Mardi 16 avril 2024

Politique

Affaire CPI : quand l’EAC s’en mêle

20/11/2017 16

Les présidents tanzanien et ougandais condamnent la décision de la CPI d’enquêter sur le Burundi. Selon ces chefs d’Etat, cette mesure sape les efforts de paix au Burundi.

Les présidents Magufuli et Museveni contre les enquêtes de la CPI sur le Burundi.

Dimanche 11 novembre, Masaka en Ouganda. Les présidents John Pombe Magufuli rend visite à son homologue Ougandais. A la fin de leur rencontre, ils s’en prennent à la CPI. Yoweri Kaguta Museveni condamne la décision de cette dernière. «Les investigations de la CPI constituent une entrave aux efforts de paix au Burundi.»

Le président ougandais qui est en même temps président de l’EAC et médiateur dans la crise burundaise déplore une décision prise sans consultations de la sous-région. Il assure qu’il va contacter les autres leaders de la communauté pour convenir d’une communication officielle à transmettre à la CPI afin de lui demander de surseoir aux enquêtes sur le Burundi.

De son côté, le président tanzanien, John Pombe Magufuli affirme que cette démarche de la CPI va mettre à mal les initiatives enclenchées par l’EAC pour résoudre la crise burundaise. Il a par ailleurs assuré que la situation sécuritaire au Burundi n’était pas critique « Comme en témoigne les réfugiés burundais qui rentrent chez eux. » Et d’annoncer que la médiation avait convenu d’une session pour le 23 novembre au Burundi. « Sauf que la décision de la CPI risque de remettre tout en question. »

Privilégier la résolution politique à la lutte contre l’impunité

Ce n’est pas la première fois que ces deux présidents affichent leur soutien pour Bujumbura. On se souvient du sommet des chefs d’Etats de l’EAC qui a eu lieu au mois de mai dernier. Tout le monde a assisté, dérouté, aux déclarations pour le moins surprenantes que le patron de l’EAC avait désigné l’Union européenne comme l’oppresseur du Burundi « C’est notre problème le Burundi, c’est à nous de le résoudre. Avec l’Union européenne nous avons un souci. Vous prenez unilatéralement des sanctions contre le Burundi alors que c’est un de nos membres. » A-t-il commencé avant de continuer, plus déchaîné : « Mais c’est quoi ces mauvaises manières ?… S’il vous plaît, notre maison est notre maison, n’y rentrez pas sans nous demander notre avis. »

Le président tanzanien quant à lui s’est déplacé au mois de juillet à quelques minutes de la frontière tanzanienne pour rencontrer le président burundais. Le président tanzanien a affiché clairement son soutien pour son homologue. Il a notamment salué la sécurité retrouvée, fustigé le HCR, les accusant d’empêcher les réfugiés Burundais de rentrer.

Les politiques constatent que les deux chefs d’Etat semblent privilégier la politique et la diplomatie comme voies de résolution de la crise qui mine le Burundi depuis 2015. Cela au détriment de la lutte contre l’impunité.

En tout cas, la cour pénale internationale a annoncé le 9 novembre, l’ouverture des enquêtes. Selon Fatou Bensouda, tout porte à croire que les crimes contre l’Humanité auraient été commis au Burundi. Ces crimes impliqueraient les agents de l’Etat ainsi que les jeunes affiliés au parti au pouvoir. Le Burundi pour sa part s’est retiré définitivement de la CPI le 27 octobre 2017.


>>Réactions

Cnared : « Le dialogue est en panne depuis deux ans, bien avant la décision de la CPI.»

La coalition de l’opposition en exil déplore la position de ces deux présidents. Le patron du Cnared, Charles Nditije indique que le dialogue est en panne depuis deux ans, bien avant la décision de la CPI.

