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Politique

Détenus pour possession d’armes après une fouille infructueuse

17/08/2018 Commentaires fermés sur Détenus pour possession d’armes après une fouille infructueuse
Détenus pour possession d’armes après une fouille infructueuse
Malgré qu’aucune arme n’ait été trouvée, Augustin Mbazumutima et son fils sont accusés de possession d’armée

Un père et son fils, originaires de la commune Gihanga en province Bubanza, viennent d’être transférés, ce jeudi 16 août 2018, dans la prison centrale de Mpimba. Ils venaient de passer une semaine dans les cachots du SNR à Bujumbura.

Augustin Mbazumutima, chauffeur et Ex-FAB, et son fils Bertrand Arakaza, 19 ans, sont accusés de possession d’armes à feu. «Nous demandons leur libération car ils sont innocents», clame un membre de la famille.

D’après lui, aucune arme n’a été trouvée au domicile de cette famille lors de la fouille-perquisition opérée par la police. «On ne comprend pas cet acharnement. C’est un emprisonnement injuste en violation flagrante des droits de l’homme».

Dans la matinée du jeudi 9 août, la police a procédé à une fouille-perquisition sur la 5ème transversale de la commune Gihanga en province Bubanza. «Quand ils ont fouillé la maison d’Augustin Mbazumutima, ce denier était avec eux.» La police ne trouve rien. L’opération continue dans les autres maisons.

Après une heure, les policiers reviennent chez Mbazumutima. Le chef de famille était déjà parti au travail. Les policiers encerclent la maison. Leur chef, commissaire Rémy, ordonne à l’épouse d’Augustin Mbazumutima et à sa fille de 12 ans de le suivre. Il les emprisonne dans les cachots de la commune Gihanga. Elles seront relâchées le lendemain.

Le passage à tabac

Accompagnée par des Imbonerakure, selon les témoignages des habitants de cette localité, la police retourne chez le domicile d’Augustin Mbazumutima. Le but est d’arrêter Bertrand Arakaza. A leur vue, ce dernier prend ses jambes à son cou. Il est pourchassé et ils arrivent à le coincer loin des habitations. «Ils l’ont ligoté les mains derrière le dos et ils ont commencé à le tabasser», raconte un témoin oculaire. «Ils lui donnaient des coups de bâton dans les reins et dans le dos. J’avais pitié pour lui tellement il souffrait», ajoute un autre témoin.

D’après des informations recueillies, le jeune homme aurait déclaré être en possession d’un fusil. Il se serait rétracté après avoir arrivé au milieu des habitants. «Je pense qu’il a avoué pour se sortir de la situation d’autant plus qu’il était loin des maisons», indique un habitant de Gihanga. «La police a pris des sons de ses aveux. C’est cette preuve qu’elle présente».

L’oncle du jeune homme, Christophe Ndayishimiye, vient à la rescousse de son neveu. Il est lui aussi bâillonné et battu. Le commissaire Rémy appelle par téléphone Augustin Mbazumutima, ce dernier accoure. Il va subir le même sort que les deux premiers. Tous ces trois hommes seront conduits manu militari dans les cachots du Service national de renseignement (SNR) à Bujumbura. L’oncle sera relâché peu après.

Interrogé, l’administrateur de la commune Gihanga, Léopord Ndayisaba, nous a raccrochés au nez. Quant au porte-parole de la police, Dismas Manirakiza, il fait savoir qu’il n’est pas au courant de ce dossier. Concernant le passage à tabac des prévenus, il indique qu’il ne peut pas s’exprimer sur ces accusations.

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