,nous le ferons..l’essentiel est d’abord avoir un chez soi car, cher Monsieur, les camp de réfugiés ne sont pas un domicile et beaucoup de burundais l’ont compris, Nkurunziza en tête!

    Cher Monsieur, ubuntu burihabwa. L’interprétation d’une clause constitutionnelle est une affaire des institutions étatiques ( la cour constitutionnelle et autres). Vous me direz qu’elles sont corrompues ou acquises à la cause du pouvoir s’agissant du Burundi. C’est un autre débat. Faut-il appeler le monde entier pour venir arbitrer ce genre de differend? A mon avis non…Les politiciens en ont besoin, le peuple non, moi en tête..

    Aux pires moments de notre histoire, le peuple en a eu besoin, ils ne sont pas venus, même un simple rapporteur des droits de l’homme a été refusé. Par qui, les burundais, ceux qui demandent aujourd’hui l’intervention des puissants pour faire fléchir le pouvoir. Vous êtes mieux indiqués pour le savoir car Ministre des affaires étrangères à ce moment!
    Irambire

    • Menard

      Monsieur Jean Pierre,

      Vous legitimer l’arrogance de Pierre Nkurunziza qui refuse de se presenter aux sommets aux quels il est convie par peur d’un coup d’état alors qu’il en fait un aux yeux de la loi! Il a un grand soif du pouvoir qu’il veut le conserver a tout prix, meme en prongeant le pays dans le chaos. S’il arrivait que les elections soient tenue dans ces circonstances, le Burundi sera ingouvernable sur tous les plans:
      Sur le plan economique, notre pays qui survit grace a la perfusions des aides exterieures et de l’appui budgetaire a concurrence de 52% du budget national ne tiendra pas après le depart des principaux bailleurs. Vous me direz que les chinois et les russes seront la, sauf que ces derniers ont deja leurs propres defies car incapables de se nourir eux memes, les premiers ne faisant pas pas d’aides budgetaires.
      Sur le plan securitaires, il faudra faire face a des insurges de tous bords, voire des rebelions (selon des dires du porte parole du CNDD-FDD) avec une armee et une police profondement divisees, heuresement pour eux que les Imbonerakures sont la et fortement armes.
      Sur le plan politique, le gouvernement aura du mal a s’imposer sa legitimite tant sur le plan interne qu’international car issu d’un vol electoral fait sous les clameurs des burundais et de la communaute international.

      Le jeu du pouvoir en place est de faire des elections coute que coute et accepter des negociations après, en position de force, et surtout, sans l’ombre d’une transition qui les mettrait au meme pied d’egalite que le RADEBU (ou je ne sais quelle autre formation d’aventuriers qui n’ont d’oreilles et d’yeux que leurs ventres). Cependant, force est de constater que 2015 ne ressemble guere a 2010. Sur un mauvais depart assure car sans observateurs credibles et une CENI de service, il est difficile de parler d’une legitimite electorale opposable.

      Le gouvernement sera en definitive, dans une impasse absolue et sous pressions de tout accabit, accule aux negoctions qui ne viseraient autre chose qu’une transition, parce qu’il n’y aura plus d’autres choix. Par contre, en omettant, le temps et des moyens financiers qui seraient epargnes, negocier aujourd’hui laisse des marges de maneouvre au gouvernement car il existe d’autres voies de sortie que la transition!

      • Jean-Pierre Ayuhu

        Cher Monsieur,
        Vous pensez réagir à mon propos mais vous exprimez autre chose c’est-à-dire votre ressenti. C’est typiquement burundo-burundais..!

        Quand je dis que « Du Nord au sud, de l’Est à l’Ouest, je peux dire, et vous serez d’accord avec moi, que les poches de résistance au 3ème mandat se comptent au bout des doigts: une partie du plateau de Mugamba ( Mayuyu, Mugongo Manga, Bisoro), puis une partie de Bujumbura ( Musaga, Nyakabiga, Ngagara, et de manière sporadique, Mutakura, Cibitoke et Kinama..). Dire que le président affiche un mépris vis-à-vis de la population hostile à sa réelection, à chacun d’apprécier! »

        Est-ce une vérité? Et en quoi je légitime l’arrogance de Nkurunziza?

        Portez-vous

        • mandela

          Je lis dans vos propos, la volonte cynique de vouloir circonscire les manifestations dans des endroits que voulez presenter comme habites par des tutsi, une volonte macabre de vouloir a tout pris ethniser les choses. Rwasa est il hutu out Tutsi. Bamvuginyumvira c,est quoi? Vous etes tres mal parti. A moins que vous soyez des super au CNDD-FDD. Oui ngira hari ubwoko 2 nivyo : ubw’abatembeje ibigega bakica, nubwabibwe bakagirwa abakene, bakicirwa. Irambire nkuko muvuga.

  5. Ndizeye Claudia

    Il y aura bel et bien les elections,on verra qui va gagner;les perdants devront attendre patiemment les 5ans avenir. J’anticipe pour demander au futur élus d’être les vrais élus du peuple dans son entièrté.Et aux futurs perdants de se préparer à accepter la défaite d’une façon constructive.

