Jeudi 28 mars 2024

Santé

Cancer du sein ou mourir en silence…

05/11/2018 Commentaires fermés sur Cancer du sein ou mourir en silence…
Cancer du sein  ou mourir en silence…
Agrippine, atteinte du cancer du sein, sous traitement de la chimiothérapie.

26 mille nouveaux cas de cancer du sein chaque année. Deuxième cause de mortalité par cancer chez la femme en Afrique subsaharienne. La première dans les pays développés. Zoom sur le cancer du sein qui ronge sournoisement.

D’une simple fatigue à l’ablation du sein… Les témoignages de patientes parlent d’un cancer qui consume en silence.

Judith, 50 ans, vient de subir l’ablation du sein. C’est depuis 2016 que cette infirmière a su qu’elle a un cancer du sein. Elle affirme qu’elle n’a jamais eu de symptômes alarmants. Juste des douleurs au niveau du sein droit, une seule fois. Quelques mois après, elle sent par le toucher une grosse tumeur au même sein. Soupçonnant un cancer, les médecins lui ordonnent d’aller se faire soigner à l’étranger. Le Burundi ne dispose pas de moyens pour traiter le cancer.
Elle a dû se rendre en Inde pour recevoir un traitement qui lui a coûté pas moins de 60 millions BIF. La chimiothérapie puis l’ablation du sein.

Agrippine, 46 ans, a dû sillonner le monde pour être diagnostiquée cancéreuse. C’est depuis 2012 qu’elle a commencé à avoir des symptômes. Mais le cancer ne sera détecté qu’en 2016.
D’après cette mère de cinq enfants, tout a commencé par une simple fatigue puis des douleurs au niveau du coup et du sein droit. « J’ai consulté plusieurs médecins, ils ne détectaient aucune maladie ».
Après plusieurs mois, elle développe un ganglion à l’aisselle droite. Toujours rien après consultation. En 2015, alors qu’elle va poursuivre ses études au Canada, elle en profite pour faire une mammographie. Résultats négatifs. En 2016, elle décide d’aller en Inde. C’est là où l’on a détecté les cellules cancéreuses par une biopsie du ganglion.

Une fatalité, difficile à diagnostiquer

Il faut en moyenne 10 ans pour détecter le cancer du sein par le toucher, chez les femmes atteintes, affirme le gynécologue Nestor Sabushimike. C’était lors d’une session de sensibilisation sur cette maladie à l’hôpital Kira, vendredi 26 octobre.

Dr Sabushimike affirme que le cancer du sein est la première cause de mortalité chez les femmes dans les pays développés. Il parle de 26 mille nouveaux cas chaque année. Ce cancer est le deuxième chez la femme en Afrique subsaharienne après le cancer du col, d’après un cancérologue italien qui travaille à l’hôpital Kira, depuis quelques mois.

Selon le gynécologue Sabushimike, les facteurs de risque sont liés surtout à la reproduction : grossesse avant l’âge de 30 ans (3 fois le risque), ne pas allaiter, ménopause tardive (5 fois le risque). Selon lui, plusieurs études démontrent aussi que le cancer du sein est héréditaire (5 fois le risque). Les femmes qui ont déjà eu ce cancer présentent 6 fois plus de risque d’une récidive.

Dr Sabushimike signale qu’il existe deux moyens de dépistage du cancer du sein : l’autopalpation des seins et la mammographie (radio des seins). L’autopalpation se fait dans la position debout d’abord, puis allongée. Le souci est de sentir une quelconque douleur ou gonflement. Cette méthode est conseillée aux femmes de moins de 40 ans. Au-delà, cet autoexamen doit être accompagné de la mammographie, tous les deux ans, pour les femmes de plus de 50 ans.

Quelques signes d’alertes : douleurs anormales au niveau du sein, sentir une tumeur au toucher, déformation et décoloration du sein, écoulement des mamelons en dehors de toute grossesse ou allaitement…

Dr Sabushimike affirme que le cancer du sein peut guérir s’il est diagnostiqué tôt.
Incroyable, mais vrai ! Les hommes peuvent aussi attraper le cancer du sein, à en croire ce gynécologue. Une infirmière, assistante en chirurgie à l’hôpital Prince Régent Charles, confirme qu’elle a déjà eu un tel cas.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La fin du Phénix ?

Les dés sont jetés, les carottes sont cuites : le ministre de l’Intérieur a validé les conclusions issues du congrès extraordinaire tenu à Ngozi le 10 mars par des dissidents d’Agathon Rwasa. « Nous prenons acte du rapport et des décisions prises (…)

Online Users

Total 4 582 users online