Jeudi 28 mars 2024

Politique

Bujumbura, prochaine cible de la CPI ?

11/09/2017 51

La Commission d’enquête de l’ONU a rendu son rapport, ce lundi 4 septembre. Elle demande à la Cour pénale internationale d’enquêter sur les crimes contre l’humanité commis dans ce pays.

La patronne de la CPI, Fatou Bensouda, interpellée par la commission d’enquête de l’ONU pour enquêter sur le Burundi.

La commission évoque « un plan organisé dans la poursuite d’une politique commune.» Il s’agit d’une attaque généralisée et systématique contre la population civile. Ce qui laisse croire que des crimes contre l’Humanité sont commis au Burundi depuis avril 2015. Exécutions extrajudiciaires, arrestations arbitraires, disparitions forcées, tortures, traitements inhumains ou dégradants et de violences sexuelles. La liste des exactions est longue.

Selon la commission, « de grandes décisions, y compris celles qui ont débouché sur les violations graves des droits de l’Homme, seraient prises non par le gouvernement, mais par le président de la République ainsi qu’un cercle restreint de généraux. »

Le président de cette commission, Fatsah Ouguergouz cible également des responsables au plus haut niveau de l’Etat, des officiers supérieurs et agents du corps de défense et de sécurité ainsi que les jeunes du Cndd-Fdd, les Imbonerakure. Selon lui, ces présumés auteurs ont connaissance de ce plan. A voir leurs fonctions dans l’appareil sécuritaire de l’Etat ou leur endoctrinement au sein du Cndd-Fdd. Dans le collimateur de cette force destructrice sont notamment cités les membres du parti MSD, FNL et les anciens militaires et les ex-Fab.

Pour arriver à ces conclusions, la Commission s’est rendue notamment dans les pays voisins du Burundi. Au total plus de 500 entretiens ont été collectés. Elle demande toutefois plus de coopération jusqu’ici refusée par le gouvernement.

Parmi les recommandations de la commission, des sanctions individuelles contre les principaux auteurs présumés par le Conseil de sécurité. A cet effet, la commission a produit une liste secrète, non exhaustive de ces suspects. Celle-ci sera confiée au Haut-Commissaire aux droits de l’Homme.

La Cour pénale internationale est quant à elle mandée d’ouvrir une enquête sur le Burundi, depuis avril 2015. Date marquant le début des manifestations contre la candidature du président Nkurunziza. Le putsch manqué ainsi que les attaques contre quatre installations militaires sont des éléments décisifs dans l’escalade de la violence en 2015.

Bujumbura rejette un rapport « biaisé »

Selon la commission d’enquête des crimes contre l’humanité ont été commis au Burundi

Le gouvernement burundais a de son côté rejeté ce rapport. Le ministre des droits de l’Homme, Martin Nivyabandi a évoqué un rapport biaisé qui ne tient pas en compte une nette amélioration de la situation. La ministre de la Justice, Aimé-Laurentine Kanyana a pour sa part assuré qu’il n’est rien que la CPI puisse faire mieux que les juridictions burundaises. L’Assemblée nationale a quant à elle décidé d’une commission chargée d’enquêter sur les allégations du rapport.

En tout cas, s’il faut engager les poursuites, la CPI n’a qu’un mois pour se lancer. Le Burundi s’est retiré de la Cour pénale internationale le 27 octobre 2016. Son retrait définitif se fera le 27 octobre prochain.


>>Réactions

Willy Nyamitwe : « Des mercenaires payés pour valider un narratif.»

Le Conseiller principal à la présidence assure que ce ne sont pas des enquêteurs mais des mercenaires payés pour valider un narratif déjà en circulation dans certains rapports des occidentaux. Selon Willy Nyamitwe, ces rapports ont pour objectif d’ouvrir la voie à la CPI, cet instrument dans les mains de l’Occident pour asservir les Etats africains.

François Nyamoya : « Le MSD est confiant que justice sera faite. »

Pour le Mouvement pour la solidarité et la démocratie, MSD, le rapport confirme ce qui était de notoriété publique. Les membres du Msd sont en très grand nombre parmi les victimes des exactions commises par le régime en place. Le Secrétaire général de ce parti, François Nyamoya assure que le MSD est tout de même confiant que justice sera faite.