  6. EN

    j’avais tout compris, jusqu’à ce que vienne la citation de Tapie… Bon, j’essaierai la prochaine fois.

    • Jean-Marie Ngendahayo

      Cher EN,
      Je ne sais si c’est la citation de Tapie qui vous a gêné ou son auteur.
      Si c’est la citation qui vous pose problème, alors c’est tout mon raisonnement qui vous a échappé et là je n’y peux rien. Sauf peut-être vous inviter à y revenir une seconde fois, ainsi que vous vous le promettez.

      Si il s’agit de l’auteur de la phrase, c’est un autre débat qui demanderait que vous apportiez plus de précisions afin que j’y réponde.
      Fraternellement

  7. RUGamba rutaganzwa

    Je suis totalement d’accord avec l’opinion de Mr Jean Marie NGENDAHAYO. L’étau se resserre lentement mais sûrement sur le pouvoir de Mr. NKURUNZIZA. Les Etats-Unis ont déjà promis des sanctions ciblées notamment des interdictions de visa d’entrée dans le pays de l’oncle Sam et généralement quand les Américains disent, ils font. L’UE, qui s’est réunie récemment, a proféré les mêmes menaces de sanctions ciblées à l’encontre de ceux qui bloquent les négociations et se sont rendus coupables de violation de droits de l’Homme notamment lors des manifestations etc… ! Des députes européens ont récemment écrit à la Procureure générale de la CPI à La Haye pour qu’elle commence à enquêter sur les graves violations des droits de l’Homme dont se sont rendus récemment coupables certains responsables des forces de l’ordre en tirant a balles réelles et en tuant des manifestants… ! Plus de 70 personnes ont été tuées récemment essentiellement par la police mais pour le pouvoir de NKURUNZIZA, c’est comme si de rien n’était car aucune enquête apparemment n’est en cours pour savoir ce qui s’est passé…. ! C’est une attitude inacceptable, purement et simplement scandaleuse de la part de ceux qui sont sensés nous protéger… ! Quand on écoute le discours du Président en exercice de l’UA, Mr MUGABE, on n’a pas besoin d’être un grand expert en relations internationales pour comprendre que le 25ème sommet des Chefs d’Etas de l’UA désapprouve le 3ème mandat présidentiel de S.E. NKURUNZIZA. Pourtant ce dernier ainsi que son entourage continuent de faire comme si de rien n’était… !
    J’ai peur aussi peur que toutes ces pressions internationales n’aboutissent à aucun résultat tant l’homme et son entourage sont décidés à nous gouverner de gré ou de force puisqu’ils ferment les portes a tout dialogue pouvant conduire à un éventuel consensus sur les questions essentielles comme le 3e mandat justement, le calendrier des élections en passant par la réouverture des médias privés pour permettre à tous les journalistes de travailler en toute quiétude etc… !
    Comme disait Mitterrand : ‘’un dictateur n’a rien de concurrent a sa taille avant que le peule relève le défi’’ ! Les pressions internes seront déterminantes pour faire plier NKURUNZIZA et ses mauvais conseillers qui, non seulement sont entrain nous faire reculer sur le plan de la démocratie et des droits de l’Homme mais nous font chaque jour basculer dans les affres de la guerre du début des années nonante… ! Il est temps, grand temps que Pierre NKURUNZIZA écoute les voix de la raison et pense a l’avenir de notre jeunesse, le Burundi de demain…!

  8. Theus Nahaga

    Oui Mr Ngendahayo, Nkurunziza et son gouvernement sont le probléme du Burundi.
    Seulement ne croyez pas que la communauté internationale aura prise sur Nkurunziza et son gouvernement. Cet homme va faire descendre le Burundi aux enfer.s La seule erreur qu’il pourrait commettre et qui risquerait de lui être fatale serait d’envoyer sa milice d’imbonerakure tuer des gens à grande échelle. Nkurunziza ne fera pas cette erreur, il enverra sa milice intimider, menacer, ranconner et parfois même tuer une ou deux personne. Cela suffira à pousser des gens à l’exil. Ceux qui ne partiront pas seront soumis à la faim. Les sanctions internationales vont áchever l’économie burundaise qui était déjà moribonde. Cela ne dérangera pas Nkurunziza et son gouverenement, mais cela va affamer les Burundais. Aucun tribunal n’a jamais condamné un gouvernement qui laisse mourir son peuple de faim et de misère.
    Parler de défaillances de leadership quand on parle de Nkurunziza est la faute que nous commettons depuis dix années. Cet homme n’a jamais penser nation burundaise, cet homme a utilisé ses deux mandats sous couvert des accords d’Arusha pour prendre les moyens de l’Etat et créer sa milice dont la seule formation est la violence. Maintenant le plan Nkurunziza va se mettre en marche. Pousser des Burundais à l’exil ou les affamer.
    Nos histoires de communauté intternationale, nos visions sur le leadership, tout ce bazar de textes fondamentaux, Nkurunziza et sa clique s’en moquent. Ces hommes sont là pour le malheur du Burundi. Pour avoir une chance de se débarrasser de Nkurunziza, il faudra arriver à ce que personne au Burundi n’aille voter. Parvenir à faire la grève totale du vote. Pour les échéances qui vont arriver, je doute si on pourra le faire. Il va falloir se préparer pour dans cinq ans si nous sommes encore en vie.

