Jeudi 28 mars 2024

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Attaque de Cibitoke : la justice enquêtera sur les rebelles « exécutés »

Mise en place d’une commission d’enquête judiciaire sur les exécutions extrajudiciaires, ce vendredi 13 février, par Valentin Bagorikunda, procureur général de la République.

Valentin Bagorikunda, procureur général de la République du Burundi ©Iwacu
Valentin Bagorikunda, procureur général de la République du Burundi ©Iwacu

« Cette commission est chargée de faire la lumière sur les allégations d’exécutions des combattants capturés lors des combats qui se sont déroulés dans les communes Murwi et Bukinanyana dans la province de Cibitoke du 30 décembre 2014 au 3 janvier 2015 », a précisé Valentin Bagorikunda, procureur général de la République, lors d’un point de presse. Elle aura également la tâche d’enquêter sur d’autres violations des droits humains qui se seraient commises durant les combats. M. Bagorikunda a ajouté qu’en cas d’exécutions ou violations avérées des droits humains, ladite commission diligentera immédiatement une instruction pré juridictionnelle en charge des auteurs présumés.

Avec une durée d’un mois, elle est présidée par Adolphe Manirakiza, le substitut général près la Cour Suprême. Les membres sont Hyacinthe Nzeyimana, procureur général près la Cour d’Appel de Bujumbura et Jean Marie Bizindavyi, procureur de la République dans la province de Cibitoke. Pour réussir, cette commission a la latitude, selon le procureur général de la République, d’auditionner toute personne susceptible de contribuer à la manifestation de la vérité.

Il faut noter que ladite commission est instituée une journée après la sortie du rapport de Human Right Watch évoquant 47 combattants capturés et exécutés sommairement durant cette attaque. Les policiers, les militaires et des Imbonerakure sont pointés du doigt dans ce rapport.

Philippe Nzobonariba, secrétaire général et porte-parole du gouvernement, a répliqué, vendredi 13 février, sur les ondes de la Radio Isanganiro, que les relations entre Bujumbura et cette organisation ne sont pas au beau fixe, depuis 2010. Il soutient que ce n’est pas cette organisation qui rédige ses rapports sur le Burundi : « Il s’agit d’autres personnes qui le font et qui, par ailleurs, au lendemain de l’attaque, se sont levées sur les médias pour applaudir l’attaque au lieu de la condamner. » Et d’ajouter que ces derniers ont même lancé un appel solennel aux forces de l’ordre de ne pas inquiéter les rebelles qui venaient de traverser la frontière burundo-congolaise.
Et de conclure : « Donc, le gouvernement va d’abord analyser en détail le contenu de ce rapport afin de constater s’il n’a pas été rédigé ou guidé par ceux-là même qui ont déjà manifesté leur tendance à apporter un soutien à l’attaque ».

Il affirme, par ailleurs, que le gouvernement a lancé un appel aux forces de l’ordre de protéger la population civile. Mission réussie, car « dans les affrontements, il n’y a eu que deux civils morts. » M.Nzobonariba indique que tous ceux qui sont tombés sur le champ de bataille étaient des combattants en armes, tandis que ceux qui se sont rendus se trouvent actuellement dans les mains de la justice.

Forum des lecteurs d'Iwacu

10 réactions
  1. Mthukuzi

    Arrêtons-nous au moins une seconde et reflechissons un peu chers compatriotes. Pourquoi veut-t-on à tout prix une commission « internationale » pour enquêter sur ces presumees executions sommaires comme si celles-ci etaient commises sur de paisibles citoyens qui oeuvraint pour l’interet de tous?
    Que fait-on des instigateurs de cette rebellion? Pourquoi la societe dite civile et les medias ne cherchent-ils la verite derriere l’attaque de Cibitoke? Vous avez mene une petite enquète cher Iwacu, d’accord, mais contrairement aux precedentes ( Imbonerakure-Kiliba-Ondes-Bubanza) vous ne nous avez rien livre de concret permettant de faire le lien avec les uns ou les autres.
    Au vu des intentions de cette rebellion, tout le pays devrait plutôt se ranger derrière notre armee qui s’est battue avec bravour, permettant ainsi aux populations de Cibitoke de revivre en toute quietude.
    L’heure n’est plus à la guerre civile, et tous ceux qui chercheront à nous y replonger devraient être châties sans grâce.
    Je rappelle au passage que soutenir notre armee n’est pas forcement soutenir le regime DD.

