Jeudi 28 mars 2024

Politique

De Sindano à Sindimwo : l’incroyable ascension

Après la nomination de Gaston Sindimwo à la première vice-présidence de la République, des voix se sont levées pour dire qu’il est Congolais. Iwacu a mené une enquête et retrace ses origines.

Gaston Sindimwo, un véritable « garçon » de course.
Gaston Sindimwo, un véritable « garçon » de course.

Bwiza, 2ème avenue no 22. C’est chez Pierre Sindano, grand-père paternel de Gaston Sindimwo, premier vice-président de la République. Selon des témoignages à Bwiza, ce Congolais, originaire d’île d’Ijwi à Bukavu, est du clan des Bahavu, un clan qui n’existe que dans la région du Sud Kivu. Il débarque au Burundi vers les années 1920 alors qu’il est en service militaire. Nous sommes sous la colonisation belge.

Le pays de Mwezi Gisabo attire le jeune Sindano. Il décide d’y rester et de fonder son foyer. Pierre Sindano, poursuivent des sources fiables et concordantes, se marie à une burundaise, originaire de Mwaro. Très ouvert et sociable, M. Sindano s’adapte et s’intègre. Il noue des contacts un peu partout et se trouve du travail. Il est recruté comme chauffeur à l’ex STB, un garage géré par l’Etat.

Le couple Sindano prospère et fait plusieurs enfants dont Pascal Sindano, alias Myakayote (un sobriquet swahili signifiant ’’Toutes les années’’). C’est lui le père de Gaston Sindimwo, l’actuel 1er vice-président.

Tel père, tel fils

A la maturité, Myakayote reçoit de son père une parcelle achetée à Nyakabiga I, à la 17ème avenue no 21. Selon des témoins rencontrés, Myakayote est féru de football, il se fait d’ailleurs inscrire dans l’équipe Burundi Sport Dynamique dont Michel Micombero, président de la première République est également membre.

Ce dernier sympathise avec le jeune Myakayote et lui propose un travail de chauffeur-mécanicien au camp Base. Il sera ensuite recruté à la Voix de la Révolution, l’actuelle RTNB (Radio-Télévision Nationale du Burundi), toujours comme chauffeur.

Pascal Sindano se marie à son tour à une Burundaise, une certaine Léocadie, native de Gihanga. De l’union du couple, naissent trois enfants dont deux garçons et une fille.

Gaston est l’aîné de la famille. Son père sera assassiné en 1972 sur son lieu de travail alors que l’actuel 1er vice-président de la République n’a que huit ans. Après la mort du père de M. Sindimwo, des sources fiables à Nyakabiga indiquent que sa mère ne s’est pas remariée. Toutefois, elle aura deux autres fils.

Gaston Sindimwo, témoignent ses proches à Bwiza, a gardé de bonnes relations avec la famille Sindano : « Dans le malheur ou dans le bonheur, il était toujours avec nous et vice-versa. » D’ailleurs, des sources à Nyakabiga le confirment : «Le premier mariage de Gaston avec une certaine Coco a vu la participation d’une équipe de Congolais à majorité des femmes.» Lorsqu’il est nommé au poste de chef de cabinet adjoint à la première vice-présidence, constatent-ils, ce père de deux filles, réduit les contacts avec les Sindano.

Gaston, un grand « mobilisateur »

« Garçon de course » pour ses détracteurs, téméraire et stratège pour les autres, Gaston Sindimwo a fait une ascension fulgurante au sein de l’Uprona. Parcours.

Sa « lutte » politique ne date pas d’aujourd’hui. Selon son voisinage à Nyakabiga,Gaston Sindimwo devient pionnier dès l’âge de six ans. Il est encore à l’école primaire. « Il était encadré par Paul Kanyenzira connu à Nyakabiga sous le sobriquet de Kapomo », se souvient-il.

Après ses études primaires, il va poursuivre ses études à Gitega. Pendant les vacances, les activités du parti l’occupent beaucoup. Il séduit la présidence du parti qui l’envoie dans une formation dans l’ex Union soviétique pour apprendre les techniques de mobilisation des masses. D’après des sources dignes de foi, c’est à cette occasion que les dirigeants de l’Uprona lui auraient proposé d’abandonner son nom de famille ’’Sindano’’, qui ne « sonne pas burundais. »

A la fin de ses études secondaires, GN, un de ses voisins, indique que M. Sindimwo a passé beaucoup de temps au chômage. Cependant, les activités de l’Uprona l’occupent.

