Vendredi 29 mars 2024

Économie

Amstel 65 cl : pénurie ou changement de format ?

17/08/2017 5

Les amateurs de l’Amstel 65 cl se plaignent de sa carence dans la capitale, depuis début août. La Brarudi tranquilise.

Le produit devient rare sous ce format dans un bar de la capitale.

L’Amstel 65cl se fait rare dans la capitale, observe les amoureux qui se sentent pénaliser par la Brarudi. Léonidas N., un habitué d’un snack bar du quartier Carama II, témoigne que cette pénurie a commencé à se manifester fin juillet. « Aujourd’hui, je me contente de l’Amstel 50 cl.» L’exportation de cette boisson en RDC pourrait être à l’ origine de cette pénurie.

«Pour avoir une Amstel 65 cl dans un bar de la capitale, il faut être un fidèle », raconte G.T. dans un bar du quartier Ngagara III. «Certains commerçants cachent le produit afin de le vendre à un prix très élevé.» Une bouteille s’achète à 2500Fbu dans certains bars alors que le prix officiel est de 1800Fbu. Cette pénurie oblige les consommateurs de cette bière à changer leurs habitudes. «Pourquoi la Brarudi nous prive de ce produit alors qu’il est disponible à l’intérieur du pays?» Et d’évoquer le projet de la Brarudi visant à harmoniser ses bouteilles avec celles en circulation dans la Communauté est-africaine.

M.A., un commerçant des produits Brarudi, confie que son fournisseur vend un casier d’Amstel à 26 000Fbu alors que le prix officiel est de 19 600Fbu. Ce qui l’oblige à vendre une bouteille d’Amstel 65 cl entre 2500 Fbu et 3000Fbu en fonction des affinités avec le client. Il révèle, en outre, ne pas servir tout le monde. «Cette pénurie est accentuée par certains commerçants qui exportent ce produit vers la RDC où il est très sollicité.» Et il exhorte la Brarudi à prendre des précautions pour que ces pénuries répétitives ne s’observent plus.

Quant aux grossistes de produits Brarudi, ils observent eux aussi cette pénurie. T. S., un de ces grossistes en zone Ngagara confie que cela fait deux semaines qu’il ne s’approvisionne pas en ce produit. «Ce dernier n’est pas disponible à la Brarudi.» Certains de ses clients ont annulé leurs commandes par manque de ce produit. Cette pénurie affecte considérablement son commerce. Il enregistre une perte de deux millions par semaine.


«Les boissons sont disponibles dans un format ou dans un autre»

Un communiqué de la Brarudi sorti le 1er a0ût précise que les boissons sont disponibles dans un format ou dans un autre. Elle constate une sensible hausse de la consommation de ses produits. Trois raisons majeures expliquent cette augmentation. La mauvaise récolte de bananes due au virus « Banana bunchy top » (une maladie qui a attaqué les plantations de bananes). Ceci a entraîné une carence de la bière traditionnelle et par conséquent un transfert de consommation vers des bières industrielles de Brarudi. La reprise de la fréquentation des bars, dont les propriétaires recommencent à investir dans le business. Et la reprise intense des cérémonies de fête. Cette relance de la consommation génère une utilisation accrue des emballages et par conséquent des casses de bouteilles et de caisses. Ce phénomène concerne toutes les marques de la Brarudi qui ne peuvent aujourd’hui être remplacées de façon optimale en raison du manque de devises que traverse le pays.

Afin de continuer à satisfaire les consommateurs, la Brarudi a mis en place un programme d’injection d’emballages 50 cl Amstel. «La chaîne de prix, de la Brarudi jusqu’au consommateur, en passant par les distributeurs reste inchangé.» Le communiqué précise, en outre, qu’il n’y a pas eu de changements majeurs au niveau des exportations des boissons Brarudi.

« Les consommateurs devraient jouir de leur droit à l’information »

Noël Nkurunziza : «La Brarudi ne produit pas pour elle-même, mais plutôt pour les consommateurs.»

Noël Nkurunziza, président de l’Association Burundaise des Consommateurs (Abuco), est catégorique : «Les consommateurs n’ont aucune information sur la situation actuelle. Or, leurs droits doivent être respectés. Ils devraient jouir du droit à l’information. »

Pour le président de l’Abuco, les raisons avancées par la Brarudi ne font qu’alimenter la spéculation tantôt sur le produit qui manque, tantôt sur le prix qui augmente. « Ce sont donc les consommateurs qui payent les coûts supplémentaires. »

M. Nkurunziza conseille à la Brarudi de sortir de son silence afin que les consommateurs puissent s’organiser en connaissance de cause. «La Brarudi ne produit pas pour elle-même, mais plutôt pour les consommateurs de ses produits.» Et il recommande à l’administration de faire respecter les prix officiels.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Aristide

    Mais a l’intérieur du pays (même à Bugarama très proche de Bujumbura), l’Amstel 65cc y est offert à la demande et au prix de 1800fbu. Pour quoi alors cela??? Surement que la Brarudi nous cache quelque chose dans ses explications(et quoi de plus normal puisqu’elle détient le monopole de ces produits! soit on s’adapte ou on laisse s’il n y a pas d’offre.)

  2. Patriot

    Tout le temps on nous casse les oreilles en disant que le Burundi est pauvre, que l’économie est à son niveau le plus bas, ….. Et voilà les burundais qui disent qu’ils manquent de l’Amstel 65cl alors qu’une bouteille s’achète à 2500 FBU, ne serait-il pas insensé de dire encore que les burundais sont devenus pauvres? S’ils sont en mesure de s’acheter de l’alcool à un tel prix c’est à dire qu’ils peuvent s’offrir n’importe quoi. Parmis les facteurs de la pauvreté au Burundi il y a la consommation excessive des boissons alcoolisés ainsi que la fréquentation des prostituées. Tous les jours les débits des boissons sont remplis au Burundi et ça se voit même là ou certains burundais se sont refugiées comme au Rwanda où tous les soirs les bars sont remplis de clients burundais ainsi que des prostituées burundaises qui se vendent à ceux qui leur offrent de l’alcool.
    Si les burundais diminuaient de moitié leur consommation d’alcool et s’ils éradiquent la prostitution ça boosterait leur économie à une vitesse jamais vue car d’ordinaire ce sont de bons travailleurs. S’ils laissent à côté leurs divisions éthniques ça serait meilleur encore, votre tutsisme, hutuisme, sindumujisme et ddisme ne vous apportera rien de bon.

  3. Yohane Mutama

    Amazi yose azimya umuriro. 50 cl au lieu de 65cl. Ou est le probleme.

  4. matayo

    Kubona BRARUDI ifise monopole birababaje!

    • Banza

      @matayo
      Biteye agahinda. None k’urwarwa n’impeke vyananiranye ko bironka ikibanza mu basirimutse? Reka abo ba hollandais bayatumareko maze.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La fin du Phénix ?

Les dés sont jetés, les carottes sont cuites : le ministre de l’Intérieur a validé les conclusions issues du congrès extraordinaire tenu à Ngozi le 10 mars par des dissidents d’Agathon Rwasa. « Nous prenons acte du rapport et des décisions prises (…)

Online Users

Total 1 411 users online