    • Kana A-M

      Les élections auront lieu, malgré tout! Déjà les Nations Unies acceptent d’envoyer les observateurs qui sont supposés arriver dans les murs du Burundi à compte de ce Mardi 23 juin. 15. Est-ce par amour ou conviction, j’en doute. Je dirais plutôt par réalisme et, une façon de limiter les dégâts. Le Burundi vient de loin, et personne ne doit le sacrifier, même au nom de la démocratie.
      Par ailleurs, la fureur des opposants au 3eme mandat de Nkurunziza cache mal d’autres malaises qu’on n’ose pas nommer publiquement. Restant égaux a eux-mêmes, les Burundais intriguent et sont difficiles à comprendre par les non-burundais.
      On sait par exemple que l’Église catholique est contre Nkurunziza parce qu’elle l’accuse de paternalisme étatique. En effet, quand il organise des retraites gouvernementales, toute la machine étatique (toutes croyances confondues) est mobilisée et chante à son diapason. De ce fait, l’Église catholique crie à l’hégémonie déguisée de la croyance « Born Again ». D’où le fameux terme « Si ndi Umuja » (je ne suis pas esclave) inventé par le plus Monseigneur Simon Ntamwana. Est-ce que les autres Églises y voient un problème? Je n’ai pas de réponse mais, le fait qu’elles restent sereines leur donne plus de crédibilité aux yeux du monde.
      Si le système électoral reste tel qu’il est actuellement, il est prévisible qu’on ne verra plus un président tutsi au Burundi. La loi du nombre mettra toujours le Hutu au pouvoir. Les tutsi le savent et cela les irritent. Toutes ces manœuvres de sabotages observées ici et là s’inscrivent dans le forcing de changer le cours des choses avant qu’il ne s’enracine dans l’histoire.
      Les accords d’Arusha dont tout le monde parle aujourd’hui ne sont pas vraiment la solution du vrai problème burundais. L’Opposition DOIT participer aux prochaines élections pour avoir forte représentation. C’est seulement dans ces conditions qu’elle pourra négocier une réécriture de la constitution qui rétablie un équilibre dans la façon dont les Burundi va être gouverné dans le futur.

      En conclusion, l’article de Ngendahayo aura seulement raison si les élections n’ont pas lieu. Si Nkurunziza est réélu, naturellement les autres gouvernements vont faire affaires avec son gouvernement pas avec lui directement. Du déjà-vu, j’imagine.

  9. Jambo

    Mr Ngendahayo J M
    Très bonne analyse de la situation. Se cachant toujours derrière le populisme ou le pseudo qualificatif de pasteur,le président a toujours évité les confrontations directes avec les politiciens,les journalistes et les opposants locaux, laissant toujours cet exercice aux porte-paroles. Il est évident qu’il n’aime pas être contrarié et surtout par ses pairs africains qui ,d’une manière détournée , lui ont montré une voie de sortie élégante et honorable malgré son absence à ces sommets importants.
    Le mépris qu’il a longtemps combattu dans le maquis est devenu sa recette principale au menu de cette crise burundaise qui a fait tomber le masque et le monde a pu ainsi découvrir son réel visage ,la population en premier. La force du canon (arme du faible)reste sa dernière carte puisque la négociation n’est pas son meilleur atout. En outre,sa légitimité,sa crédibilité et surtout sa popularité en ont pris un coup d’assommoir. Peut être que la Russie et la Chine vont le relever, autrement c’est une question de temps sans doute.

  10. Jamahaar

    Cet entetement et le mepris des autres est le typique du regime CNDD-FDD depuis son arrivee au pouvoir il y a 10 ans deja.La population burundaise, l’opposition et les bailleurs de fonds internationaux ont longtemps tolere le mutisme et le refus de dialogue du President Pierre Nkurunziza et son entourage parce que tout le monde etait fatigue après plus de dix ans de guerre civile eurtriere et avait soif de paix et du changement pouvant apporter un developpement economique et social que les regimes precedents n’avaient pas pu apporter.Il fallait leur donner le benefice du doute, croyant naivement que le anciens rebelles comues en hommes d’Etat pour des besoins de la paix elusive allaient se reformer.Mais voila, au pouvoir comme du temps du maquis, ils continuent a voir des ennemis partout meme parmi leurs amis, sympathisants et financiers qui les avaient aides a arriver au pouvoir et auraient aime les accomapgner dans leur transformation vers un pouvoir inclusf qui gouverne pour tout le monde et accepte l’alternance, critique et la primote de la loi et de l’ordre sur l’arbitraire actuel. Quel espoir decu et opportunites gachees!

  11. Gima

    Absent, mais excusé valablement: il y a eu le coup d’Etat.

    • bakame

      ah bon je croyais que la situation est très correct comme on aime le dire, donc plus de coup d’état?

    • Marakana Gibson

      Vous dites son coup d »Etat contre lui-même et dont son chef des opérations était Nyamutwe.?

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