Ces deux présidents devraient plutôt chercher les raisons objectives de ce blocage du côté de leur engagement dans ce processus ainsi que celui du pouvoir de Bujumbura. Le Cnared se dit par ailleurs préoccupé quant à la sécurité de sa délégation lors des prochains pourparlers d’Arusha. Cela est motivé par la disparition en Tanzanie des quatre leaders du mouvement rebelle FPB. « Qu’est ce qui nous garantit que nous n’allons pas subir le même sort ? »

Le gouvernement burundais salue le soutien de l’EAC

Aimée Laurentine Kanyana indique que le Burundi salue le soutien de l’EAC pour ses efforts dans la promotion de la réconciliation nationale, la paix et la sécurité, le retour des réfugiés, ainsi que la justice impartiale et crédible. Pour la ministre, la décision de la CPI vient confirmer encore une fois la politisation et la manipulation des droits de l’Homme ainsi que la tentative de déstabilisation des pays africains. Le Burundi dénonce ce qu’il qualifie de manipulation opérée par les forces néocoloniales pour tenter d’opérer un changement de régime. Et d’incriminer l’Union européenne et son réseau hostile au Burundi.

Vital Nshimirimana : « Cela les discrédite.»

L’activiste des droits de l’Homme en exil s’étonne de la position des chefs d’Etat africains qui prétendent lutter contre l’impérialisme occidental au nom de la souveraineté nationale en combattant une cour à laquelle ils ont adhéré. « Cela les discrédite. » Vital Nshimirimana assure que le dialogue en cours souffre des hésitations et du manque d’intérêt des chefs d’Etat de l’EAC. L’ouverture des enquêtes de la CPI contribuera à l’avancement du processus de résolution des conflits parce qu’elle va lutter contre l’impunité, à l’origine des crises cycliques au Burundi.

Hamza Venant Burikukiye : « Preuve de solidarité et de maturité. »

Le porte-parole de la plateforme de la société civile Pisc Burundi indique que les propos de ces deux présidents montrent une preuve de solidarité et de maturité. Sans vouloir entrer dans les détails, Hamza Venant Burikukiye assure que « les chefs d’Etat africains ont appris et compris. » Il fustige la Cour pénale internationale, qui selon lui a violé les dispositions du statut de Rome. Il déplore également que la CPI ignore les efforts de la sous-région pour renforcer la paix et la réconciliation au Burundi. « La cour n’aurait pas dû s’engager dans les poursuites sans concertation des personnes qui sont en train de travailler sur les même conséquences de la crise de 2015. »

 

Analyse

Selon l’ancien diplomate, Cyprien Mbonimpa, l’Ouganda et la Tanzanie sont tous signataires du traité de Rome à l’origine de la CPI, et ils n’ont pas l’intention d’en sortir. Selon lui, Museveni a déjà travaillé avec cette cour et il n’a pas consulté la Communauté est-africaine.

L’analyste indique que les deux présidents expriment une opinion générale de l’Union africaine qui est contre la CPI, sauf que jusqu’ici il n’y a que le Burundi qui s’est retiré du Statut de Rome.

Pour ce qui est du dialogue inter-burundais, le diplomate constate qu’il y’a très peu de progrès. Et ce n’est pas la CPI qui a empêché le dialogue d’avancer.

Par ailleurs la Cour pénale internationale est une juridiction indépendante, et l’analyste dit ne pas croire que cette dernière devait demander l’accord de l’EAC pour se saisir. La CPI est régie par des statuts ratifiés par plus d’une centaine d’Etats.

Cyprien Mbonimpa assure que le travail de la CPI va durer beaucoup de temps et rien n’indique que ses enquêtes peuvent gêner en quoi que ce soit le dialogue inter-burundais.

