Jeudi 28 mars 2024

Archives

Des déplacements d’armes et des questions

Depuis quelques jours, certaines sources parlent d’armes déplacées des camps militaires vers des endroits inconnus. Le porte-parole des FDN dément et parle d’une pratique tout à fait normale.

Gaspard Baratuza : « C’est tout à fait normal. Ça peut se faire à Gatumba, comme ça peut se faire ailleurs. »
Gaspard Baratuza : « C’est tout à fait normal. Ça peut se faire à Gatumba, comme ça peut se faire ailleurs. »

D’après nos sources, les réserves d’armes et de munitions conservées dans le « sous abri » (jargon militaire) sont déplacées vers des destinations inconnues. « Certains militaires disent qu’elles sont conduites vers des provinces frontalières comme Cibitoke (nord-ouest), Makamba (sud), Ngozi et Kirundo (nord). »

Le dernier déplacement en date s’est passé, selon nos sources, au camp militaire de Bururi. Le commandant dudit camp aurait chargé, la semaine passée, des armes, dont des bombes, des mitrailleuses et des lances roquettes dans deux camions militaires. Destination Gatumba.

D’autres sources confient que des armes stockées dans le camp logistique ont été déplacées et conduites à la Brigade spéciale pour la protection des institutions (BSPI). Tous ces déplacements, soutiennent nos sources, seraient la conséquence des attaques du 11 décembre dernier contre trois camps militaires. Attaques lors desquelles plusieurs armes auraient été pillées par des assaillants.

Contacté, le colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de la FDN, indique que le mouvement des armes, au niveau de l’armée, est une notion stratégique, qui ne devrait pas créer de polémique dans l’opinion publique. « Les gestionnaires savent comment se fait la conservation des armes, comment se fait le déploiement des armes si c’est nécessaire et comment placer les armes en fonction des besoins sur le terrain. »

« Le déplacement des armes vers une position x ou y importe peu »

Pour lui, c’est une planification qui se fait au niveau de l’état-major général, que ce soit l’état-major logistique ou l’état-major général interarmes. Cela se répercute sur les unités, brigades et unités spécialisées. Il fait également savoir qu’il y a des armes en dotation individuelle qui finissent par s’user. «  Leur remplacement demande qu’on déplace celles en bon état jusqu’à destination des militaires et qu’on ramène celles déjà usées pour la destruction. C’est une pratique tout à fait normale. »

A la question de savoir la cause de ce déplacement vers des provinces frontalières et s’il y a une menace imminente, le colonel Gaspard Baratuza rétorque qu’il n’y a de tension sur aucune frontière du Burundi. Bien plus, il fait savoir que le déplacement des armes vers une position x ou y, pour le moment, importe peu.

Toutefois, souligne-t-il, il y a des réserves stratégiques de l’état-major général qui se trouvent dans certaines unités. « Je ne peux pas les nommer pour des raisons de sécurité. » Et de marteler que tout se fait en fonction des besoins exprimés par les commandants des camps : «  S’il y a besoin, pour nos militaires qui sont à Gatumba, de remplacer leurs armes, c’est tout à fait normal. Ça peut se faire à Gatumba, à Gakumbu, à Mwaro, comme ça peut se faire ailleurs. »

L’essentiel, conclut-il, c’est que les chefs, qui en expriment le besoin, soient servis. Ces besoins peuvent aller de l’armement, aux vivres en passant par l’habillement.

Forum des lecteurs d'Iwacu

13 réactions
  1. Unite

    Dans les 80 et 90 quel burundais(e) qui était intéressé(e ) de savoir la destination les déplacements des armes? Y avait-il de polémique de ce genre dans dans ces années? Je ne pense pas. La politique de diviser l’armée continue et ça peut se voir dans ce genre de débat qui n’a aucun objectif que de créer la confusion dans la population et par conséquent abanyagihugu bate icizere mu ntwanzangabo z’igihugu. Est-ce que la population a droit de connaitre comment l’armée coordonne ces opérations logicielles? si la réponse est « oui » alors pourquoi le déplacement des armes dans les années précédentes était un secret? Ayons confiance dans l’armée nationale, restons unis et le Burundi sera protégé.

    • Jean

      Unite, je ne sais pas si tu vis au 3eme millenaire ou si tu restes dans l’antiquité. Dans les années 80 et 90 que tu évoques, quelles étaient les sources d’info que les gens disposées? A quel degré de démocratie et de transparence le Bdi était? Le Bdi a évolué depuis ces temps. Epargnez nous de ce genre de discours tendencieux. Les burundais ont besoin de savoir tout sur la gestion de leur pays. Les explications que le porte parole de l’armée a données sont amplement suffisantes pour que nous comprenons des choses qui nous étaient cachées au cours de tes chères années d’obscurité où tu veux nous replonger. Abarundi barakanuye kandi ntibizosubirinyuma. Uvyemera canke utavyemera.

