Mardi 23 avril 2024

Politique

« Le Gouvernement du Burundi n’a aucun intérêt à ternir son image alors qu’il aide actuellement d’autres pays »

Willy Nyamitwe, porte-parole adjoint du président de la République, répond aux questions d’Iwacu quant à la gestion de la crise politique avec les dissensions à la tête de l’Uprona.

Willy NyamitweAvec le limogeage de Bernard Busokoza, l’Uprona s’est retiré du gouvernement ? Comment comptez-vous gérer cette crise institutionnelle ?

Il n’y a pas de crise institutionnelle. Il faut faire la part des choses. Je vous invite plutôt à parler de crise politique car, sans un 1er Vice-Président, il est impossible de compléter l’équipe gouvernementale car il contresigne les décrets présidentiels, entre autres attributions. Donc, il y a simplement un gouvernement avec une équipe incomplète mais les activités de l’Exécutif se poursuivent, en attendant que le Chef du Gouvernement, le Chef de l’Etat, parvienne à compléter son équipe. Le processus est en cours et nous espérons que dans un proche avenir la situation politique redeviendra normale.

Charles Nditije affirme avoir pris ses dispositions pour ne pas être arrêté par le pouvoir Cndd-Fdd. Y-a-t-il des mandats d’arrêt à l’encontre de l’ancien président de l’Uprona et de l’ex-Premier Vice-président? Sinon que craignent-ils, selon vous?

Cela est devenu malheureusement un modus operandi de certains acteurs politiques au Burundi. Il suffit qu’il y ait de simples soubresauts pour que certains usent de supercherie et stratagème de la sorte. Vous vous souviendrez qu’il y en a qui, suite à l’échec aux élections de 2010, avaient choisi la dérobade. Ils sont rentrés, répondant à l’appel du Chef de l’Etat. Même maintenant, c’est le même scénario. Je peux vous affirmer que le Gouvernement n’a aucun intérêt à ternir son image du moment que le Burundi s’évertue actuellement à aider d’autres peuples encore en quête de la sécurité comme en Somalie, en République Centrafricaine et ailleurs. Ce n’est donc pas au moment où l’on vend son image de société démocratique équilibrée et paisible qu’on peut emprunter la voie d’atteinte à l’intégrité physique de personnes. Le Gouvernement ne pourrait donc pas contourner les règles les plus élémentaires du jeu démocratique. Et d’ailleurs, s’ils se sentaient réellement menacés, ils devraient saisir les instances habilitées à savoir la Police Nationale et la Justice.

Une opinion affirme que la principale raison du limogeage de Busokoza est son refus de permettre au président Nkurunziza de briguer un 3ème mandat. Votre commentaire ?

Cela est un faux prétexte ou une manipulation de l’opinion tout simplement. Le décret portant destitution du Premier Vice-Président Bernard Busokoza est clair. Lisez-le, rien de cela n’y est. Rappelez-vous que c’est tout à fait légitime pour le Président Pierre Nkurunziza de nommer ou de démettre un Vice-Président puisque la Constitution de la République du Burundi le lui autorise. Et cette histoire de 3ème mandat est fabriquée de toutes pièces par les détracteurs du Gouvernement dirigé par Pierre Nkurunziza. A ce que je sache l’heure de dépôt des candidatures n’a pas encore sonné et le Président Pierre Nkurunziza a toujours été on ne peut plus clair à ce sujet : il appartient au Cndd-Fdd, lors d’un Congrès, de désigner qui le représentera aux élections présidentielles.

Vous ne craignez pas qu’une telle situation puisse dégénérer à une crise sociopolitique ?

Non loin de là. Ce n’est pas la première fois qu’il y a des dissensions dans des partis politiques. Même le Parti au pouvoir a déjà connu de telles perturbations mais ça n’a pas débouché à une crise socio-politique. Ainsi donc, la crise au sein de l’Uprona, un parti qui, sur l’échiquier politique burundais ne pèse pas très lourd compte tenu des résultats obtenus lors des élections générales de 2010, ne peut en aucun cas mener vers une crise socio-politique. Et si vous avez bien suivi, ceux qui, au sein de l’Uprona essaient d’orienter cette crise vers l’ethnisme sont désavoués par leurs pairs. Ce n’est d’ailleurs plus possible au Burundi d’avoir un parti monoéthnique. L’Uprona n’est plus le Parti des Tutsi comme je l’ai d’ailleurs lu sur certains sites internet. Les Burundais, toutes ethnies confondues, ont suffisamment souffert d’affres de conflits sociaux et ne sont pas prêts à y retourner. Encore que le gouvernement reste vigilant pour qu’aucun fauteur de troubles ne fasse reculer le processus de consolidation de la Paix.

