Vendredi 29 mars 2024

Politique

Atelier sur la révision de la Constitution : quand le président de l’Assemblée nationale rassure…

20/12/2013 1

Ce jeudi 19 décembre s’ouvrait à Kigobe l’atelier de deux jours consacré à l’étude de la révision de la Constitution, sous l’initiative de l’Assemblée nationale. Iwacu en résume la première journée.

La société civile, par le biais de Vital Nshimirimana (premier à doite) a craint de ne pas être suffisamment représentée… ©Iwacu
La société civile, par le biais de Vital Nshimirimana (premier à doite) a craint de ne pas être suffisamment représentée … ©Iwacu

La matinée de ce jeudi a été dominée par les questions de clarification des participants sur le déroulement et l’issue de l’atelier. Des questions auxquelles le président de l’Assemblée Nationale a donné des réponses plutôt satisfaisantes.
Le discours d’ouverture a été suivi par la présentation du programme par la facilitation, ainsi que les objectifs et les résultats de l’atelier, sans oublier de fixer les règles du jeu et les informations pratiques. Avant que ne viennent les questions de clarification des participants.
La première volée aura été celle de Léonce Ngendakumana, président du Frodebu et de l’DAC-Ikibiri, qui a surtout voulu savoir si l’Assemblée Nationale a déjà analysé le projet de révision de la Constitution. Vital Nshimirimana, délégué général du FORSC, s’est enquis quant à lui de la finalité des échanges de l’atelier et des propositions qui en seront issues. Il a également proposé que les débats restent en plénière car, la société civile étant sous représentée par rapport aux partis politiques, les discussions dans les travaux en groupes risquent d’être inégales.
Le président du Cndd-Fdd, Pascale Nyabenda a, dans son intervention, proposé que les groupes soient formés de telle façon que la représentativité soit assurée pour tous.

Au premier, Pie Ntavyohanyuma lui a d’abord remercié d’assister finalement à l’atelier, après avoir indiqué sur les médias qu’il n’y sera pas. Il a avoué que le projet d’amendements de certaines dispositions de la constitution n’a pas encore été analysé à l’hémicycle de Kigobe. Mais que la démarche de l’Assemblée Nationale de demander les avis et idées d’autres acteurs avant analyse d’un projet envoyé par le gouvernement est normale.

Une opposition qui doute malgré tout …

Le président de la chambre basse du Parlement a ainsi indiqué que les propositions consensuelles des participants seront prises en considération par la commission politique chargée d’analyser ce projet. M. Ntavyohanyuma a cependant rappelé que cet atelier ne peut en aucun cas se substituer à l’Assemblée Nationale.

Alice Nzomukunda, président de l’ADR, un parti membre de l’ADC-Ikibiri, n’a pas semblé apaisée pour autant. En soulignant que ce ne sera pas la première fois que l’Assemblée nationale, qui décide en dernier lieu, ne prend pas en compte les propositions des personnes consultées. Elle a donné comme exemple le fait que les participants à l’atelier de Kayanza s’étaient convenus que la révision de la constitution serait discutée d’abord entre le gouvernement et les partis politiques.

Alors que, pour le représentant du Frolina, elle ne devait même pas être invitée ©Iwacu
Alors que, pour le représentant du Frolina, elle ne devait même pas être invitée ©Iwacu

« Alice, si tu es venue ici, c’est que tu espères que vos propositions seront prises en considération », lui a répondu Pie Ntavyohanyuma, qui a demandé aux participants d’avoir plus confiance en l’Assemblée nationale : « ce n’est pas parce qu’il a eu des ratés dans le passé que les échanges ne peuvent pas aboutir à un consensus. » Car, a-t-il rassuré, si c’est vrai effectivement que le Parlement décide en dernier lieu, cela ne l’empêche pas de considérer les propositions qui seront issues de l’atelier.

Un atelier inclusif, malgré que cela ne plaise pas à tous …

Dans la dernière série de questions et de commentaires, Jean De Dieu Mutabazi, président du RADEBU, un parti qui s’est retiré de l’ADC-Ikibiri a proposé que la société civile ne participe pas aux débats, mais reste présente comme observateur. Allant plus loin, le représentant du Frolina a demandé que les représentants de la société civile sortent de l’hémicycle : « si les partis politiques ont été invités, c’est parce que il s’agit d’une question politique et la société civile ne doit pas s’en mêler. »
M. Ntavyohanyuma leur a cependant répondu qu’il s’agit d’un atelier inclusif, réunissant tous ceux qui connaissent les préoccupations de la population, et pas seulement les politiciens.

Après cette séance de questions, le professeur Elias Sentamba, un des facilitateurs, a fait une présentation pour rappeler les grandes lignes du projet de révision de la constitution. Il a également brossé le tableau des contributions issues des parties prenantes à l’atelier de Kayanza, ainsi que les points de divergence et de convergence. Cette présentation a été suivie par des travaux en groupes  pour le reste de la journée.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Datus

    Que Dieu bénisse toute personne qui est à l’Hémicycle pour enfin produire des fruits qui soient utiles à ma patrie le Burundi! Ndabasavye mwitonde mutange ituze ku barundi!!! « Hakuzimira mwozigura » , ndakunda Ekleziya catholika!!!!! son rôle a finalement apaiser les coeurs!!!

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