Mardi 23 avril 2024

Politique

Claudio Marano, du CJK : « Je n’ai jamais écrit au Pape pour lui demander de l’argent »

20/11/2013 9

Le responsable du Centre Jeunes de Kamenge a adressé une correspondance au Pape François, le 7 octobre 2013. Contrairement à ce que d’aucuns avancent, ce missionnaire xavérien dément lui avoir demandé de l’argent.

Claudio Marano : « Je voulais saluer la nouvelle démarche du Pape dans l’exercice de ses fonctions où il appelle tout le monde à la paix, la simplicité et le travail » ©Iwacu
Claudio Marano : « Je voulais saluer la nouvelle démarche du Pape dans l’exercice de ses fonctions où il appelle tout le monde à la paix, la simplicité et le travail » ©Iwacu

Pourquoi avoir écrit cette lettre au Pape François ?

J’ai écrit cette correspondance au Pape pour lui signifier que le centre est en train de travailler avec simplicité comme il le fait au Vatican depuis qu’il a été élu à la tête de l’Eglise catholique. Mais aussi pour lui demander d’intercéder en faveur de l’Afrique pour que certains pays du nord cessent de la considérer comme une terre de violence et de martyre, mais pleine de vie et de jeunesse.

En mentionnant dans votre lettre que le centre utilise un budget annuel oscillant entre 450 et 500 mille euros et qu’il vous en manque 100 mille pour 2013, n’est-ce pas interpellr le pontife sur vos difficultés financières ?

Sans remettre en cause le travail du journal, je dois souligner qu’il n’a cité qu’un petit paragraphe où je dis effectivement que nous avons un budget annuel de cet ordre et qu’en dépit des difficultés croissantes, nous parvenons à joindre les deux bouts. Mais au fond, le but de ma correspondance était de saluer la nouvelle démarche du Pape dans l’exercice de ses fonctions où il appelle tout le monde à la paix, la simplicité et le travail. Or, il se peut que cette démarche soit aussi celle du Centre Jeunes Kamenge à travers nos programmes. Cela nous a donné du courage et une grande joie.

Le CJK a été fondé en 1992. Il s’étend sur deux hectares et est situé dans le diocèse de Bujumbura au nord de Bujumbura. Il est essentiellement fréquenté par les jeunes âgés de 16 à 30 ans des communes urbaines de Kamenge, Cibitoke, Gihosha, Kinama Ngagara et Buterere. Les jeunes y apprennent à vivre ensemble en fréquentant une bibliothèque riche, en jouant au football, en dansant ou en apprenant l’informatique.

Le journal Italien la Republica qui a rendu public les extraits de votre correspondance, parle du risque de fermeture du centre à cause du manque de moyens. Est-ce que ce risque existe ?

Ce risque existe réellement car le centre vivait grâce à la coopération des pays comme la France, la Belgique, l’Allemagne et l’Italie. Or depuis la crise économique mondiale de 2007, ces pays ont suspendu leurs aides. Pire, même certains de nos bailleurs et ONG qui nous assistaient comme Misereor allemand, Développement et Paix (Canada), Manos Unidas de l’Espagne et Caritas Italia ont diminué leurs enveloppes. Nous sommes dans un tournant où nous avons besoin d’argent pour continuer d’exister et d’aider ces jeunes. Si cette situation continue, nous serons obligés de supprimer certaines activités surtout en ce moment où le FNUAP vient de nous offrir une radio communautaire la Colombe qui émettra à Bujumbura et dans ses environs. Elle nous permettra de faire parler les jeunes pour le partage des expériences etc. Ce qui ajoute aux dépenses.

Il n’y a pas d’autres options ?

Ce centre est un point de repère important dans la vie des jeunes depuis 22 ans. Actuellement 42.000 jeunes y sont inscrits. La seule option serait de les faire payer pour fréquenter le centre. Ce qui n’est pas ma philosophie car seuls les riches auraient accès à nos services alors que depuis le début nous travaillons avec les pauvres et les moins pauvres.