Forum des lecteurs d'Iwacu

16 réactions
  1. Fréderique

    Les présidents Museveni et Magufuli se facilitent bcp la tâche en blamant la CPI avant que les pourparlers ont même commencé. Ils savent très bien qu’un échec de ces négociations est prévisible, juste à cause de l’entêtement de Bujumbura comme c’est le cas depuis 2015 et au lieu de préciser/spécifier ce problème et développer des stratégies promettantes, ils se fraternisent avec ce régime illégal en se servant du discours « anti-colonial » vieilli. C’est peut-être parce qu’une prise de position critique envers Bujumbura ouvrirait également la boîte de Pandore du style de gouvernance en RDC, Rwanda, Ouganda et tant d’autres… Que l’actuel président de la Tanzanie s’établie comme nouveau polichinelle dans ce jeux médiocre est à déplorer, mais pas toute à fait une surprise. Enfin, ce n’est pas une mince affaire que la Tanzanie s’est établi comme bassin de réception de tous ces réfugiés que la mauvaise gouvernance du Burundi produise depuis le début de l’indépendance! On peut donc comprendre que la Tanzanie en a marre. Seulement, les problèmes ne se terminent jamais avec la tolérence vis-à-vis de l’application systématique de la torture, du meurtre, de la disparition forcée et autres crimes contre l’humanité et ils ne se rélativisent pas non plus avec un discours blamant. La CPI et les pourparlers ont deux objectifs complètement différent mais tout à fait complémentaires et il est hors question que notre Burundi ne trouvera que la paix si toutes les deux institutions termineront leurs tâches réspectives avec bcp du succès. Il est donc grand temps que les présidents de l’Ouganda et de la Tanzanie remplissent leurs fonctions du garant de la paix dans la Région des Grands Lacs et ne se satisfaient pas avec un disours occultant!

  2. SENYAMWIZA Jean-Claude

    Au lieu de se mêler de ce qui ne les regarde pas, je vais dire la justice internationale, ces amis de Mr NKURUNZIZA devraient lui prodiguer de sages conseils : cesser de malmener sa propre population dont 4% a déjà fui le pays et arrêter les discours qui terrorisent tout le monde y compris ses amis du CNDD-FDD, simplement arrêter de massacrer sa propre population… ! . Quant à la justice internationale, il faut laisser la Procureure Mme Ms Fatou Bensouda s’en occuper…! Solidarité négative et mensonges quand vous nous tenez…! Mr MAGUFULI va jusqu’à dire that the situation in Burundi is not so bad..! Soit il se moque du peuple burundais qui souffre le martyr depuis avril 2015, soit il ne sait pas vraiment ce qui se passe dans notre pays. C’est vraiment décevant et scandaleux pour un pays phare comme la Tanzanie qui rehéberge encore les négociations inter-burundaises alors qu’avec les Accords d’Arusha, le fameux Arusha justement, on croyait qu’on en avait fini avec les mandats présidentiels à vie et autres manipulations des institutions pour se maintenir indéfiniment au pouvoir… ! Croyez-moi, avec ce genre de solidarité négative, le Burundi n’est pas encore sorti de l’auberge.

  3. Ayahu Jean Pierre

    Négociation inclusive, mais dans les limites de ce que l’éthique politique admet et parfois l’éthique peut aller à l’encontre des principes même démocratique. Ce mot est devenu tout et rien avec la libéralisation de la pensée..
    Pourquoi revenir à ce sujet?
    En lisant les nouvelles des /et/ sur d’autres continents, je vois une crise politique en Allemagne liée à l’incapacité, disons impossibilité de former un gouvernement stable. Du coup, le président Frank-Walter Steinmeierva poursuivre les consultations, mais, mais non inclusives car il exclut d’emblée des partis politiques formellement et démocratiquement reconnus dont l’extrême droite et l’extrême gauche!
    Et le Burundi alors. A-t-il le droit et la légitimité d’exclure du dialogue des partis et organisations nuisibles?

    • roger crettol

      @ Jean-Pierre Ayahu

      ??? – ?????

      Il n’est pas illégitime de comparer une banane avec un petit croissant de lune – mais est-ce utile ? Quel est le goût du croissant de lune ?

