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Politique

Assassinat de Manirumva : une annonce pour gêner la commémoration

11/04/2014 Commentaires fermés sur Assassinat de Manirumva : une annonce pour gêner la commémoration
Vital Nshimirimana devant les activistes de la société civile ©Iwacu
Vital Nshimirimana devant les activistes de la société civile ©Iwacu

Pour le 5ème anniversaire de l’assassinat d’Ernest Manirumva, les organisations engagées dans la campagne Justice pour Ernest Manirumva ont organisé une semaine de commémoration. Une série d’activités étaient prévues, dont une marche manifestation.
Deux jours après l’annonce de cet agenda, le procureur général de la République a incriminé Gabriel Rufyiri dans l’assassinat de son ancien adjoint. Quelques heures après, le maire a déclaré que la manifestation prévue, était interdite.

Des coïncidences plus que troublantes. En effet, ni le rapport de la 3ème commission, ni celui du FBI n’ont désigné Gabriel Rufyiri parmi les suspects dans cette affaire. On se souvient que M.Rufyiri avait déjà comparu une fois dans cette affaire. Surtout pour connaître son emploi du temps le jour de l’assassinat d’Ernest Manirumva.

Les 14 personnes arrêtées sont Gabriel Nduwayo alias ‘‘Sésé », Albert Sibomana, Joseph Ntirampeba alias ‘‘Biraba’’, Audifax Manirakiza alias ‘‘Karyazi’’, Jurdence Kwizera, Egide alias ‘’ Runyanya’’, Jean-Claude Ciza, Obède Ndikuriyo, Hilaire Ndayizamba, Salvator Rwasa, Prosper Mérimée Bigirindavyi, Déo Bigirimana, Léonard Nkunzimana et Herménégilde Rugerinyange. Salvator Rwasa, Jurdence Kwizera, Audifax Manirakiza, et Egide alias « Runyanya » – ont été répertoriés comme «recherchés » ou « en fuite » – n’étaient pas présents.

Quand bien même il serait suspect, grâce aux bons soins des services du procureur général, il est plus qu’évident que le dire maintenant n’a d’autre but que gêner les activités de cette semaine de commémoration. Cependant, il est à craindre que cela n’aille plus loin, et que le président de l’Olucome ne rejoigne quelques uns des 14 personnes qui croupissent dans différentes prisons du Burundi. Rien ne dit que Gabriel Rufyiri est blanc.

Mais tant que des poursuites n’auront pas été intentées contre les personnalités citées dans les deux rapports, les accusés dans ce dossier seront toujours considérés comme des boucs émissaires. Surtout si on y ajoute les vices de procédures dans les différents procès dénoncés par les avocats de la défense et de la partie civile. Il est étonnant que le procureur général de la République considère ces demandes de poursuite contre ces hautes personnalités comme de simples « rumeurs de la rue », alors qu’il y va de la vérité sur l’assassinat d’un homme, et de la liberté de plusieurs personnes.
Dans tous les cas, si Gabriel Rufyiri est emprisonné, ce qui ne serait pas étonnant au vu d’autres plaintes déposées contre lui en justice, le pouvoir se sera ôté une épine du pied. Et une grosse.

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