Le Cndd-Fdd : « L’objectif du rapport est de mettre en route la CPI.»

La Secrétaire nationale chargée de l’information de ce parti indique que ce rapport copie et colle en grande partie les conclusions du rapport de l’Enquête internationale des Nations unies sur le Burundi (EINUB), décrié pour ses imperfections. Selon Nancy Ninette Mutoni, cette nouvelle commission d’enquête a été mise sur pied sur base d’une résolution issue du diktat de l’Union Européenne. Ce rapport ne devrait donc impressionner ou étonner personne. Son objectif est de mettre en route la CPI, « et vous savez ce qu’elle est par rapport à l’Afrique: un outil politique plutôt que juridique. »

Armel Niyongere : « Les tortionnaires sont des tigres en papier.»

Cet avocat des familles des victimes qui ont saisi la CPI précise que les témoins en attente de collaborer avec la justice sont plus nombreux encore. « Ce rapport est la démonstration que les tortionnaires sont des tigres de papier lorsqu’ils font face à des victimes déterminées, organisées et structurées. » Le Collectif des partis civils ‘justice for Burundi’, dont est membre Armel Niyongere, place désormais tous ses espoirs dans l’ouverture des enquêtes de la Cour Pénale Internationale. « Nous pensons que l’œuvre de justice contribuera de façon décisive à la pacification de la région et à éviter de nouveaux massacres. »


Les organisations Internationales

Amnesty International: « Son mandat devrait être renouvelé. »

Cette organisation indique que la violation grave des droits de l’Homme persistent d’une manière plus cachée, mais tout aussi brutale. Amnesty International indique que le travail de la Commission d’enquête est plus nécessaire que jamais. Son mandat devrait être renouvelé par le Conseil des droits de l’homme pendant sa prochaine session au mois de septembre.

Human Rights Watch: « Coopérer n’est pas une option. »

Pour John Fisher, directeur de plaidoyer à Genève de cette organisation indique que le refus flagrant du Burundi de coopérer témoigne de son mépris pour la commission. « Ça suffit. » Selon lui, le Conseil des droits de l’Homme devrait renouveler le mandat de la commission. L’Assemblée générale quant à elle devrait reconsidérer l’appartenance du Burundi à cet organe. « Coopérer n’est pas une option mais une condition à respecter. Il devrait y avoir des conséquences en cas de non-respect persistant. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

51 réactions
  1. juju

    A vous tous qui defendez le pouvoir dd et les opposants a celui-ci, allez presenter vos arguments devant la CPI.
    Ca va comme ca?

    • Gacece

      @juju
      La CPI n’a encore rien décidé!… Il ne faut rien prendre pour acquis!

  2. J.Isaac Bizimana

    Un passage du rapport de cette fameuse commission est intrigante: Selon ce rapport, de 2015 à date, il y a au Burundi, « une attaque généralisée et systématique contre la population civile ». Rien que ceci disqualifie les auteurs de ce rapport, car le Burundi n’est pas en guerre civile. Je le dis et je défie quiconque de me contredire preuve à l’appui: Il n’y a pas et il n’y a jamais eu une attaque systématique et généralisée de la population civile, d’autant plus que celle ci vaque à ces occupations quotidiennes. Par contre, je reconnais, qu’en 2015, il y a eu manifestations violentes par une certaine société civile, qui dissuadaient ceux qui voulaient aller gagner son pain à la sueur de son front, jusqu’à bruler les autobus ou tuer de braves gens. Or, les auteurs de ces manifestations violentes ne sont nullement mentionnés dans ce rapport, mais mieux montent au créneau pour applaudir un rapport qui brille par un déséquilibre d’informations pourtant connues. Ce rapport ne mérite qu’un seul traitement: LA POUBELLE.