Quid de l’aide du côté du gouvernement burundais ?

Nous avons demandé au gouvernement du Burundi de nous aider. Le ministère de la Solidarité nous a offert 7 tonnes de riz lors du camp de travail de l’été dernier, sans plus. Nous avons demandé de l’aide au Président de la République. Il nous l’a promise et nous attendons toujours. Mais entretemps, lors du camp de travail de cet été, il y a eu un sursaut de solidarité où pour la première fois la Brarudi, la Boucherie Nouvelle, Mutoyi, Ladak… nous ont aidés. Je crois que les Burundais devraient suivre cet exemple et apprendre à prioriser leurs besoins.

Forum des lecteurs d'Iwacu

9 réactions
  1. bigirindavyi alice

    Ego centre jeunes Kamenge twese turemerako kahise kayo mugusesagura amafaranga yayo atari keza naho ikora vyinsi kuba jeunes nyarucari, je cite que hari nabicanye bazizanya ubutunzi bwaho, hari nabandi ama étage bagerekeranya, hariho akarenganyo mukwitaho bamwe gushika naho centre bayigize iyabo naho atamoko bakoresha, hama uravye ukwigenza kwabo ba jeunes baho biri kure nivyo ekrezia kathorika yigisha, ntandero rukristu iharangwa, ubushurashuzi niho bwatse indaro, ugiye muri ekaristi yaho ntaho bitaniye nokuja mwisoko. Emwe batahinduye imibereho yabo ngo bigaragareko ari ikigo rukristu ntakazoza kaco nubwo bari baratevye kucugara, kuko ntamukristu yiyemera yosengerayo umusi umwe nkumukathorika ngo yipfuze kuzosubirayo. basha jewe ntaziko urwego rwa ekrezia kathorika mu burundi rugiye ruronka ingene bogifuta ico kigo.

  2. Padri Bedin

    Le Pape François 1er a le droit et le devoir
    de savoir comment vont ses enfants.

    Bravo claudio !

    Je pensais que tu avais Capitulé, mais je m’étais trompé. « vivre ensemble » reste un combat permanent dans ce monde où la mondialisation, au lieu de faciliter le commerce international,
    unir les peuples et mettre fin à la pauvreté, se met à créer des armées sans frontières et des soldats sans nationalité afin de prendre possession des concessions minières, agricoles…

    Conséquences : Enrôlement forcé de la jeunesse, viols, massacres, Génocides, création des refugiés, des déplacés internes et des chômeurs, mandats illimités des dirigeants qui doivent pérenniser le système en facilitant le pillage des richesses à la place des échanges économiques.

    Bref, au lieu d’acheter, ils se servent gratuitement puis les peuples sont traités d’incapables, de violents, de racistes, …!

    Ils font alors tout pour nous faire croire que c’est notre faute. ils nous envoient des gens (pseudo-spécialistes, envoyés spéciaux…), des médiateurs ou facilitateurs, pour nous apprendre à nous aimer, à vivre ensemble… !

    Entretemps, avec l’insécurité orchestrée, les gens ne peuvent plus continuer à produire comme avant, on commence à dépendre des aides alimentaires extérieures. Côté prix, une flambée étonnante suivie d’une famine sans précédent, des maladies de toutes sortes, et l’article 15 (Débrouillez-vous) .

    Dans une situation pareille, les organismes comme « le Centre Jeunes Kamenge » ont un grand rôle à jouer pour la jeunesse.

    Claudio, tu as bien fait d’interpeller le Pape. Il est le président des plus faibles, il a
    donc droit et devoir de savoir comment vit une partie de sa population.

