Le Conseil Economique et Social (CES) a organisé du 10 au 12 mai 2011 le premier colloque sur le changement de mentalités et de comportements. Victor Ciza relève les principaux obstacles au développement de la société burundaise.
Le président de la Commission sociale et culturelle du CES, estime que certaines mentalités et comportements constituent les principaux obstacles au développement de la société burundaise. Victor Ciza évoque le non respect de la parole donnée notamment en rapport avec le temps.
Il soutient que les Burundais ne sont pas ponctuels au travail et qu’ils n’ont pas intégré la conception anglo-saxonne : « le temps, c’est de l’argent ». Il aborde aussi la question de la peur du qu’en-dira-t-on.
Il cite notamment le cas des fêtes et cérémonies de circonstance. « Si je ne dépose pas une couronne de fleurs sur une tombe, les autres vont penser que je suis radin ou que je n’aime pas le défunt. Il faut donc que j’amène des fleurs pour faire comme tout le monde », insiste-t-il. Et les Burundais, selon lui, ont peur d’oser. « C’est toujours aux autres de montrer l’exemple, de prendre l’initiative », souligne-t-il.
Par ailleurs, il pense que le gouvernement a un rôle très important d’où la présence du Président de la République à ce colloque. A son sens, le gouvernement va aussi beaucoup bénéficier du processus de changement de mentalités par une bonne gouvernance effective.
Selon lui, plusieurs actions sont à mener pour déclencher le processus de changement de mentalités et de comportements. Il faut, entre autres, une sensibilisation quant à la nécessité du processus jusqu’aux collines.
Il pense aussi que l’engagement des media dans le programme d’éradication des gaspillages de temps et d’argent occasionnés par les fêtes et cérémonies de circonstances diverses est essentiel. Du reste, il considère qu’il faut inscrire le changement de mentalités et de comportements dans les priorités du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté(CSLP), 2ème génération.
Il signale que le changement de mentalités et de comportements est un long processus : la première phase sera de 10 ans. Après, il y aura, précise-t-il, une évaluation et une redéfinition de la phase suivante.