Vendredi 29 mars 2024

Environnement

Au secours du parc national de la Ruvubu

30/08/2017 2

Les feux de brousse et le braconnage menacent la biodiversité de cette plus grande aire protégée du pays. Les responsables demandent l’augmentation des moyens pour renforcer la surveillance.

Vue partielle des dégâts causés par les feux de brousse dans le parc national de la Ruvubu.

Sur 50.800 hectares du parc national de la Ruvubu, 60% sont déjà décimés par le feu au cours des mois de mai, juin et juillet. « 20.393 hectares ont été incendiés par des feux criminels », indique Evariste Buvyiruke, le chef-adjoint du parc et chargé de la surveillance. Les principaux auteurs sont les braconniers qui s’introduisent dans ce parc pour chasser les antilopes, les buffles, etc. Et les éleveurs en quête de pâturage. « Ils sont surtout responsables des feux localisés à la rizière de la savane.»

Des apiculteurs sont également à la base des feux de brousse surtout ceux utilisant les techniques archaïques. C’est le cas de l’utilisation des ruches traditionnelles nécessitant l’enfumage lors de la récolte du miel ou de la recherche du miel dans les troncs d’arbres ou dans les trous.

Par ailleurs, se réjouit-il, deux pyromanes ont été appréhendés, il y a deux semaines en commune Buhinyuza, province Muyinga.

Néanmoins, ce responsable signale que le reste des hectares concerne les feux de prévention. « Il s’agit de feux précoces que nous provoquons durant les mois de mai et juin ». Et d’expliquer : « Ils permettent d’avoir, d’une part, de jeunes pâturages durant la saison sèche, d’autre part, c’est une technique utilisée pour créer des îlots servant de barrage en cas d’incendie criminelle ou accidentelle.»

Il indique que cette activité est faite aussi au mois de décembre pour éviter que les animaux envahissent les champs environnants. « Avec cette opération, les herbes rajeunissent. Les animaux n’ont plus besoin d’envahir les champs de maïs, de haricots riverains du parc. » Il se souvient qu’avant son introduction, les conflits entre riverains et animaux du parc étaient fréquents.

Par ailleurs, ce genre de feux permet de suivre l’évolution de différentes espèces d’arbres ou d’herbes dans un espace donné.

Les moyens font défaut

Avec ces feux de brousse, M. Buvyiruke affirme que les conséquences sont néfastes sur la biodiversité. Les petits insectes, les nids et les petits oiseaux sont décimés. D’autres animaux migrent. Par ailleurs, il signale qu’il y a des espèces d’arbres qui sont condamnées à la disparition.

Pour ce responsable, les feux de brousse se multiplient parce que le personnel de surveillance reste insuffisant et non équipé. « Nous sommes au nombre de 58 y compris le staff administratif et les trois sentinelles.»

Il fait savoir que moins de 40 éco-gardes existent. « Qu’ils soient renforcés et armés en fusils pour faire face aux braconniers ». Il préconise l’installation d’un camp permanent à l’intérieur du parc car c’est quand le personnel rentre que les pyromanes s’introduisent dans le parc. « Sans moyens de surveillance, on ne peut pas introduire d’autres espèces animales.» Comble de malheur, déplore-t-il, les touristes se font rares. « A titre d’exemple, de janvier-juillet 2017, ils n’ont collecté que 1.107.000Fbu.»

Le parc national de la Ruvubu s’étend sur quatre provinces : Muyinga, Karusi, Ruyigi et Cankuzo. Il renferme 44 espèces de mammifères (buffles, antilopes harnachées, phacochères, panthères, singes, etc). On y trouve 425 espèces d’oiseaux y compris les grands vautours, etc.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. RUGAMBA RUTAGANZWA

    Avec le leadership au sommet occupé surtout à se maintenir au pouvoir, coute que coute mais sans apporter aucun développement au Burundi, le pire est encore devant nous. Pourtant ce parc pourrait être une importante source de devises étrangères par le tourisme et si nous le gérons bien… ! Au Rwanda voisin, le tourisme apporte jusqu’à 400 millions de dollars par an à l’Etat loin devant les exportations de thé et de café. Pourtant ce pays a moins que nous en termes de parcs nationaux et d’ères protégées. C’est seulement sa vision, son leadership et sa volonté politique ferme de s’en sortir qui fait sa force. Je sais que je commets un pêché de lèse majestés quand je parle du Rwanda mais c’est la vérité qui crève les yeux, et qui devait nous inspirer, malheureusement pour ceux qui ne veulent pas entendre parler de ce magnifique pays avec une vision et un leadership extraordinaire au sommet.

  2. Ramazani

    Ah bon ? Les touristes ou plutot les colonisateurs ne viennent plus? Dommage . C’est la faute de l’opposition, le cnared , les nditije et consort. Il faut des samctions économiques contre ces amis des colonisateurs ????

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