    • Karabona

      Monsieur Bizimana, qui vous a parlé de guerre civile? Si vous voulez interpréter des termes juridiques il faut encore en avoir les moyens intellectuels. Il n’y a strictement pas exigence d’une situation de guerre civile pour qu’il y ait « attaque généralisée ou systématique contre une population civile ». Premièrement, «L’attaque» peut se définir comme TOUT ACTE contraire à la loi du type énuméré aux alinéas (a) à (i) de l’article 3 du Statut, à savoir: a) Assassinat ; b) Extermination ; c) Réduction en esclavage ; d) Expulsion ; e) Emprisonnement ; f) Torture ; g) Viol ; h) Persécutions pour des raisons politiques, raciales et religieuses ; i) Autres actes inhumains – je vous laisse réfléchir quant à savoir lesquelles de ces attaques sont perpétrées contre la population civile du Burundi! Quant au caractère généralisé, il « résulte du fait que l’acte présente un caractère massif, fréquent, et que, mené collectivement, il revêt une gravité considérable et est dirigé contre une multiplicité de victimes.» ou encore quant au caractère systématique, il tient quant à lui « au fait que l’acte est soigneusement organisé selon un modèle régulier en exécution d’une politique concertée mettant en oeuvre des moyens publics ou privés considérables. Il n’est nullement exigé que cette politique soit officiellement adoptée comme politique d’Etat. Il doit cependant exister une espèce de plan ou de politique préconçus ». Maintenant que vous avez des données plus précises, je vous laisse un peu réfléchir à vos propos précédents et vous propose de réessayer en deuxième session.

      • Gacece

        @Karabona
        Si c’est le même Jean-Isaac Bizimana que je connais à qui vous vous adressez, et même si je ne vous connais pas, je peux m’avancer et dire qu’il a des moyens intellectuels beaucoup plus élevés que les vôtres dans le domaine du droit. Et je crois que je ne suis pas le seul à le connaître. Renseignez-vous avant de vous attaquer à quelqu’un.

      • Ayahu Jean Pierre

        Cher Monsieur Karabona,
        A malin, malin et demi! Disons plutôt tel est pris qui croyait prendre…
        La notion d’ « .. attaque généralisée et systématique contre la population civile » ne peut se comprendre et s’appliquer qu’à travers une guerre de manière générale ( guerre civile par exemple). Car, Cher Monsieur, On entend par population civile les personnes qui ne participent pas directement aux hostilités, par exemple.
        Pour vous dire que les moyens intellectuels ne manquent pas nécessairement chez Bizimana mais bien chez d’autres qui se sont crus malins!
        Portez-vous bien

    • Fofo

      @J. Isaac Bizimana,
      Vous avez parfaitement raison. C’est un rapport qui ne démontre ni caractère d’indépendance (pourtant évoquée dans la mission de la commission) ni le professionnalisme.
      1. D’abord, « une attaque généralisée contre la population civile » est une forte accusation que le Gouvernement burundais ne devrait pas tolérer. Imaginez un pays qui attaque sa propre population (cet dans tout le pays. Une telle accusation mérite plus de détails. Où s’est-elle produite cette attaque? Pourquoi l’attaque? C’était dans quelles circonstances? Que est le bilan de l’attaque ?

      2. Imaginez un rapport qui parle avec des estimations (400-2000 morts)??? Entre 400 et 2000 quel est le nombre à retenir? Le Gouvernement a tué combien? Les insurgés combien? C’étaient dans quelles circonstances? Et fallait décrire les faits et comment en sont arrivés à ce chiffre?

      3. Disparitions forcées, violences sexuelles, d’accord mais on a besoin des détails. Même s’il faudra allait en justice on aura besoin de connaître le nombre des de disparitions & violences sexuelles, les circonstances dans lesquelles elles se sont produites et les présumés auteurs. Mais les rapporteurs se contentent de dire des disparitions sans aucune précision sur le nombre ni décrire les faits.

  3. Gacece

    Le rapport de cette commission prétend qu’elle n’a pas pu enquêter sur les violations commises par l’opposition… simple suggestion : « #sindumuja ». Ça fonctionne dans Twitter et Facebook!…

    Si! Si! Ce sont des peuves sérieusement recevables.

    Elle devraient aussi poursuivre les rappeurs Américains parce que les termes qu’ils utilisent dans leurs chansons sont vraiment ignobles, violents et dégradant…

    • Karabona

      Trop tard Gacece, trop tard. Vous jouez maintenant avec un coup de retard, si vous vouliez rendre crédibles les « crimes » des Sindumuja, il fallait les déférer devant des tribunaux crédibles et leur offrir des procès crédibles, avec des instructions à charge et à décharge, respect des droits de la défense, etc… la communauté internationale n’a rien vu de cela, elle a par contre compté les disparitions! Quant aux paroles « ignobles », violentes » et « dégradantes » auxquelles vous faites allusion, ce sont toujours des paroles et non des actes perpétrés par des agents de l’Etat – personnellement je préfèrerais entendre plus de rappeurs au Burundi et non le « bruit et la fureur » du monstre burundais qui renaît encore et encore.