Très vite, il se fraye un chemin et noue des contacts avec Charles Mukasi, ancien président de l’Uprona. Il évolue dans son sillage. Il devient d’abord son chauffeur avant d’être recruté à l’imprimerie du parti. Selon une carte de visite que Iwacu s’est procurée, Gaston Sindimwo a été également responsable de l’atelier « Time-Service » chargé de la réparation des climatiseurs, frigos, chambres froides, etc.

ANALYSE

Un faux débat

Par Antoine Kaburahe

Ceux qui accusent Gaston Sindimwo d’être un « étranger » ont tort. Il est né au Burundi, y a grandi. Ses papiers sont burundais. Il a donc le droit de faire la politique dans son pays. Pourquoi ces députés d’origine africaine qui siègent en Europe, ne choquent pas ? A part bien sûr dans les cercles extrémistes…

Il faut aussi reconnaître que son parcours est quand même extraordinaire : c’est un homme qui est parti de rien pratiquement et qui a gravi les échelons du parti. Ceux qui l’accusent de « machinations », de « coups bas » dans son ascension, feignent d’ignorer que dans le monde politique, au Burundi ou ailleurs, les sentiments ne sont pas de mise. Apparemment, cet homme a compris très vite que c’est un monde où la fin justifie les moyens.

Que dire enfin à ceux qui avancent une « formation intellectuelle insuffisante » ? La critique, à mon sens, ne tient pas. Je trouve que c’est un homme pratique, il s’y connaît, semble t-il,dans la réparation des appareils de la chaîne du froid. Il a fait l’Ecole d’Art. Il doit donc avoir certaine sensibilité artistique. C’est pas mal, tout ça. Arrêtez : ceci est un faux débat ! En réalité, la valeur d’un homme n’a rien à voir avec le cursus académique.En effet, si les doctorats et autres licences universitaires étaient des gages de la probité et de la bonne gouvernance, le Burundi serait depuis belle lurette un paradis…

 

Sortie de l’anonymat

Au lendemain de la signature de l’Accord d’Arusha, le parti Uprona connaît une crise grave. Il reste du côté de Mukasi. En 2008, en plein processus de réunification du parti, nos sources confient que M. Sindimwo était dans le comité du parti en mairie de Bujumbura. Le processus évolue. Gaston Sindimwo se serait beaucoup impliqué dans la désignation de celui qui va représenter l’Uprona non institutionnel à la présidence de l’Uprona réunifié.

Gaston Sindimwo est connu pour être un bon mobilisateur. D’après des sources fiables, c’est lui qui aurait propulsé Bonaventure Niyoyankana à la tête du parti. Il deviendra d’ailleurs secrétaire exécutif de l’Uprona.

A la nomination de Thérence Sinunguruza comme 1er vice-président de la République, M. Sindimwo devient chef de cabinet adjoint, un poste qu’il occupera de 2010 à 2015.

« Non pas pour apporter une pierre à l’édifice dans la gestion des questions politiques de l’heure, mais pour le garder à son côté pour le manipuler dans la destruction du parti », lâche un Mudasigana. Pour preuve, démontre-t-il, à la fin du mandat de M. Niyoyankana, il a convoqué un congrès illégal.

Durant tout le temps qu’il a passé à la vice-présidence de la République, notre source fait savoir qu’il ne faisait que des ’’machinations pour exclure tous les intellectuels’’ opposés au troisième mandat de Pierre Nkurunziza : « Le Cndd-Fdd l’a porté à un poste auquel il n’aurait jamais rêvé pour le remercier. C’est un vrai mercenaire au sein de l’Uprona.»

Accusé d’être le maître des coups bas, il serait à l’origine de l’éviction de Thérence Sinunguruza au fauteuil de Premier vice-président de la République en 2013 et de Charles Nditije à la présidence de l’Uprona.

Interrogé si la question de sa nationalité n’a jamais été débattue au sein de l’Uprona, un ancien président de cette formation indique que si : « Nous avons jugé que c’est une question sans importance. Même s’il a des origines congolaises, il est né et a grandi au pays. Il devient donc Burundais. » Selon lui, même Barack Obama est président des Etats-Unis alors que son père était Kenyan.

Mise à part sa nationalité contestée, ses connaissances le qualifient de véritable « garçon » de course, gentil et généreux.

Iwacu a essayé de contacter M. Sindimwo sans succès.