    • Citoyen V

      Guerre civile, rebellions sont des trucs qu’on a plus besoin au Burundi. Selon notre loi sur la presse contestee, officielement ce dossier est en cours d’instruction (secrete…); le moment venu, on pourra connaitre un peu plus peut-etre? Mais, des rebelles tu y crois vraiment? Certains se demandent si ce n’est pas une manipulation des jeunes tournee au vinaigre (cas Gatumba par exemple)? 200 combattants fraichement recrutes pour faire quoi, attaquer le Burundi a 7h du matin?
      En 1993/94, juste au debut Mr.Nyangoma avait commence avec des milliers car il savait qu’une bonne partie ne pouvait pas survivre, et les ex FAB n’etaient pas aussi aguerris que l’armee actuelle.

  2. Dudu kim

    Les burundais n’oublieront jamais les malheurs que causent la guerre et ne soutiendront jamais les auteurs de guerre qui qu’ils soient ,d’où qu’ils viennent. Aujourd’hui la sécurité et la paix sont réalité, pas question de retour en arrière.

  3. Dudu kim

    Surtout pas continuer à tromper cette jeunesse burundi de demain étant bien assis sur de bons fauteils de bujumbura et ailleurs. Nous continuons à pleurer nos jeunes tués dals les combats de Murwi et Bukinanyana en province de Cibitoke,suite aux gens mal intentionnées qui veulent le pouvoir par force.désormais il faut qu’il comprenne c’est peuple qui détient le pouvoir par la voix de la démocratie.

  4. RUGAMBA RUTAGANZWA

    Mais, Mr le Procureur Général BAGORIKUNDA, mais quelles commissions pour quelles enquêtes et surtout pour aboutir à quels résultats qu’on connaît déjà d’avance? Les massacres de 2010-2011 des militants du PALIPEHUTU-FNL dont certains ont été poursuivis blessés pour être achevés dans leur lit d’hôpital, ont été enquêtés non? Où en sommes-nous avec l’établissement des responsabilités? Ce qui se passe dans ce pays est scandaleux. C’est une honte aux yeux du monde entier mais un jour, quand ce pouvoir corrompu, incompétent et violent ne sera plus là, la vérité finira par vaincre.
    Pour vous aider dans vos enquêtes, je partage avec vous les informations fournies par Huma Right Watch sur les rebelles de Cibitoke. Ceci pourrait éventuellement vous aider à avancer…. ! Néanmoins, nous ne nous faisons pas d’illusion car nous savons quand même que vous n’êtes Procureur Général que de nom car en service commandé pour le CNDD-FDD, le Service National de Renseignement pour n’en citer que ceux-là…! Le ridicule ne tue pas…! !!!!

    https://news.vice.com/article/at-least-47-surrendered-rebels-executed-as-burundi-makes-a-bloody-start-to-2015

  5. nzitonda

    Iwacu biragoye, uwo NZOBONARIBA muri 1992-1993 slogan yiwe yari nturenganye, nturenganywe. mu minsi iheze yavuze ngo abo bariko baduza amazu barasahuye igihugu ngo ni:  » les dividendes de la paix », nk uko bose bariko barazubaka kandi azi neza ko hari abantu bakigorewe mu makambi y impunzi hanze bo no mu gihugu hagati. Yacotse arakwiye kuruhuka ntasaze avuga uko.

  6. Citoyen V

    Une telle commission pour parler de quelle verite ?? Qui trompe qui? Laisser une commission internationale si on a besoin de la VERITE. Haha…

    • kazohera Jean Damascène

      Impensable.Honteuses telles sont les contradictions de notre eminent homme droit qui est le procurereur de la République.
      Chez les DD il faut seulement avoir fréquenté l’ amphithéàtre de droit ne fut- ce qu’une année pour acceder à de hautes fonctions de la magistrature.Faut- il être aussi refugié Hutu.
      C’ est dommage et pleure mon pats bien- aimé.

      • kazohera Jean Damascène

        Quel procureur de la Republique, que matière grise issue des banlieux de Cocody, quelle honte pour la magistrature burundaise, ce ne sont pas des Hutus qui manquent à cette fonction délicate mais le manque de leadership en général.
        Pleure au Pays bien aimé.

    • poly

      je suis d’accord ce commission n’aboutira à rien car nous nous connaissons nous .

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