      • Gacece

        @Karabona
        Mince alors! Je me suis gourré! Moi qui croyais que les #Sindumuja pouvaient brûler des personnes en plein jour, saccager des propriétés publics et privés, violer des gens, tuer et enterrer ni vu ni connu leurs voisins de quartiers… pouvaient aussi être dénoncés et référés à la CPI pour être poursuivis!

        Meilleure chance la prochaine fois effectivement!… s’il y a une prochaine fois. Mais, un criminel reste un criminel, et il vous donne toujours une deuxième chance de l’arrêter… pour pas que « une commission d’enquête ne décide pas d’ignorer son cas parce qu’elle l’aime bien ».

      • Gacece

        @Karabona
        J’avais donné une réponse à la mesure de votre commentaire, mais le modérateur a jugé bon de ne pas le publier. Alors je me reprends d’une autre manière.
        Certains crimes commis par les Sindumuja sont inprescriptibles. Donc, il n’est pas trop tard. Pour les chants et chansons violentes, disons que les paroles qui sont dénoncées (contre les Imbonerakure) font pale figure à côté de celles de certaines chansons de rappeurs américains. Et s’il y a des gens qui passent à l’acte après avoir entendu les chants des Imbonerakure, ce sont des criminels sans raisons et sans jugement. Mais il ne faudrait pas condamner tous les Imbonerakure pour avoir chanté.

  4. Rurihose

    Ayubu, ces va nu pieds sont maintenant au pouvoir.
    Le fair d’avoir été va nu pieds ne les met pas au dessus de la loi.
    Pas même le fait d’avoir été élu démocratiquement
    On dirait,Mr Ayubu, que voys ne mesurez pas vos mots???

  5. Ayahu Jean Pierre

    Chers lecteurs d’Iwacu,
    On aura tout vu et tout entendu sauf la vérité!
    Peut-on s’attendre d’un refugié à Mahama dire que tout va très bien au Burundi? Non. Peut-on s’attendre du mouvement « Halte au 3ème mandat », de Sindumuja, de Maggy Barankitse, de Armel Niyongire, de Vital Nshimirimana, et Pacifique Ninihazwe, de Pierre Buyoya, de Pierre Magnain, de Louis Michel, de Muhozi et autres dire que quelque chose de bon peut se passer au Burundi? Non.
    De qoui s’agit-il? Il y a purement et simplement au Burundi un gouvernement, un pouvoir, des hommes et femmes politiques anciennement « va-nu pied », résultat du « décomptage ethnique » et non de la volonté du peuple. Et pour ce peuple coupable d’avoir porté au pouvoir des hommes et femmes qu’il ne fallait pas, il faut l’abolir! Et pour l’abolir, tous les moyens sont bons et seule la fin justifiera les moyens. Des mensonges sur mensonges, calomnies sur calomnies, tout y passe.
    Que nous dit l’histoire de notre pays? On apprends que depuis l’indépendance de notre pays des forces obscures à l’instar de cette fameuse commission dite des droits de l’homme ont toujours décapité nos institutions démocratiquement mises en place. De Pierre Ngendandumwe à Ndadaye Melchior en passant par Paul Mirerekano, de nombreux élus et cadres de ces institutions, les victimes sont nombreuses. Seul Nkurunziza et ses proches ont, jusqu’ici, échappé à cette machine de la désolation. Est-ce maintenant à la CPI de reprendre le relais dans l’abolition de ce peuple qui vote toujours à l’envers?

    • Source du Nil

      @Ayahu Jean Pierre:C’est vrai qu’il y avait des injustices pendant le règne l’UPRONA,personne ne nier cela.Néanmoins,je suis surpris du militantisme et fanatisme du regime DD,au point de balayer du revers de la main les faits de crimes contre l’humanité,contenus dans ce rapport des experts Onusiens.Pour prouver votre innocence,accepter que la CPI vienne verifier ces allegations.