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Onésime NduwimanaOnésime Nduwimana, porte-parole du Cndd-Fdd : « Les problèmes internes d’un parti politique n’empêcheront pas les institutions de fonctionner »

Pour le moment, il n’y a pas de blocage au sein des institutions avec l’éviction du 1er vice-président et la démission de trois ministres, tous du parti Uprona, fait savoir Onésime Nduwimana, porte-parole du Cndd-Fdd : « Plusieurs partis politiques ont déjà connu des divisions en leur sein. Pour le cas de l’Uprona, les scissions datent des années 60 après l’indépendance du Burundi. »
Vous vous souvenez aussi, ajoute-t-il, des camps Monrovia et Casablanca, de Charles Mukasi après la mort de Ndadaye qui a créé une autre aile. M. Nduwimana précise que le Cndd-Fdd n’était encore là. Il cite également les cas d’Yves Sahinguvu et Martin Nduwimana avec leur éviction au poste de vice-président. Les Badasigana, conseille-t-il, doivent entamer un dialogue franc à l’interne pour trouver une solution : « Les problèmes au sein d’un seul parti politique ne peuvent empêcher un pays de fonctionner. Le gouvernement existe bel et bien. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

20 réactions
  1. Mutu

    «L’Uprona n’est plus le Parti des Tutsi…» Mais quelle mouche t’a piqué ? Pourquoi cette arrogance ? Ne voyez-vous pas que vous etes devenus aveugles ? Il suffit de 100 soldats manipulés par des tutsis frustrés pour éliminer Concilie, Bona, Nduwimana et Sinunguruza (nous savons tous qu’il est derriere-ca). On n’a pas besoin des rwandais pour récuperer le pouvoir. On avait fait une entente, vous venez vous-même de l’enterrer. Vous ne connaissez donc pas les tutsis…, vous pensez qu’ils sont faibles, peu nombreux, et incapables. Vous vous sentez super puissants, maitrisants la situation, avec le baton de commandement de toute l’armée et de la police. Wow, le hutu oublie vite kabisa.

  2. Mose's

    SVP, les burundais laissez la politique aux politiciens, travaillons fort pour l’avenir de nos enfants et seulement prier pour la Nation. Tout le monde ne peu pas etre politiciens!

    • Remy Y.

      Et tu vas travailler dans quel environnement si tu ne veux pas etre politicien. Tout les burundais doivent etre politiciens pour créer une atomsphère favolable a l’autonomie dans la cité. Tu es politicien ou tu l’es passivement que tu le veuilles ou pas.

  3. Nahimana

    A la question du journaliste :  » Une opinion affirme que la principale raison du limogeage de Busokoza est son refus de permettre au président Nkurunziza de briguer un 3ème mandat. Votre commentaire ?  » , remarquons que NYAMITWE ne dit pas non sur le fond. Voici sa réponse à ce propos : « Et cette histoire de 3ème mandat est fabriquée de toutes pièces par les détracteurs du Gouvernement dirigé par Pierre Nkurunziza. A ce que je sache l’heure de dépôt des candidatures n’a pas encore sonné et le Président Pierre Nkurunziza a toujours été on ne peut plus clair à ce sujet : il appartient au Cndd-Fdd, lors d’un Congrès, de désigner qui le représentera aux élections présidentielles. » Il laisse ainsi entrevoir la possibilité pour Pierre Nkurunziza de se représenter avec l’accord de la direction du CNDD-FDD. selon ses propres mots, on attendrait seulement que l’heure sonne pour l’annoncer. Pourtant, il n’y a pas de marge de manœuvre en la matière. Pas de place à la spéculation. La réponse devait donc être clairement NON ! NON, le Président n’a pas le droit de se présenter eu égard au prescrit de la Loi fondamentale à ce sujet et il n’entend passer pour un HORS LA LOI. C’est bien une question de respect de la CONSTITUTION , rien de plus & rien de moins. Même avec l’aval, la bénédiction de son parti, dont il est au demeurant « Président du Comité des Sages », organe suprême du parti, ce même en violation déjà de la CONSTITUTION DE LA RÉPUBLIQUE DU BURUNDI. En clair, malgré les nombreux appels à la sagesse, Nyamitwe vient de confirmer sans équivoque que Nkurunziza tient mordicus à briguer un 3ème mandat. Par conséquent , à bon entendeur SALUT !

