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Des camions burundais se « naturalisent » tanzaniens

13/09/2011 Commentaires fermés sur Des camions burundais se « naturalisent » tanzaniens

Les taxes très élevées pour entrer en Tanzanie poussent les propriétaires des camions de transport des marchandises à changer l’identité de leurs véhicules.

Adieu les enseignes numérologiques de quatre chiffres. Bonjour la plaque à trois chiffres ! Aux dires des uns, les camionneurs burundais faisant le transport international préfèrent de plus en plus immatriculer leurs véhicules en Tanzanie. Ils sont des dizaines à avoir débaptisé leurs véhicules. La totalité dans la province de Gitega. Objectif : ne pas avoir à payer sur le territoire tanzanien.

D’après les chauffeurs, tout camion ayant immatriculé au Burundi paie 500 dollars pour traverser le territoire tanzanien au moment où les tanzaniens sont exemptés de ces frais .Comme la plupart de ces poids lourds effectuent plus de 10 allers et retours par mois, la délocalisation des véhicules est la solution la solution la plus simple pour éviter cette dépense. « Quand on est immatriculé en Tanzanie, on gagne plus. On épargne 348 dollars pour chaque voyage effectué dans ces deux pays. J’ai payé 50 000 dollars américains l’année passée. Je me suis alors résolu à dédouaner de nouveaux mes camions en Tanzanie », révèle J.M. Selon Ernest Banzubaze, un autre transporteur, les Tanzaniens paient seulement 152dollars à la douane burundaise. Il se demande l’utilité d’être dans la Communauté Est africaine.

« C’est une évasion fiscale »

Pour les vérificateurs des douanes de l’Office Burundais des Recettes(OBR), cette délocalisation est considérée comme une sorte d’évasion fiscale. Même si aucune loi n’interdit de faire des affaires dans un pays de son choix. « S’ils préfèrent changer d’immatriculation, peut-être que la Tanzanie impose moins de taxes à ses véhicules mais en impose beaucoup plus aux étrangers », commentent-ils.
Des doutes subsistent à la vue du nombre de plus en plus croissant de camions tanzaniens.
D’après Pierre-Claver Simbizi, du bureau de l’OBR de Gitega, cette pratique peut être considérée comme un moyen d’échapper au contrôle de l’Office. Il va jusqu’à se demander si ces camions ont des papiers en règle avec la douane tanzanienne. Car,  presque tous ces camions ont des adresses tanzaniennes alors que les propriétaires sont repérables sur le territoire Burundi. Une grande perte pour le trésor burundais : « chaque camion domicilié au Burundi mais immatriculé dans un autre pays entraîne un manque à gagner pour les caisses de l’Etat. »
M. Simbizi indique que l’OBR va vérifier si ces camions sont réellement en règle, sinon des mesures sévères seront prises à l’encontre des tricheurs.

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