    • Karabona

      Cher Jean-Pierre, je vous invite à lire d’autres mensonges et calomnies sur ce même site, un article scandaleux sur notre Gérard de Muyinga, un brave homme pourtant, un véritable humaniste, heureusement que notre système judiciaire est là pour le protéger d’une population ingrate – et puis encore un article sur un représentant du peuple battu avec l’approbation des autorités, les gens n’y comprennent rien, c’est de sa faute aussi, pourquoi n’a-t-elle pas sa carte du parti de l’aigle comme tout le monde, elle a cherché ce qui lui arrive. Toutes ces calomnies sont dommageables à l’image de notre démocratie, certains iront jusqu’à penser que le rapport de la Commission d’enquête des NU est un juste refler de notre réalité. Heureusement qu’il y a d’infatigables amoureux de la vérité comme vous.

      • Banza

        @Karabona
        La Commission d’enquête des NU est composée de personnes justes et équitables, je dirais même des saints; je ne doute pas une seconde qu’elle va enrayer l’injustice dans le monde pour le rendre un paradis terrestre: admirez son travail en RDC, en République centre-africaine, en Somalie, en Irak, en Afganistan, en Birmanie, même en Corée du nord, etc. Bref: pas de souci.

        • Mahoro

          Vous avez oublié la même justice rendue au Rwanda!!!!

          • Banza

            @Mahoro
            « Vous avez oublié la même justice rendue au Rwanda!!!! »

            Quelle justice? Vous voulez dire injustice?

      • Ayahu Jean Pierre

        Cher Karabona,
        L’on ne peut pas comparer l’incomparable. Ce qui se passe pour cette élue du peuple est déplorable. L’acte est à condamner comme tel. Mais pas d’amalgame entre le rapport de cette fameuse commission et un fait telle cette agression! Je rajoute ceci pour enrichir mon propos. Après les élections de 1993, Pierre Buyoya parla de décompte ethnique. L’on connait la suite. Si c’était un gouvernement qu’il ne fallait pas, celui des « va-nu-pied », le regroupement forcé des population dans Bujumbura rural aurait couler beaucoup d’ancre mais voilà, le monde a fermé les yeux et Dieu sait le nombre de personnes qui ont succombé dans ces camps ! La proposition de nommer un rapporteur spécial sur le Burundi a été balayé d’un revers de main par ces mêmes occidentaux qui aujourd’hui, imposent tout, y compris les absurdités. Tiens, cher Monsieur. Saviez-vous que cette commission est en soi illégal et illégitime? Seuls les pays européens ont voté la résolutions. Les pays africains se sont abstenus sauf le Ghana, 5 pays dont 2 membres du conseil de sécurité ont voté non. Je vous laisse apprécier la légitimité de ce truc!

        • Karabona

          La Commission est légale du point de vue des statuts des NU auxquels le Burundi a souscrit – quant à sa « légitimité », elle ne peut se lire dans les votes de la Russie et de la Chine dont on connaît les options stratégiques et qui expriment par leur vote plus une opposition systématique aux options occidentales qu’un soutient à notre junte au pouvoir actuellement – pas plus qu’elle ne peut se déduire des votes abstentionnistes des pays africains – qui ne peuvent non plus se traduire par un soutien à ladite junte – il y a une sorte de contrat tacite dans la cour des présidents à vie africains qui veut que personne n’embête personne et chacun fait ce qu’il veut chez lui – tant pis pour les peuples!
          Quant à toutes les horreurs commises par les gouvernements précédents, je vous soutiens totalement, chaque génération a eu à pleurer ses morts et les victimes sont légions, le monde a fermé les yeux et parmi les victimes des monstres sont nés et les horreurs suivantes se sont préparées et ça continue jusqu’à aujourd’hui – notre Gérard de Muyinga et ses frères fabriquent tous les jours de nouvelles victimes et préparent les monstres de demain, etc… La machine est lancée et vous ne la contôlez déjà plus, les civils trépassent, les représentants du peuple sont tabassés, l’Etat de droit est en faillite complète, les monstres boivent le sang de nos enfants et ils finiront par mordre la main qui les nourrit! Sans justice, personne ne s’en sortira indemne, justice pour toutes les victimes, d’hier et d’aujourd’hui.