  4. GITI

    Le message est clair: Gagnons du temps et frappons ou ils s’y attendent pas!
    tout le monde pensait que l’UPRONA seul rempart (membrane serait le terme indiqué) qui nous séparait de l’autoritarisme(sur papier car en réalité c’est déjà plus une démocratie) allait reprendre du poil de la bête. On s’est bien bercé d’illusions. Soyons stoïques.
    TUGIRE AMAHORO

  5. GAHENE Paul

    Crise politique?crise institutionnelle?crise sociopolitique? personne ne peut vous en tenir rigueur car ces concepts sont hors champ de la plomberie et de l’ingénierie.

  6. Mugamba

    Monsieur Nduwimana rencotre dame lapsus linguae! Jamais Dr Sahinguvu n’a été évincé de la vice-présidence! Vous le confondez avec Sinunguruza! J’aime bcp Sinunguruza sauf que son nom est devenu un programme de tiute sa vie! Siwe murundi, mubi ni uwarimwise!

    • Kito

      Il parle ddnl’évuction de Sqhinguvu par ses pairs de l’uprona .

    • GITI

      Il vraiment très drôle ton commentaire même si la situation actuelle ne s’y prête pas.trop fort!

  7. Marianne Cumvi

    Koma wewe nyene.Erega ntakuvuga ngo nibakome hakoma igihugu cose!
    Irresponsabilite et manque de patriotisme, quand vous nous tenez!
    Quant a l’Uprona je crois qu’il essaie de tirer les marrons du feu. Certes notre gouvernement a des problemes a gerer et meme des plus serieux.Mais aller jusqu’a penser que l’Uprona cherche a redresser la situation de marasme economique et sociale dans lequel le pays est plonge, c’est de la pure betise.
    Ces vieux loups tres familiers du crime et de l’intrigue ne cherchent que leurs interets et au dos du bas peuple qui croupit dans la misere innomable dont les bases ont ete jetees par les memes faucons.
    Comme le disait quelqu’un, il suffit de les fixer a l’oeil et un bon matin vous ne les verrez plus!
    Shame on them!

  8. KAJEKURYA

    « Le Gouvernement du Burundi n’a aucun intérêt à ternir son image alors qu’il est aide actuellement d’autres pays » Mbega none Nyamwitwe asigaye ari umuvugizi wa Leta? Philippe Nzobonariba ari hehe?
    Abo bavuga ko imigambi ya Leta ibandanya, bishoboka bite ko ubu Umukuru w’Igihugu ata décret nimwe ashobora gusinya kubera itegerezwa kuba contresigné n’umu vice-Président selon le domaine d’intervention. Nibareke guhenda abantu baritaye mu mugozi batabizi.

