Aprodh : « La police doit refuser son instrumentalisation par les hommes politiques »

Quand un agent est accusé d’atteinte à l’intégrité physique d’un citoyen par obéissance à un ordre, il est puni à titre individuel. Cette mise en garde de l’Aprodh intervient au lendemain des brutalités policières observées ce dimanche sur les militants de l’Uprona aile Nditije.

Ces derniers ont été dispersés à coups de matraque et de gaz lacrymogène alors qu’ils tentaient de se diriger vers le siège de leur parti Ku Mugumya. Le président de l’Aprodh déplore ce comportement. « Quelques fois, le policier se retrouve entre le marteau et l’enclume, il ne sait s’il doit exécuter ou pas un ordre. Mais on lui dit de s’exécuter et de réclamer après », regrette Pierre-Claver Mbonimpa.

En pratique, explique-t-il, à voir ce qui se passe, il y a quelques policiers, surtout au sommet, qui se comportent comme des politiques. « On dirait qu’ils exécutent les ordres des politiciens. Cela est très dangereux  pour la police. Normalement, tout policier doit être neutre, républicain et professionnel », avertit ce défenseur des droits de l’Homme.
Il appelle le gouvernement à faire attention pour éviter tout débordement ou toute contagion. « Si les policiers ne parvenaient pas à s’entendre ou s’il y avait des divisions entre les policiers ou entre les militaires – et nous apprenons que ce problème existerait – cela serait grave », s’inquiète le président de l’Aprodh.