      Si l’Allemagne est en « crise », la crise est d’une toute autre dimension que celle du Burundi. L’Allemagne ne sort pas d’une longue période de guerres civiles sur fond ethnique. Il y a eu ingérence extérieure – celle qui a fondé l’Allemagne (fédérale à l’origine) en lui donnant les bases démocratiques actuelles. Ces bases n’ont pas été remises en question.

      L’invitation que le président de la république allemande a adressée à deux partis n’a pas le ton d’exclusion hautaine qui sied si bien à votre auguste président. Si le SPD des socialistes modifiait sa position, une grande coalition pourrait voir le jour. Les partis décident et non pas le président, ou son conseiller en communication … Mais c’est l’Allemagne, et non pas le Burundi.

      Quel est le goût du croissant de lune ? Et si on tire la lune par ses cheveux, quelle grimace fait-elle ?

  4. juju

    L’impunité est un facteur déstabilisateur d’un pays. Jamais de paix dans un pays ou règne l’impunité.

    Ceux qui prônent l’impunité ne veulent pas de bien pour les Burundais.

  5. Ayahu Jean Pierre

    Pour le diplomate Mbonimpa Cyprien, son constat est qu’il « il y’a très peu de progrès  » dans le processus de dialogue entre burundais sauf qu’il omet de signaler que la Commission nationale de dialogue interburundais (CNDI) a déjà terminé son travail et que des propositions ont été émises et qu’elles son entrain de se mettre en place.
    Et si le processus était alors terminé?
    En 2015, ce même Mbonimpa pensait que « la crise actuelle a une origine bien connue, c’est le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza ». Je ne sais si c’est toujours la même analyse, deux ans plus tard. Effectivement,  » il y a eu les manifestations pour le contester, que le pouvoir a qualifiées d’insurrection, et qu’il a réprimées comme telles ».

    Ce qui est intressant dans son analyse de 2015, c’est que « les quartiers se sont armés pour faire face à cette répression armée » et que « pour résoudre cela, ce n’est pas en appelant des paysans de Makamba, de Ruyigi, de Bururi ou de Bubanza à un dialogue » car « ceux qui se battent dans les quartiers ont des armes, et des personnes qui les leur fournissent » et de conclure provisoirement que « pour qu’il y ait la sécurité et la paix, il faut approcher ceux qui détiennent les armes, sinon la violence va continuer, quel que soit le désarmement opéré par la police, il y aura toujours d’autres armes ».

    Jusque là, il y avait lieu de penser que « la CNDI est donc une bonne initiative, mais qui est incapable de résoudre la crise actuelle (et que) c’est une fausse réponse à une demande de la communauté internationale qui veut un dialogue inclusif, mais (que) le gouvernement y répond par un dialogue interne qui exclut des acteurs principaux à la crise. ». Donc la CNDI aurait un rôle de second plan légitimé par les acteurs clés.

    Sinon, poursuit-il, « quand il n’y a pas de processus de négociation pour arrêter la machine, elle va s’emballer. C’est pour cela que nous vivons une guérilla urbaine faute de territoire occupé, même si la violence armée tend à s’étendre hors de Bujumbura. Dans tous les cas, paralyser la capitale est aussi une forme de lutte, parce que c’est le cœur du pays. »

    Pour ce diplomate, le Burundi était en guerre ou du moins, la guerre était à la porte…

    Peut-on alors s’étonner que le dialogue n’avance pas?

    Peut-être que les donnes ont changé et que les acteurs de l’ombre se rendent compte que le casting n’a pas été à la hauteur des enjeux.