        • Nteturuye

          Quelle logique. Je crois que des fois ce monsieur Ayuhu se perd dans ses arguments: tenez bien, la commission est illégitime et illégale car n’ayant pas èté votée par aucun pays africain. Donc il faut l’unanimité. Mais ce pouvoir des « va-nu-pied » est très légitime et légal car ayant été voté par tous les « va-nu-pied »!

          • Karabona

            A propos de légalité, ma citation favorite est une citation de feu Martin Luther King: « N’oubliez jamais que tous les crimes commis par Adolph Hitler étaient légaux… »

    • Karabona

      Jean-Pierren rappelez-vous 2005, la plupart de nos compatriotes, tous groupes confondus, étaient partants, soulagés voir enthousiastes, mais nous avons raté un grand rendez-vous avec l’histoire parce que quelques uns n’ont pas compris qu’ils étaient conviés à ce rendez-vous, qu’ils pouvaient surclasser Rwagasore et Ndadaye dans la construction d’un Burundi où chacun à sa place, démontrez qu’ils valaient mieux que leurs prédecesseurs. « Aujourd’hui, ils font comme Micombero », c’est la conclusion du vieux Pierre-Claver, les fameuses forces obscures ne sont pas si loin, elles sont parmi nous parce qu’elles vivent de nos resentiments – elles n’existent que parce que nous les nourissons tous les jours.

  6. Oscar Ninteretse

    Lorsque l’on sait que les grandes puissances occidentales ne sont pas part de ce Statut de Rome, qu’elles ont barré toute clause pouvant incriminer leur ressortissants qui commettent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dans toutes les guerres qu’elles commanditent et mènent contre l’Afrique, le Moyen Orient, l’Asie et l’Amérique Latine, il est normal de se poser des questions sur le deux poids deux mesures dans les décisions de cette nébuleuse communauté internationale invitant la CPI à enquêter au Burundi.

    L’insurrection qu’elles ont organisée au Burundi n’a rien de différent de ces guerres de Lybie, Irak, Syrie. La soi-disante société civile burundaise en exil n’est qu’une caisse de résonnance mis en avant pour changer le régime démocratiquent élu au Burundi. Comment comprendre qu’ils aient organisé et financé l’évacuation de Pacifique Ninahazwe une année avant que l’insurrection commence?
    De manifestations pacifiques … à attaques armées en passant aussi à l’enlèvement et tuerries des proches du pouvoir actuel au Burundi (hutu et tutsi confondus), les rapports des enquêteurs « internationationaux » n’y voient rien.

    Uburundi musambura umusurusuru wo kubusana uzobagora. Hari abaciye umugani ngo uwusambura urwiwe bamutiza umuhoro.

    • Karabona

      Oscar, la CPI mene un examen préliminaire relatif au Burundi au même titre qu’elle mène un examen relatif à des crimes commis par les forces britanniques en Irak…

  7. Jambo

    Le moins que l’on puisse dire est que la CPI est elle aussi dans l’embarras ! Entamer des enquêtes sur le Burundi après que certains pays africains aient menacé de la quitter ne fera que durcir la position de certains leaders africains en mal de popularité et soucieux de leur impunité . Laisser tomber les enquêtes fera à coup sûr tomber davantage sa crédibilité déjà entachée d’ impartialité.
    Tout comme les juridictions nationales africaines subissent des pressions de leurs exécutifs, la CPI est également sous la botte des puissances occidentales soucieuses de leurs intérêts. Ces dernières arrivent toujours à leurs fins du fait de la division et des guerres intestines qui caractérisent les africains. Dans tous les cas, le dernier mot revient à ces puissances occidentales sous le couvert de la communauté internationale.
    Aux dirigeants africains de faire la bonne gouvernance et de la justice sociale pour faire disparaître cette cour controversée,un instrument qui n’a pas lieu d’être.
    La souveraineté nationale à elle seule n’y pourra rien. L’unité est un préalable à tout cela.

