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Des jeunes se mobilisent et marquent leur engagement au panafricanisme

04/06/2018 Commentaires fermés sur Des jeunes se mobilisent et marquent leur engagement au panafricanisme
Des jeunes se mobilisent et marquent leur engagement au panafricanisme
Adelin Ntanonga: «Nous condamnons le pillage de nos ressources naturelles et minérales par les multinationales, les pays riches et élites non inspirés»

Vendredi 25 Mai. C’est la journée de libération de l’Afrique. Les jeunes Burundais se sont joints aux autres africains pour la célébration de cette date mémorable.

14h, au jardin public. C’est en plein cœur de la capitale Bujumbura. Des jeunes, vêtus des t-shirts rouges, arrivent massivement. Ils sont plus d’une soixantaine, un bon nombre sont activistes au sein du mouvement Activista, un réseau mondial de jeunes d’ActionAid. D’autres invités à cette occasion sont membres de différentes organisations de jeunes. Ils se rassemblent autour d’AfricansRising for Justice, Peace and Dignity. Africains Rising est un mouvement panafricain de personnes et d’organisations œuvrant pour la paix, la justice et la dignité.

Des moins jeunes sont aussi sur place pour éclairer la lanterne de leurs cadets. Notamment André Ndereyimana, Conseil en matière de Politique, Recherche & Communications et Coordonnateur de l’Education et de la Gouvernance au sein d’ActionAid International Burundi (AAI), et Adelin Ntanonga, Directeur de Programmes et de Politiques au sein d’AAI, qui soutiennent aussi le AfricansRising.

Discours, musiques, danses traditionnelles, etc., vont rythmer cette rencontre en souvenir et pour le combat pour la dignité de l’Afrique des pères fondateurs du panafricanisme. Liberté, indépendance, solidarité, etc., ces mots sont à toutes lèvres. Ils sont lancés par les intervenants qui se succèdent à la tribune.

En plus, les participants auront droit à l’échange. Au centre de celui-ci, les flux financiers illicites et la corruption dans les pays africains. Ces deux facteurs sont essentiellement à l’origine de la pauvreté en Afrique.

Les participants s’étonnent qu’un continent dont le sous-sol regorge de plusieurs ressources naturelles soit le plus endetté au monde. Ces ressources, poursuivent-ils, font l’objet de convoitise, et par conséquent pillés. Et de faire savoir que certains africains collaborent dans ce pillage.

«Nous sommes indignés par les siècles d’oppression, nous condamnons le pillage de nos ressources naturelles et minérales par les multinationales, les pays riches et élites non inspirés», lance Adelin Ntanonga, Directeur de Programmes et de Politiques d’AAI Burundi, dans son mot d’ouverture.

Néanmoins, il assure que son organisation ne ménagera aucun effort pour la concrétisation de l’avenir que les africains veulent : «le droit à la paix, l’inclusion financière et la prospérité».

M. Ntanonga parle de la nécessité de promouvoir une solidarité à l’échelle de l’Afrique pour l’unité des africains. C’est à ce titre que les africains pourront construire une Afrique qui garantit le bien-être à tous ses fils et filles.

Les jeunes appelés à prendre le relai

Les jeunes burundais tiennent fermes pour l’indépendance totale de l’Afrique

Il insiste sur l’implication de la jeunesse : «vous avez un rôle à jouer en tant que jeunes pour raviver le flambeau allumé par les pères fondateurs du Panafricanisme». C’est à la jeunesse de le ressusciter afin qu’il ne s’éteigne jamais.

Ce Directeur de Programme et Politiques, indique que les jeunes représentent 60% de la population africaine : «Ainsi, il est indispensable que cette jeunesse se réveille, change de fusil d’épaules pour prendre en main la destinée de la mère Afrique».

André Ndereyimana, Conseil en matière de Politique, Recherche & Communications et Coordonnateur de l’Education et de la Gouvernance, rappelle les circonstances dans lesquelles cette journée a été dédiée à l’Afrique. 33 pays africains déjà indépendants le 25 mai 1963 ont convenu alors à Addis-Abeba de faire de cette date une journée de la libération de l’Afrique.

Cependant, il regrette que cette journée soit tombée dans les oubliettes dans bon nombre de pays. Elle devrait plutôt susciter un engouement: «C’est une date importante dans l’histoire de l’Afrique dans la mesure où elle nous rappelle les combats et les souffrances de nos grands-pères pour se libérer contre la discriminalité, l’esclavage, la colonisation, etc ».

D’après lui, il faut activer le militantisme pour l’aboutissement de l’engagement des pères fondateurs. Car, dit-il, le contexte des années 1960 est désormais une évidence.

Il évoque le devoir de se défaire du néocolonialisme persistant à travers le pillage déguisé en la coopération. «Cela ne sera possible que si les africains se montrent exigeants vis-à-vis de leurs gouvernements». Ceux-ci doivent rendre compte de leurs engagements : «Ce sont eux qui ont créé l’OUA aujourd’hui UA. Ils doivent tenir fortement aux objectifs qu’ils se sont fixés».

M. Ndereyimana remercie ActionAid pour sa contribution: «C’est l’une des ONG internationales qui soutiennent la renaissance de l’Afrique. Il joue un rôle d’incubateur». Son soutien s’inscrit dans la lutte pour la justice fiscale, la sécurité, etc., en vue d’une société qui offre des opportunités. Avant d’appeler à la confection d’une cartographie des ressources en Afrique.
Il assure que le mouvement AfricansRising a fait ses preuves: «depuis le lancement, il y a de cela une année, il a déjà vu l’adhésion de 2000 volontaires, partenaires et sympathisants dans 42 pays africains».

«L’Afrique a besoin du commerce équitable»

Pour Apollinaire Nishirimbere, jeune activiste en justice fiscale et environnementale, l’Afrique fait face à une hémorragie: «Il faut l’arrêter et c’est urgent».

Apollinaire Nishirimbere : «Les dettes et les flux financiers illicites font saigner l’Afrique».

Selon lui, les pays africains ne profitent en rien de l’aide qu’ils contractent auprès de leurs partenaires occidentaux: «Cela fait plus d’un demi-siècle que nous vivons des dettes, mais nous ne sommes pas encore développés».

A l’origine, ce volontaire d’ActionAid Burundi parle de la fraude fiscale, de l’évasion fiscale, de la criminalité financière, du blanchiment, etc. Et aussitôt de lâcher: «l’Afrique perd plus de 50 milliards USD par l’an. Un montant de loin supérieur à l’aide que l’ensemble des pays africains contractent. Les dettes et les flux financiers illicites font saigner l’Afrique».

Avant d’en déduire que c’est l’Afrique qui aide le reste du monde. Pour lui, l’Afrique n’a pas besoin de l’aide mais du commerce équitable. C’est dans cette optique, dit-il, que les jeunes africains prennent de jour en jour conscience de l’importance d’une campagne contre les flux financiers illicites. «Cette dernière aboutira à l’indépendance totale de l’Afrique». Il espère qu’ils parviendront à cet objectif par le plaidoyer et la recherche et en impliquant les autorités.

Les intervenants ont mis en exergue la transparence dans l’emprunt et le remboursement des dettes ainsi que dans l’octroi des marchés publics.

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