    Alors, A tous les Jeunes du CJK, à tous les Animateurs et A Claudio Marano,
    Vous et moi, savons que « les fusils deviendrons des guitares », mais le prix à payer
    Sera aussi conséquent. La bataille n’est pas encore gagnée définitivement, pas encore.
    La lutte pour la Paix doit continuer.

    Je termine en pensant à vous tous et à tous les membres et amis qui nous ont quittés
    en essayant de « vivre ensemble, tout simplement ». Particulièrement à :

    • Kaka Victor
    • Jérôme
    • Donna
    • …
    Ensemble pour bâtir un monde de frères.

    Bedin.

  3. ni vyo

    Ica mbere gitangaje ni ikibanza ikinyamakuru La repubblica yahaye iyo article kuko yavuze vyinshi cane kandi ico kinyamakuru rero kirahambaye cane muri kino gihugu. Kumbure si ibimenyerewe ko Papa yandikirwa. Ica kabiri ni uko usomye iyo article usanga bavuga ivyo Claudio we nyene yanditse mw’ikete be n’ibindi CJK yamubwiye cane cane bijanye n’ico kigo, ubuzima bwaco, ingorane caciyemwo, uburyo gikoresha n’ingorane kiriko kiracamwo. Aravuga kandi imigenderanire kumbure idashemeye mu bijanye n’ugufashanya hagati y’ibihugu vyavu bibiri (Italie-Burundi). Ni vyo harishwe aho iwacu abataliyano muri izi ntureka duhitiyemwo hanyuma baca bafata ingingo zo kugabanya imigenderanire hanyuma na ho kw’isi nzima haratey ikiza none ni ivyumvikana ko mu gihugu cacu hari amashirahamwe ya Reta canke yigenga mbere n’amashengero ariko arahikirwa n’inkurikizi zavyo. Ni invitation à nous réorganiser et à nous adapter à cette situation. Meme ici en Italie, on ne cesse de faire référence à cette crise…

  4. Kirinyota

    De ma point de vue, je pense que demander de l’aide au Pape n’est pas mauvais Claudio! surtout que qu’il est attaché au pauvre dit-il! None kwirata ko dutunze naho ata kigenda bimaze iki? Uwuja gukira indwara arayirata. Uti ça marche plus! nsunikira na 100 euros nyenubweranda Papa.

  5. realy

    Il faut toujours donner des liens lorsqu’on site une autre source sur le web.
    Voici le lien de La Reublica ( http://www.repubblica.it/solidarieta/diritti-umani/2013/10/29/news/burundi_il_centro_di_pace_che_l_italia_ha_dimenticato_ci_hanno_negato_il_riso_e_loro_scrivono_al_papa-69775477/?ref=search)

    Et comme ça les gens peuvent se faire une idée de ce qui c’est réellement passé.

    • Bigirimana Jean

      Eh Bwana realy, si tu penses que tout le monde comprend l’ ITALIEN, tu te trompes. J’ai visité ce lien et je n’ai rien saisi. Tu devrai lire la Fable de la Fontaine ‘ LE SINGE QUI MONTRE LA LENTERNE MAGIQUE4

    • Rugigana

      Merci pour ce lien.Probablement que ceux qui comprennent la langue de chez Berlusconi vont y trouver ce qui s’est réellement dit.Mais moi qui ne suis pas de ceux la je crois bien que notre frère en soutane nie l’évidence. Quand on loue les actes et la conduite de de quelqu’un ,dire qu’on lui ressemble en quelque sorte et de surcroît lui faire part des difficultés qui empêche a ce qu’on lui ressemble beaucoup plus, une autorité comme le pape ,représentant de `DIEU’sur terre, dépositaire de toute la richesse du monde,de gloire et de…..je crois que la signification sous jacente de tout ça est une demande aussi rusée que polie. nuko ndabitahura sinzi ko nibeshe uwobishobora yompubuura.

      • nivyo

        Même vous, vous pouvez comprendre vaguement le contenu de ce site en italien. Suivez juste le lien que j’ai donné.

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