Jeudi 25 avril 2024

Editorial

Au nom des enfants !

08/01/2016 10
Léandre Sikuyavuga
Léandre Sikuyavuga

Explosions d’obus, détonations d’armes automatiques lundi 4 janvier vers 9 heures. Selon plusieurs témoins, deux obus ont été tirés à l’avenue de l’Université près de la mairie, en pleine route, blessant une femme au bras et un taxi-motocycliste au niveau de la jambe. Un autre obus s’est écrasé dans les enceintes des résidences gérées par des religieuses situées tout près du Lycée Rohero. Une femme a été grièvement blessée à la jambe et risque d’être amputée.

Plusieurs écoles, de la maternelle au secondaire, longent cette avenue.

Lors des explosions, les enfants en plein cours n’ont eu que les bancs-pupitres comme boucliers. Certains bambins ont vu de leurs propres yeux les victimes.

Un parent, qui a des enfants à l’une des écoles de la place, raconte que depuis lors, son fils de sept ans reste, pensif, prostré. Plusieurs questions se posent : quel objectif avaient les lanceurs de ces obus ? Qui était la cible ? Ont-ils pensé aux effets psychologiques et psychiques des enfants qui étudient dans le périmètre visé ? C’est effrayant.

C’est écœurant tout comme ces assassinats, ces enlèvements et ces disparitions qui reprennent depuis le début de cette année alors que les Burundais croyaient ou espéraient une sorte de trêve avec le début, certes difficile, des pourparlers inter-burundais.

A l’heure actuelle, tuer est en passe de devenir pour certains, comme un simple jeu. Des corps sans vie jonchent les rues, « exposés » à la vue de tous les passants, dont des enfants.

Pire encore, les réseaux sociaux déversent sans discernement l’horreur à l’état pur. Pour le directeur du centre neuropsychiatrique de Kamenge, les enfants hospitalisés dans ce centre se sont habitués à la vue de cadavre. « L’enfant voit désormais que ses parents ou ses proches ne sont plus en mesure d’assurer sa sécurité. Il voit qu’eux aussi peuvent mourir facilement.»

Un psychologue prévient : ceux qui ne sont pas visiblement traumatisés, banalisent la mort et développent en eux l’habituation du crime. «A l’âge adulte, ils deviennent de potentiels délinquants ou criminels.» De grâce, préservons nos enfants !

Forum des lecteurs d'Iwacu

10 réactions
  1. Karabadogomba

    Je trouve ça criminel, voire terroriste. S’ils veulent se battre, qu’ils aillent au front.
    Abo bagore bazize iki? Abo bana babuzwa kwiga n’ivyo bi bombe bobo bazira iki?
    Ce qui se passe au Burundi est pathétique!

    • Burka

      Trop penchant ton intervention! Analyse bien la situation, tu trouveras que ce n’est assez vite comme ça que faits s’analysent, surtout qu’ils sont têtus!

      • Nyambere

        Espérons que ce ne pas le mouvement des sans échecs qui est entrain d’être réactivé.
        rappelons que ce mouvement a été la base des négociations d’abord à KIGOBE et à KAJAGA, contraignant le FRODEBU à abandonner ses acquis électoraux pour un partenariat avec des commanditaires de ce mouvement.
        A vous de deviner la suite !

  2. Theus Nahaga

    Arusha, un statut d’ancien chef d’Etat honnoré et respecté, le siège de sénateur à vie, les avantage matériels tout cela n’a pas suffit pour nous épargner ces horreurs. Nous avions cru que le Burundi allait arriver à avoir une génération sans sequlles et moins de cauchemards, c’était compter sans la méchancetés des hommes

    • Racso69

      « un statut d’ancien chef d’Etat honoré et respecté »: pouvez-vous préciser de qui vous parlez svp, merci

      • Theus Nahaga

        Le statut d’ancien chef d’Etat tel que nous l’observons depuis Buyoya II est un statut trés respecté et tres honorifique. Dans les temps qui courent il n’est pas à négliger. Nkurunziza, puisque c’est de lui qu’il s’agit aurait pu le prendre et s’en contenter. le refusant, il est à la base de toutes les horreurs que vit la population burundaise.

    • BUSORONGO

      Et oui vous avez raison
      Je pensais que Nkurunziza allait se reposer la bas mais apparemment il a change lorsqu’il a vu que Ntibantunganya et Domitien revaient de la presidence. Quand il a compris que meme Buyoya avec son statut international et son siege au senat ne suffisaient pas.
      C’est vrai que malgre l’age de Bagaza il ne dirait pas non a une proposition de presidence.
      Ou sont nos sages fabriques pa les accords d’Arusha?
      Moi qui pensais qu’on a nos « Elders » locaux.
      Je ne cessais de me venter devant nos voisins. Jeme disais que ces ex presidents etaient des boucliers pour leur cadet. Helas ce fut le contraire.
      Et oui au nom de l’alternance ethnique au sommet on est la. On a pas pu gerer nos emotions avant qu’elle n’explosent.

      P.S. Ici il n y a que mon point de vue et je n y avoit aucune injure. Les noms cites sont publiques et sont une richesse nationale. Donc ne me CENSUREZ PAS s’il vous plait!

  3. mutima

    le constat est amer! certains barundi ont déjà vendu leur ame au diable.

    • Ubuzima ni katihabwa

      qu’est ce qu’il faut dire?Faut -il continuer à creuser les » tombes de demain » sans y penser meme deux secondes?Quelle solution pour notre pays?Il me semble qu’au delà du politique,nous avons besoins de revenir sur les racines,les fondements de l’essence de la vie au Burundi à savoir que » ubuzimana ni katihabwa ».Qui peut prétendre oter la vie de l’autre sans s’humilier lui-meme et se mettre en danger et mettre son avenir en péril?Quel est ce criminel qui échapera à cette question de Dieu à Cain: »mwenewanyu ari he? ».Oui, si nous partageons la même humanité,nous sommes obligé de penser comme cette jeune kenyane »Nous sommes donc je suis,et puisque nous sommes ,alors je suis ».que deviendras-tu toi qui pense que l’autre n’a pas besoin de vivre?Qu’est ce que tu penses de sa famille?De ses enfants?
      Un jour ,il faudra qu’on touche du doigt à cette culture de « Banalité du mal » qui gagne du terrain.C’est pas ce pays que les Burundais veulent

      • Ngabo

        Pas question d’alternance ethnique au sommet de l’État. De la démocratie à saveur ethnique ? Non, merci! Un homme, une voix et que le meilleur gagne! Voilà le principe de base de la démocratie. Si seulement les Burundais pouvaient aller au vote, en toute sécurité, transparence et sérénité, le pays ne serait pas là où il est rendu aujourd’hui.

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