    • Karabona

      Les leaders africains dont vous parlez sont les présidents à vie, fossoyeurs des peuples africians, arrêtez de vous poser en victimes de l’Occident, la CPI que vous désignez comme « à la botte » des puissances occidentales examine la question des crimes commis par les militaires britanniques en Irak… et arrêtez de créer des nuages de fumée pour camoufler la réalité – il est parfaitement normal et heureux que les crimes contre l’humanité soient dénoncés et que l’on tente de poursuivre ceux qui en sont les auteurs, si votre problème est que le tribunal est situé à La Haye, il vous suffit de mettre en place les institutions judiciaires ad hoc, comme cela a été fait pour Hissène Habré, qui s’est plaint qu’il soit jugé par des tribunaux africains? La vraie question n’est pas de savoir si on se place du côté de l’Afrique ou de l’Occident, ce sont des fables pour les enfants, la vraie question est de savoir si on se place du côté des victimes ou des bourreaux, vous pensez que les victimes de Hissène Habré avaient une préférence pour la couleur de peau du juge?

      • Jambo

        Karabona,
        Il ne faut pas défendre une institution que vous ne connaissez ni d’Adam ni d’Eve. Ce n’est pas une question de couleur de peau, mais de notoriété. La CPI en a t-elle ? Les bourreaux sont ils uniquement des leaders africains ? Une justice, oui mais pas deux poids deux mesures. Peut être que les palestiniens peuvent mieux vous répondre que moi.

  8. Mpebentwenge

    hahaaha Ewe Barumwete Alain Chris ntuyivugije uyiciye umurya uti aba DDbazogira uburundi Singapour haha muriko mwisamburirako nk´impene (cfr éclairage des routes n´ibindi ) ,

  9. Gacece

    On divise une société en prétendant la réunifier!… Bienvenue à tous à la CPI, là où… La décision n’est pas encore prise!

    Bonne soirée à tous!

    • Jean Pierre Luc Ahuyu

      Emere akabi murakuze wa mugabo Gacece! Si ugutwara nabi DD bat tous lea records mondiaux. Il faux une autocritique de votre part et tenter de redresser la situation au lieu de vous enfoncer dans le noir jour apres jour. Icishe bugufi, agissez comme des humains qui ont encore un coeur.

      • Gacece

        @Jean Pierre Luc Ahuyu
        Je pourrais vous retourner le même compliment, mais je préfère vous dire que nous n’avons pas besoin de conseils venant de vous!
        Le noir dans lequel vous prétendez que « LES » DD s’enfoncent, c’est vous qui l’avez creusé et continuez à creuser. Mais, eux, ils y vont avec de la lumière, autant qu’ils peuvent.

  10. Bundes

    Aba DD baragize ubwoba kabisa

    • huuuu

      Basabire imbabazi none!!!

    • *****

      @Bundes
      Ataco babaye uzoca wiyahura?

  11. Fofo

    Personnellement, je ne suis pas contre l’ouverture d’une enquête par la CPI. Toutefois, au regard des pressions sur cette institution « juridique » supposée indépendante, il y a à se poser plusieurs questions. Si la CPI agit sous la pression, cela donne raison aux dirigeants africains qui ne cessent de dénoncer les deux poids et deux mesures. Cela prouverait que la CPI n’a pas son propre programme! On dira qu’elle là juste pour répondre aux injonctions qui lui sont données par les puissances occidentales. Sinon, si elle veut avoir se donner la crédibilité, qu’elle établisse ses propres programmes et non des pressions diplomatiques et médiatiques.

    • Karabona

      On va essayer d’appliquer votre logique à une situation nationale: si la CNIDH demande aux juridictions nationales d’examiner le cas de gerard Ndayisenga et que le parquet entame une instruction sur ce dossier, cela voudra dire que le système judiciaire burundais « supposé indépendant » a agit en raison de la pression médiatique? Quant à ces fameux dirigeants africains qui dénoncent les deux poids deux mesures, lesquels parmi ces présidents à vie défendez-vous, allons-y, dites nous qu’Omar El Bechir n’a rien à se reprocher – dites-nous également que l’UA, qui le protège, fonctionne aujourd’hui pour les peuples africains et pas pour la caste de ses dirigeants – vous savez très bien qu’aujourd’hui l’UA est un club de présidents, sans plus.

  12. Source du Nil

    Le pouvoir DD est rattrapé par la mėme histoire du regime hutu au Rwanda 1994.Les même faits produisant les même effets.Vous pouvez bien crier ou mobiliser un million des manifestants chaque weekend,rien ne peut stopper cette determination de la justice internationale.Le procureur général du Burundi tente de recuperer ce dossier à l’interne.Helas,trop tard!