  6. James

    « Le Cnared se dit par ailleurs préoccupé quant à la sécurité de sa délégation lors des prochains pourparlers d’Arusha. Cela est motivé par la disparition en Tanzanie des quatre leaders du mouvement rebelle FPB. « Qu’est ce qui nous garantit que nous n’allons pas subir le même sort ? » »
    Etonnant? Pas vraiment. Avec une courte apparition de Pancrace Cimpaye sur cette plate-forme, j’ai dit que la faiblesse du CNARED et de ne s’asseoir sur rien. Nditije parle de la disparition en Tanzanie des quatre leaders du mouvement rebelle FPB comme un simple fait divers. Mais, je vous dis, Monsieur le Professeur, cette disparition devrait sonner comme un signal fort dans vos oreilles et à vos yeux. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Museveni et Magufuli ne sont pas Burundais et ils n’ont rien à cirer de la souffrance des Burundais. Museveni veut s’assurer un héritage fort (strong legacy) matérialisé par la « réconciliation entre Burundais » bien que cette idée et les concepts associés soient loin de sa « skin head ». Peu importe le prix à payer, je devrais dire le nombre de personnes mortes, Museveni veut devenir le Mandela de l’EAC. Mais j’ai peur que vous ne le voyiez pas, Mesdames , Messieurs du CNARED.

    Comme je l’ai dit dans mon dernier commentaire, je vois que quémander les invitations a sonné et les deux bergers ne changeront jamais de lunettes pour vous regarder et il n’y a pas de raison de le faire.

    La Ministre Kanyana peut se frotter les mains et prendre tout le plaisir à vanter les qualités de son système. Elle a raison tant que son siège n’est pas encore éjecté, (il est éjectable, croyez-moi!).

    Je suis d’accord avec Vital quand il dit que « cela les discrédite » mais je dois dire que Museveni est hautement vacciné contre le sentiment de honte au regard de ses prestations depuis 31 ans.

    Burikukiye ne résiste pas au plaisir de mettre en exergue la solidarité et la maturité est-africaine. Je suis d’accord qu’il y a une solidarité mais elle est négative et ne sert personne y compris ceux qui en sont contents. Quant à la maturité, soyons un peu sérieux. Sur base de quoi? Ils n’ont rien appris, pourtant ils ont été à l’école de Mandela et de Nyerere mais c’est comme s’ils ont fait une école buissonnière. Ainsi, ils sont restés immatures malgré le temps qu’ils viennent de passer dans leurs fonctions.

    Je termine comme j’ai commencé. La paix au Burundi n’est pas la préoccupation de ces deux hommes. Si le CNARED et les autres acteurs Burundais ne voient que les invitations de Mkapa comme horizon, le chemin est encore long.

  7. Rurihose

    Comprenez vous la logique de M7 et Magufuli?

    Ailleurs, la justice n’est pas le valet de l’executif.
    La CPI aurait dû nous consulter, dit Se M7 (Pas moins que cela).????
    Et vous auriez dicté Mr M7 à la CPI, qui condamner et qui absoudre.???
    A un certain moment, je pense que nos présidents ne pèsent pas leurs mots.

    THANKS IWACU IN CASE YOU POST MY COMMENT

  8. NTAZINA

    Nos chers politiciens pensent que les solutions pour notre chère patrie viendront de nos voisins ?
    Vous vous trompez chers ventriotes. Pensez au peuple au lieu de le berner.

  9. roger crettol

    FPB/FOREBU, une dépendance du CNARED ???

    Voici un lien sur un article prémonitoire, qui place l’affaire dans son contexte réél – version DAM (fin août 2017).

    http://burundi-agnews.org/afrique/burundi-les-hima-forebu-fpb-veulent-attaquer-les-barundi/

    En introduction :
    [ Le FOREBU comme le FPB rassemble les militaires HIMA burundais du Réseau de l’ancien dictateur HIMA burundais BUYOYA Pierre, qui ont tenté un COUP D’ETAT militaire raté le mercredi 13 mai 2015 au Burundi lors de la REVOLUTION COLOREE , puis se sont repliés au Rwanda. ]

    Même DAM, dans cette analyse si lucide, omet de mettre en rapport le CNARED avec les mouvements rebelles naissants. C’est incompréhensible…

    … et maintenant, JerryCan me conseille de prendre un bain. Le contact avec la prose de DAM a toujours sur moi des effets urticants.