Forum des lecteurs d'Iwacu

82 réactions
  1. Jack

    Je viens de lire tous les commentaires, et jamais un 1er VP n’avait suscité pareil débat.
    D’une part, si on ne reconnaît pas le 3éme mandat de PN alors ce monsieur Sindimwo ne sera, de toute façon, pas reconnu comme un VP aux yeux de l’histoire.
    Mais après avoir dit celà, on a rien dit en réalité puisque l’État burundais continue à fonctionner sous un régime illégitime.
    D’autre part, le poste de 1er VP au Burundi a tellement été minimisé depuis Mr. Bazombaza dont les gaffes et bêtises ( alors qu’il est diplômé) ont porté à mal un poste aussi prestigieux que les critères de compétence, diplôme, poids politique ou autres sont devenus caduques.
    Pour autant,en faisant fi de l’illégitimité du pouvoir actuel, ce VP, s’il est de l’Uprona aile Concilie, ne peut avoir droit à ce poste dans l’exécutif actuel vu qu’il FAUT avoir réuni au moins 5% des voix aux législatives. Ceci coupe court à toute polémique.
    Le calcul des 2 ailes de l’Uprona était depuis toujours qui allait pouvoir réunir les 5%. Pourquoi? Celui qui les avait aurait définitivement eu l’ascendant sur l’autre. C’est ainsi que l’aile Nditije se mit dans une alliance de raison avec Mr. Rwasa.
    Mais à la fin, PN a biaisé les cartes.
    On se retrouve ainsi avec un VP dont le parti ne peut être légalement dans l’exécutif et des ministres de la frange FNL-Rwasa. Or un VP uproniste sans ministres upronistes n’a aucune sorte d’influence dans un tel scénario.
    En réalité, PN a choisi un gouvernent de combat composé de durs et des dociles qui lui soient redevables. Point.
    Néanmoins, l’Uprona quelque aile que ce soit ne subsistait plus que parce qu’il avait des postes à offrir. Dans de telles conditions, Mr. Sidimwo ne peut tenir longtemps avant une énième crise dans son parti sauf… s’il est sous la coupe et la protection de PN( ce qui en dirait long sur ses affiliations).
    Enfin, la question de la nationalité est secondaire pour moi. Ce fait n’est pas nouveau, il est juste mis à la lumière à cause de sa nomination. Il le portera comme un fardeau tel Kabila dans son son propre pays.
    Pour finir, je n’ose aborder la question de l’ethnicité parce qu’au Burundi, ces sujets sont de l’ordre coutumière. C’est par la tradition et la transmission qu’on sait à quelle ethnie on appartient et la tradition ne se soucie pas de critères ou de conditions. Elle te dit juste ce que tu es ou ce que tu n’es pas!

  2. NTAREBATINYA. 1er

    Pourquoi n avez vous pas publier mon commentaire. Et pourtant il etait neutre.

  3. HABONIMANA Gilbert

    Oui Gaston SINDIMWO est burundais mais si toutes ces informations sur sa famille élargie sont vraies ne me dit pas que le poste du 1er vice-président lui revient????

  4. Janvier

    J appreciais et j apprecie tjrs lamaniere dont iwacu nous donne des infos bien documentés cepandant j ai eu de la peine à comprendre si cette article est passe deva les yeux KABURAHE dont j ai tjrs lu les edditorials. Je ne crois pas qu on confondre tutsi et congolais. L anticonstitutionnalité de sindano ne se limite pas là. Son parti n a pas eu plus 2%. En plus il a echoué un exercice facil celui de compter 3 manda

  5. Kamanyola

    Compatriotes,
    Compatriotiques,
    Compas, et Compasses,

    Sindimwo est pour moi une preuve d’une integration reussie dans un pays, certes acceuillant et d’une hospitalite inegalee, mais un pays ferme quand il s’agit d’octroyer la nationalite a des etrangers ou un simple boulot.

    J’aurais bien sur aime qu’il soit nomme sous un gouvernement legitime et propre, et qu’il soit propre lui-meme, plutot integre. Or d’apres les dires de beaucoup de gens, il userait des combines reconnues aux « affaires ». Ca a marche pour lui parce que le terrain est propice pour toutes les « combinaisons ».

    Bref, bravo cher Monsieur Sindomwo. Occasion vous est donnee pour demontrer que vous etes burundais et que vous aimez votre pays le Burundi, peut-etre plus que ceux qui vous ont nomme.

  6. DD-DD

    « … des voix se sont levées pour dire qu’il est Congolais. » Sindimwo est bel et bien Burundais, arakabona abihojeje.