    • 16Barumwete Alain Chris

      Gumwa mwidigadiga natwe tuguma dukora, Muzogaruka mushikira muri Singapour du Bdi

      • Source du Nil

        Comment pourriez devellopez le pays jusqu’à seven or le Singapour d’AfriquePure Illusion !C’est juste un rêve utopique.Le pays traverse une crise économique sans precedent :Penurie des devises,carburant,électricité,securité,investissement inexistant,etc…

        • Stan Siyomana

          @Source du Nil
          En fait, maintenant je regret meme d’avoir perdu mon temps a repondre a ce commentaire provocateur de Barumwete.

      • Stan Siyomana

        @Barumwete
        Rappelez-nous en quoi consiste le modele de developpement de Singapour et montrez-nous comment le Burundi est en train de suivre ce modele.

        • Stan Siyomana

          @Barumwete
          « A PROGRESSIVE AND FORWARD THINKING LEADERSHIP, with the power and political will to root out corruption, tackle cadre deployment AND APPLY GOOD GOVERNANCE is the first step to SUCCESSFUL POLICY IMPLEMENTATION…
          IN THE ABSENCE OF GOOD LEADERSHIP, THE PEOPLE PERISH… »
          (Voir Mamokgethi Molopyane: A leadership vacuum and bad policies, http://www.moneyweb.co.za, 6 September 2017).

    • Banza

      @Source du Nil
      « …rien ne peut stopper cette determination de la justice internationale. »

      Vous êtes chanceux vous qui êtes protégé par la justice internationale.
      Moi je n’ai jamais senti même son odeur; je ne vois et n’entends que la loi de la jungle qui est appliquée dans le monde depuis l’existence de l’homme.

      • Source du Nil

        @Banza :Les tribunaux specialisés de l’ONU pour le Rwanda et la Sierra Leone ont essayés à 75% de rendre justice.

        • Banza

          @Source du Nil
          100%-75%= 25%. Vous me surprenez par votre honnêteté.
          Les 25% restant sont les criminels protégés par ces tribunaux spécialisés de l’ONU?
          Les victimes elles ne l’oublieront jamais.

          • Nteturuye

            Au delà de l’utopique une justice rendue si « petite » soit elle est mieux qu’une injustice totale

  13. Leonard

    La CPI en soit n’était pas une si mauvaise idée; ses méthodes de travail sont tout de même décriées avec raison surtout quand l’on connait le sort réservée aux palestiniens, Rohingyas, etc.
    Le deux poids deux mesures n’arrange rien dans cette histoire.

    Au Burundi, des crimes ont été commis hier, aujourd’hui et probablement demain. Que faire?
    – La justice burundaise peut-elle se ressaisir et dire le droit sans consulter au préalable en « haut »?
    – La CVR peut elle clairement demander un appui international afin d’inclure le volet justice dans ses missions?
    – Un tribunal spécial sur le Burundi s’impose t-il?

    En tout état de cause, les Burundais et la communauté internationale devrait aborder ce sujet pour enrailler a jamais les crimes cycliques au Burundi. La région aussi devrait accompagner cettte recherche de la justice; et cela commencerait a instaurer des véritables Etats de Droits dans notre cher continent; on est malheureusement du compte actuellement.

    • Bakari

      @Leonard
      « La région aussi devrait accompagner cettte recherche de la justice »

      Même la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a.

  14. MUBI

    Pour ceux qui sont jeunes : vous vous rendez compte que le régime en place en 1972 niait les crimes commis. Pourtant, toute personne qui a entre 60-70 sait ce qui s’est passé. Aujourd’hui, serions nous retournés 45 ans en arrière ? Malheureusement pour les commanditaires des crimes de n’importe quel bord, le monde est devenu un village grâce aux nouveaux moyens de communication. On peut mentir mais difficile de cacher la vérité.

  15. Banzubaze

    « « Nous pensons que l’œuvre de justice contribuera de façon décisive à la pacification de la région et à éviter de nouveaux massacres. » »

    D’accord à condition que cette justice soit équitable et qu’elle cesse de ne s’occuper que d’une seule partie de tortionnaires de cette région.

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