    • roger crettol

      C’était en réponse à mon estimé collègue Jean-Pierre Ayahu.

    • Ayahu Jean Pierre

      « FPB/FOREBU, une dépendance du CNARED ??? » Bonne question Cher Roger.
      Dans tous les cas le CNARED ne le crache pas dessus et semble ému et bouleversé par cette présumé arrestation et extradition vers Bujumbura d’une partie de son « amateur » état major . Et quant à la « Himalité » de toutes ces constructions – des rébellions, j’entends-, merci pour le lien et la nuance aussi intellectuelle que lucide que DAM nous offre!

      • roger crettol

        Merci Jean-Pierre.

        Un des thèmes de mes commentaires est mon profond sentiment que le CNDD-FDD n’est pas capable, ni même désireux de tirer les leçons de sa propre histoire et des frustrations qui ont résulté de ses démêlés avec la médiation d’Arusha à la fin des années 90.

        Il n’y a pas eu d’inclusivité alors, et il n’y a donc aucune raison de faire des concessions d’inclusivité aujourd’hui – est-ce la bonne façon de s’attaquer à la solution de cinquante ans de conflits ?

        Cette pusillanimité retorse n’est pas porteuse de solutions durables. Ce n’est pas du bois de cette forêt-là que l’on fera des grands hommes d’état.

        L’allemand connaît une jolie expression, que je pourrais traduire par « laisser d’un saut son ombre derrière soi » – et je désespère de voir quelqu’un parmi les acteurs de la crise le faire prochainement.

  10. Ayahu Jean Pierre

    Il y a deux ans, M. Mbonimpa fsaisait comprendre aux lecteurs du site Iwacu que « La crise actuelle a une origine bien connue, c’est le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. Après, il y a eu les manifestations pour le contester, que le pouvoir a qualifiées d’insurrection, et qu’il a réprimées comme telles. Les quartiers se sont armés pour faire face à cette répression armée. Pour résoudre cela, ce n’est pas en appelant des paysans de Makamba, de Ruyigi, de Bururi ou de Bubanza à un dialogue. Ceux qui se battent dans les quartiers ont des armes, et des personnes qui les leur fournissent. Pour qu’il y ait la sécurité et la paix, il faut approcher ceux qui détiennent les armes, sinon la violence va continuer, quel que soit le désarmement opéré par la police, il y aura toujours d’autres armes. La CNDI est donc une bonne initiative, mais qui est incapable de résoudre la crise actuelle. C’est une fausse réponse à une demande de la communauté internationale qui veut un dialogue inclusif, mais le gouvernement y répond par un dialogue interne qui exclut des acteurs principaux à la crise. Mais si les acteurs arrivent à un compromis et veulent l’expliquer aux Burundais, cette commission serait très utile. »
    Et de constater aujourd’hui qu’il y a très peu de progrès finalement dans le dialogue inter Burundais.
    Mais où est alors la faille? Y-a-t- il eu lieu erreur dans le casting? Et si ce problème n’en était pas un ou alors que son importance a été surestimé?
    Faut-il alors revoir les ambitions des uns et des autres à la baisse?

  11. harimbari

    Ce n’est pas dire que arreter et tuer sauvagement les opposants est une forme de victoire! Cela conduit plutot vers la defaite.

  12. Ayahu Jean Pierre

    Pour Charles Nditije, « le Cnared se dit (..) préoccupé quant à la sécurité de sa délégation lors des prochains pourparlers d’Arusha » mais si ma mémoire est bonne, ce CNARED a déjà fait savoir qu’il ne se rendra pas en Tanzanie. Et ce même Charles Nditije de conclure que « cela est motivé par la disparition en Tanzanie des quatre leaders du mouvement rebelle FPB ». Bien, que veut dire entrer en guerre contre un état? En subir les conséquences: être fait prisonnier, mourir sur le front ou vaincre!

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