  2. RUGAMBA RUTAGANZWA

    C’est une communication que je pourrai appeler ‘’rideau de fumée’ car non transparente. Ce n’est pas la première fois qu’on assiste à ce genre de propos vagues de la part de Mr BARATUZA. Rappelez-vous de sa sortie lors des exécutions extrajudiciaires qui ont endeuille des centaines de familles des quartiers dit contestataires surtout Nyakabiga et Musaga les 11 et 12 décembre 2015. Pour le moment, j’aimerais bien qu’il nous dise, par exemple, combien de fois et à quelles dates ce genre d’opération de déplacement des armes d’un endroit a l’autre a déjà été effectué par l’armée burundaise dans le passe et dans quel but.. . ? Sinon, s’il ne peut pas mieux s’exprimer il pourrait éventuellement répondre simplement que c’est secret défense et plus personne ne lui posera des questions.

  3. Kabingo Dora

    Qui trompe qui? Le porte parole de l’armée peut sans problème débiter des anneries et des mensonges , il remplit son role officiel mais d’autres sources confirment que le mouvement de déplacement des armes répond plutot à un autre critère de la politique politicienne , la fidélité du camp militaire en question au chef de l’Etat . Nous avons dressé cette carte nous avons trouvé effectivement que le pouvoir politique agit de deux manières différentes pour marginaliser les ex Fab ou les tutsi de manière générale:
    – Les camps militaires réputés acquis à la cause tutsi sont confiés désormais aux militaires en collusion avec le part au pouvoir mais cela n’est pas toujours possible
    – alors on déplace les armes en les confiant à certains soutiens du régime dans différentes localités
    Là ou je suis d’accord avec Mr Baratuza , est qu’il n y aucune guerre avec un pays limitrophe qui se profile à l’horizon , ni au nord ni à l’ Est . Que reste t il alors ?

    • Fofo

      @ Kabingo Dora,
      Pour dire que les camps militaires sont divisés selon l’ethnie et selon les loyaux et non loyaux??? Pourriez-vous nous dire comment sont-ils repartis? Voilà la diversion qui ne vise que « Diviser pour régner »!

      • Kabingo Dora

        @Fofo Vous ne saviez donc comment le pouvoir de Nkurunziza confie des rensposabilités.?

  4. Fofo

    Cette question ne devrait pas faire débat! Le fonctionnement de l’armée ainsi que les stratégies militaires y afférentes devraient rester secret! [Ndlr: lors desquelles plusieurs armes auraient été pillées par des assaillants.], supposons qu’ils ont pillés ces armes, combien ont-ils pillées? De toute façon, vous ne me direz pas qu’ils avaient des camions pour les transporter et ils les ont porté dans les mains ou sur la tête, combien chaque combattant aurait emporté? Suis certain qu’il ne peut pas porter plus une en plus de celle qu’il utilise! De plus on ignore comment les combats ont été! Plusieurs d’entre eux ont péri sur le champs d’autres capturés vivants et vous dites que plusieurs armes auraient été pillées??? C’était une pure propagande!

    • Maragab

      Combat? Non, c’etait un truc perpare en conivence avec ceux de l’interieur du camp plutot! Oui, des armes ont ete emportees surtout au camp Base.
      Nier-le peut-etre….mais les sont faits sont la. Cela ne veut pas dire qu’ils vont renverser le pouvoir, calmez-vous donc…
      Les armes deplacees depuis les camps mal aimes sont surement stockees dans des camps commandes par des FDD.
      Oui, des armes pour tuer des innocents, ceux-la meme qui sont elimines un a un lentement sans aucune conscience collective…..Frere et soeur, on ne deplace pas d’armes pour jouer. Pense-y.

      • Fofo

        @Maragab, je croyais que tu allais me dire le nombre d’armes pillées et comment ont-elles été transportées! Mais vous ne parlez pas les pertes du côté ennemi!!!!

  5. MUGABARABONA

    Avec des communiqués démentis par les faits régulièrement, qu’est-ce qu’il faut en dire ?

    • Lambert

      C`est dommage kuba hakiri abantu banezerwa n`uko abandi bahona.
      Abo ba @fofo baribaza ko muri iki gihe amaraso yijana.
      Ni mwice ariko amaraso akwega ayandi.

      • Bakari

        @Lambert
        « Ni mwice ariko amaraso akwega ayandi. »
        Weho numva uzi abica! Barakuvungurira agakuru! Jewe numva grenades ziturika gushika ubu sindamenya neza abazituritsa!

      • Mariya Budangwa

        @ Lambert

        Harya ngo amaraso akwega ayandi? Ikimbabaje nuko ubimenye utevye mbega ca gihe wari hehe? Ko utigez’ukoma.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La fin du Phénix ?

Les dés sont jetés, les carottes sont cuites : le ministre de l’Intérieur a validé les conclusions issues du congrès extraordinaire tenu à Ngozi le 10 mars par des dissidents d’Agathon Rwasa. « Nous prenons acte du rapport et des décisions prises (…)

Online Users

Total 2 540 users online