  9. Burka

    ce ne sont que des langues de bois, ces deux porte-paroles manient la langue de vipère, mais la réalité est tout autre. Sans l’Uprona les DDD ne peuvent pas continuer à gouverner. Il y a des mécanismes prévues par la loi fondamentale. Les actes du président sont contresignés par le Premier vice-président et les ministres concernés. N’allait pas jusqu’à dire que M. Anicet Niyongabo va contresigner les actes du président. Par ailleurs à l’Uprona, il n’est pas des plus conforme à l’ethique du parti, un opportuniste qui sert tous les premiers Vice-présidents désavoués par l’Uprona. Rappellez-vous de Martin Nduwimana, il a été le seul à le soutenir jusqu’à sa démission. Le cas le plus récent de Sinunguruza, il a été jusqu’à dire avec Mabobori que le parti ne pouvait pas demander la démission. je suis sur qu’ils sont aussi derrière les tractations de l’autre Nduwimana i.e Edouard pour lire le droit à leur manière. Heureusement l’insaisissable Niyoyankana s’est rétracté au grand dam de cette équipe décidément obnubilé à détruire le parti. Par ailleurs je suis contre l’idée de ce Groupe parlementaire qui semble avoir la mémoire de poule et qui propose d’alléger les sanctions au député Niyoyankana et sa clique. Je pense que le parti doit apprendre à punir toutes les formes d’invonvenance et de fautes graves. Si Niyoyankana et Sinunguruza se sont comportés comme tel, c’est parce qu’ils ont vu que Martin Nduwimana, Manwangari et consort sous la Présidence de Rubuka n’avait pas été punis, avaient intégré les organes du parti et même les postes de responsabilité au sein du parlement et gouvernement. Il faut à mon avis chassé ces loups dans la bergerie, qu’ils créent leur propre parti. Je ne manquerai pas d’encourager le comité central du Parti. Tout de même l’ultimatum présidentiel est à prendre au sérieux. Mais nous avons besoin d’un homme ou d’une femme qui puisse représenter valablement les intérêts des burundais et du parti. On entre pas au gouvernement pour mendier, mais plutôt pur gouverner avec les autres. Nditije a déjà montré ses limites. Lui, un professeur d’université qui accepte de se faire conduire par un petit vulgaire technicien ( Gaston) comme un petit gamin. Il a récolté ce qu’il a semé. A Ngayimpenda qu’on qualifie d’aile dur, il ne faut qu’il tombe sous le piège des Banyamugumya. Il doit pouvoir montrer à la fois qu’il est le digne protecteur de l’Uprona mais aussi être au dessus de la mêlée. Pouvoir négocier une entrée honorable du parti et des Badasigana au sein de toutes les institutions. Courage à tous.

    • moi

      Suko bizogenda si Anicet nuvundi azova muwundi mugamwe ushaka kwinjira muri leta… mbe mwese muri impumyi nico gituma bavuga bati itaje = kwanka kuja muri leta et point.

  10. Kabizi

    Noneko ubuzima bubandanya batangira iki ultimatum ?Ni bakome!

    • Kabizi

      Ubuho ngo umunya Muramvya Concilie Nibigira baramuronse ababere icitso!
      Concilie vient de me décevoir!
      Uko asa siko ari finalement!

      • Vuvuzela

        Hahaa, wamubona amatwi ukagira ngo n’imbeba?

      • Col, Ndashishwa

        Heeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee, fin de fin la nature reprendra ses droits (disait Ntamagara). Uprona wari umugaambwe w’abahutu nono turawutwaye basi. Ewe kwiba, gusesa amraso no kubesha ntaho bishika pe>>>>>>>>>>>>>>>>>.Uprona kweri ndo cama ca washingantahe? Hawana neno ni bashingatumbo.

    • MAYUGI

      Nyamitwe, la bouche et l’esprit sont des choses diamétralement opposées. Cesse cette langue de bois.

      • Col, Ndashishwa

        Mayugi, ba wigenga ubuntu umenye ko izo ncabwenge za Mporona zizi kuvuga neza, zigahinyikira mu kigamba ntaco zamariye abarundi atari kubatera amarira n’amaganya. Reka lero uwumva yarumvise ivyo Willy yavuze. Yitoza atatiza ukuri kuzogaragara kuko tugize iminsi turaba des theatres du genre. Pour le cas de Mprona ntawutazi ico iri, ingene yahekuye abarundi ikabangaza. N’aba, si yorororo- ariko umwicanyi ntiyozwa n’iminsi iheze ahubwo n’ubutungane. Ica tumwe aba porona bahahamuka twese turakizi. Ikibi n;ikibi kandi amaraso arahuma. N’aba bubu ni batasubiza amaboko hamwe , birinde gusesa amaraso mugihugu baronse bahavye, bazoshira bose kurya kwa mporona iriko irikura agashambara mu busaza.

        • umuhanuzi

          mbega ndaba entre mporona na ddd ni ninde atashesha amaraso dit moi qui tu hantes je te dirais qui tu es

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