  7. duciryaninukuri

    le père d’Obama il vient d’où? N’est-il pas président des états unis?
    Esther Kamatari n’est-elle pas un élu en France? Au burundi tout devient crime contre l’humanité même une nationalité acquise de naissance et bien assumée.
    Combien ne peuvent pas préciser leur ethnie à 100 pour cent à moins que leurs maman le leur confirme?
    Oui je vous comprends pour la vérité livrée mais pourriez-vous nous dire pour quel but? Quand il était utile ( dans Uprona avant les mashami) il méritait les acclamations mais quand certains le voient comme obstacle voilà votre contribution. Et si votre rôle nous aider à apprendre à vivre en nous acceptant les uns les autres?
    Même nyerere serait (si c’est vrai) d’origine burundaise mais qu’a-t-il fait de reprochable pour son pays?
    Ndaramukije.

  8. Jambo

    C’est un faux débat comme le dit Antoine Kaburahe.Gaston Sindimwo n’est pas en soi le problème.Le troisième mandat a mis à nu les failles des accords d’Arusha.
    Le vrai débat devrait être recentré sur 2 sujets importants: a)-les hutus gouverneront ils indéfiniment le pays?L’alternance ethnique au pouvoir est une nécessité et une évidence pour harmoniser le tissu social.b)-quand est ce que les électeurs burundais choisiront ils la compétence ,l’intégrité morale et le patriotisme comme critères de gouvernance jua

    • Kaganji

      Voila un homme honnête, qui oser de dire à haute voix ce que bcp murmurent dans leurs bouches:Le vrai débat devrait être recentré sur 2 sujets importants: a)-les hutus gouverneront ils indéfiniment le pays? L’alternance ethnique au pouvoir est une nécessité et une évidence pour harmoniser le tissu social? b)-quand est ce que les électeurs burundais choisiront ils la compétence ,l’intégrité morale et le patriotisme comme critères de gouvernance? Et moi j’ajouterai , si la démocratie a sa place dans notre Burundi? et comment est-elle interpréter par nous les burundais?,……

    • Baobab

      @Jambo
      « quand est ce que les électeurs burundais choisiront ils la compétence ,l’intégrité morale et le patriotisme comme critères de gouvernance jua »
      Ils le feront dès qu’ils seront déçus! Car vous pouvez pigeonner quelqu’un une fois, deux fois, etc; mais pas tout le temps! Ne soyons pas trop impatients!

  9. Ndikumana Roger

    Bonjour mwese.
    None mwebwe mwiyita abarundi bo kwitsitso, je veux dire bo kumurizo,…sawasawa mukomoka hehe?
    Mwotubwira nkibisogokuruza vyanyu nka 6 canke 5 mu Burundi bwa MWEZI GISABO ?
    Murakoze murakagira Imana n’imangazini.

  10. Lead

    @Albert, alias JE SUIS SINDIMWO:
    1. La question de la nationalité de Sindimwo est sans objet. Gaston est burundais autant que l’est P. Nkurunziza; le débat n’est pas là.
    2. La vraie question est de savoir si la nomination de Sindimwo au poste de 1er VP est conforme a la constitution burundaise de 2005. La réponse sera NON si (a) il n’est pas Tutsi, et (b) il n’a été élu a aucun echelon (collinaire, communal, legislatif ou sénatorial). Son ethnie aurait été sans objet s,il avait ete nommé à un autre porte-feuille ministériel. Par contre, la question de son statut d,élu ou non est inevitable.
    3. Plus important et au-dela du cas Sindimwo, une vraie saga judiciaire s’ouvre sur l’inconstitutionalité du pouvoir de Nkurunziza III. Et les négociations n,y changeraient rien (qu’elles aient lieu ou non) car la question est juridique et non politique. Espérons que nos braves leaders de la société civile et de l,opposition pourront apprécier cette opportunité historique !!

    • Ntahitangiye

      Lead, Monsieur Gaston Sindimwo s’il n’est pas Tutsi, il est de quelle ethnie ? Si tu n’appartient pas à l’une de ces trois ethnies (Hutu, Tutsi et Twa), tu n’est pas Burundais les quotas ethniques (Accord d’Arusha ) t’excluent.
      La question de Ndikumana Roger est très importante: qui a été le premier Hutu ou le premier Tutsi ? Les colons ont dit : les uns sont des agriculteurs et les autres sont des éleveurs. Comment pouvez-vous être agriculteur sans élevage minimum (amase yogutabira uzoyakurahe?). Les gens qui ont vécu ensemble depuis des centaines d’années, se mariant, partageant les mêmes traditions, même langue, habitant côte à côte, qui est capable de tracer une ligne de séparation entre les Hutu et les Tutsi du Burundi d’une façon objective.
      La plus grande victoire d’un peuple c’est le patriotisme. La démocratie, les Accords d’Arusha, la constitution etc. tout ça c’est bon; mais le patriotisme, l’amour de la nation, c’est mieux.

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